Texte grec :
[20] λοιπὸν οὖν δὴ ἐκεῖνο, πεπεισμένον ὑπὸ τῶν κολάκων
ὡς οὐ μόνον καλὸς εἶ καὶ ἐράσμιος ἀλλὰ σοφὸς καὶ
ῥήτωρ καὶ συγγραφεὺς οἷος οὐδ´ ἕτερος, ὠνεῖσθαι
τὰ βιβλία, ὡς ἀληθεύοις τοὺς ἐπαίνους αὐτῶν.
φασὶ δὲ σὲ καὶ λόγους ἐπιδείκνυσθαι αὐτοῖς
ἐπὶ δείπνῳ κἀκείνους χερσαίων βατράχων δίκην
διψῶντας κεκραγέναι, ἢ μὴ πίνειν, ἢν μὴ διαρραγῶσι βοῶντες.
Καὶ γὰρ οὐκ οἶδ´ ὅπως ῥᾷστος εἶ τῆς ῥινὸς ἕλκεσθαι,
καὶ πιστεύεις αὐτοῖς ἅπαντα, ὅς ποτε
κἀκεῖνο ἐπείσθης, ὡς βασιλεῖ τινι ὡμοιώθης τὴν
ὄψιν, καθάπερ ὁ ψευδαλέξανδρος καὶ ὁ ψευδοφίλιππος
ἐκεῖνος κναφεὺς καὶ ὁ κατὰ τοὺς προπάτορας
ἡμῶν ψευδονέρων καὶ εἴ τις ἄλλος τῶν
ὑπὸ τῷ ψευδο τεταγμένων.
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Traduction française :
[20] Reste ceci, que les éloges de tes flatteurs t'ayant mis en tête que tu es
non seulement aimable et beau, mais encore savant, orateur, historien,
comme on n'en a jamais vu, tu dois nécessairement acheter des livres pour
justifier leurs louanges. On dit donc que souvent, après le repas, tu leur lis
quelque chose de ta façon, et que ces gens altérés se mettent à crier comme
des grenouilles à sec, et n'ont à boire que quand ils se sont rompu les
poumons. Mais je ne puis concevoir comment tu es assez niais pour te laisser
ainsi mener par le nez, comment tu peux croire à tout ce qu'ils te disent, au
point de te laisser persuader que tu ressembles à un souverain, comme le
faux Alexandre, le faux Philippe, qui était fils d'un dégraisseur, le faux Néron
qui a paru du temps de nos pères, comme tous ceux enfin dont le nom est
marqué au coin du mensonge.
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