Texte grec :
[16] τίνα γὰρ ἐλπίδα
καὶ αὐτὸς ἔχων εἰς τὰ βιβλία καὶ ἀνατυλίττεις
ἀεὶ καὶ διακολλᾷς καὶ περικόπτεις καὶ ἀλείφεις
τῷ κρόκῳ καὶ τῇ κέδρῳ καὶ διφθέρας περιβάλλεις
καὶ ὀμφαλοὺς ἐντίθης, ὡς δή τι ἀπολαύσων αὐτῶν;
πάνυ γοῦν ἤδη βελτίων γεγένησαι διὰ τὴν
ὠνήν, ὃς τοιαῦτα μὲν φθέγγῃ—μᾶλλον δὲ τῶν
ἰχθύων ἀφωνότερος εἶ—βιοῖς δὲ ὡς οὐδ´ εἰπεῖν
καλόν, μῖσος δὲ ἄγριον, φασί, παρὰ πάντων ἔχεις
ἐπὶ τῇ βδελυρίᾳ· ὡς εἰ τοιούτους ἀπειργάζετο τὰ
βιβλία, φυγῇ φευκτέον ἂν ἦν ὅτι πορρωτάτω ἀπ´ αὐτῶν.
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Traduction française :
[16] Quel est donc ton espoir, lorsque tu es sans cesse occupé à rouler tes
livres, à les coller, à les ébarber, à les frotter de safran et de cèdre, à les
habiller de peaux, à les garnir d'ombilics ? Quel fruit te flattes-tu d'en
recueillir ? Leur acquisition t'a-t-elle rendu plus vertueux ? Tu ne dis rien ? Te
voilà plus muet qu'un poisson ! Mais ta vie est connue, et l'on n'a rien de beau
à en dire. Une haine sauvage, comme on dit, environne de toutes parts tes
moeurs éhontées. Ah ! si les livres produisent de pareils effets, il faut les fuir
d'une fuite éternelle.
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