HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Contre un ignorant bibliomane

ἄλλως



Texte grec :

[12] χρόνῳ δὲ ὕστερον Νέανθον τὸν τοῦ Πιττακοῦ τοῦ τυράννου ταῦτα ὑπὲρ τῆς λύρας πυνθανόμενον, ὡς ἐκήλει μὲν θηρία καὶ φυτὰ καὶ λίθους, ἐμελῴδει δὲ καὶ μετὰ τὴν τοῦ Ὀρφέως συμφορὰν μηδενὸς ἁπτομένου, εἰς ἔρωτα τοῦ κτήματος ἐμπεσεῖν καὶ διαφθείραντα τὸν ἱερέα μεγάλοις χρήμασι πεῖσαι ὑποθέντα ἑτέραν ὁμοίαν λύραν δοῦναι αὐτῷ τὴν τοῦ Ὀρφέως. λαβόντα δὲ μεθ´ ἡμέραν μὲν ἐν τῇ πόλει χρῆσθαι οὐκ ἀσφαλὲς οἴεσθαι εἶναι, νύκτωρ δὲ ὑπὸ κόλπου ἔχοντα μόνον προελθεῖν εἰς τὸ προάστειον καὶ προχειρισάμενον κρούειν καὶ συνταράττειν τὰς χορδὰς ἄτεχνον καὶ ἄμουσον νεανίσκον, ἐλπίζοντα μέλη τινὰ θεσπέσια ὑπηχήσειν τὴν λύραν ὑφ´ ὧν πάντας καταθέλξειν καὶ κηλήσειν, καὶ ὅλως μακάριον ἔσεσθαι κληρονομήσαντα τῆς Ὀρφέως μουσικῆς· ἄχρι δὴ συνελθόντας τοὺς κύνας πρὸς τὸν ἦχον—πολλοὶ δὲ ἦσαν αὐτόθι—διασπάσα– σθαι αὐτόν, ὡς τοῦτο γοῦν ὅμοιον τῷ Ὀρφεῖ παθεῖν καὶ μόνους ἐφ´ ἑαυτὸν συγκαλέσαι τοὺς κύνας. ὅτεπερ καὶ σαφέστατα ὤφθη ὡς οὐχ ἡ λύρα ἡ θέλγουσα ἦν, ἀλλὰ ἡ τέχνη καὶ ἡ ᾠδή, ἃ μόνα ἐξαίρετα τῷ Ὀρφεῖ παρὰ τῆς μητρὸς ὑπῆρχεν· ἡ λύρα δὲ ἄλλως κτῆμα ἦν, οὐδὲν ἄμεινον τῶν ἄλλων βαρβίτων.

Traduction française :

[12] Dans la suite, Néanthe, fils du tyran Pittacus, ayant appris que cette lyre séduisait jadis les animaux sauvages, les arbres, les rochers même, et que, depuis la mort d'Orphée, elle rendait encore des sons harmonieux, désira vivement la posséder. Il corrompt à force d'argent le prêtre qui la gardait, l'engage à substituer une autre lyre tout à fait semblable, et à lui livrer celle d'Orphée. Il la prend, mais, craignant qu'il ne fût pas sûr pour lui d'en faire usage dans la ville durant le jour, il se rend la nuit, dans un des faubourgs, emportant la lyre cachée sous ses vêtements. Arrivé là, il saisit l'instrument entre ses mains, et se met à frapper et à tourmenter les cordes, jeune ignorant, inhabile en musique, qui se flattait que la lyre allait rendre sous ses doigts des sons divins, faits pour entraîner et séduire tous les êtres, et qu'il serait, lui, le plus heureux des hommes, en devenant l'héritier des talents musicaux d'Orphée ! Mais voilà des chiens qui arrivent au bruit, il y en avait une foule, et qui le mettent en pièces ; seule conformité de son sort avec celui d'Orphée ; et la lyre maniée par lui ne sut attirer que des chiens. Cet événement prouva d'une manière positive que ce n'était pas l'instrument qui charmait les auditeurs, mais l'art et le talent du chanteur, qu'Orphée avait reçus de sa mère dans un degré suprême ; sa lyre n'avait, par elle-même, rien qui la mît au-dessus des autres instruments.





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Dernière mise à jour : 6/10/2005