Texte grec :
[10] Μικρὸν δὲ ἐπισχὼν μετ´ αὐτὸν Εὔμηλός τις
Ἠλεῖος εἰσέρχεται, κιθάραν μὲν παλαιὰν ἔχων,
ξυλίνους δὲ κόλλοπας ἐπικειμένην, ἐσθῆτα δὲ
μόγις σὺν τῷ στεφάνῳ δέκα δραχμῶν ἀξίαν·
ἀλλ´ οὗτός γε ᾄσας δεξιῶς καὶ κιθαρίσας κατὰ
τὸν νόμον τῆς τέχνης ἐκράτει καὶ ἀνεκηρύττετο
καὶ τοῦ Εὐαγγέλου κατεγέλα μάτην ἐμπομπεύσαντος
τῇ κιθάρᾳ καὶ ταῖς σφραγῖσιν ἐκείναις.
καὶ εἰπεῖν γε λέγεται πρὸς αὐτόν· "Ὦ Εὐάγγελε,
σὺ μὲν χρυσῆν δάφνην περίκεισαι, πλουτεῖς γάρ,
ἐγὼ δὲ ὁ πένης τὴν Δελφικήν. πλὴν τοῦτό γε
μόνον ὤνησο τῆς σκευῆς, ὅτι μηδὲ ἐλεούμενος ἐπὶ
τῇ ἥττῃ ἀπέρχῃ, ἀλλὰ μισούμενος προσέτι διὰ
τὴν ἄτεχνόν σου ταύτην τρυφήν." περὶ πόδα δή
σοι καὶ Εὐάγγελος οὗτος, παρ´ ὅσον σοί γε οὐδ´
ὀλίγον μέλει τοῦ γέλωτος τῶν θεατῶν.
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Traduction française :
[10] Quelques instants après, arrive un certain Eumélus d'Élée : il tient en
main une vieille lyre, montée avec des chevilles de bois ; son habit avec sa
couronne vaut à peine dix drachmes : mais le talent avec lequel il chante, les
sons qu'il tire de son instrument d'après les règles de l'art, lui donnent la
victoire : on le proclame vainqueur, et l'on prétend que, pour se moquer
d'Évangélus, qui avait fait pour rien un si pompeux étalage de sa cithare et de
ses pierreries, il lui dit : "Évangélus, ton front est ceint d'une couronne de
laurier d'or parce que tu es riche ; moi qui suis pauvre, je suis couronné du
laurier delphien. Tout le fruit que tu retires de ce bel appareil, c'est que
personne ne s'apitoie sur ta défaite ; mais on te hait encore davantage à
cause de ton ignorance et de ton luxe inutile." L'exemple de cet Évangélus
semble fait exprès pour ton pied, sauf que tu ne t'inquiètes guère si tu fais rire
les spectateurs.
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