Texte grec :
[2] Ἡράκλεις, οὐ φιλοκάλου
τινὸς οὐδὲ περὶ τὰ εὐμορφότατα ἐρωτικοῦ
τὸ ἔργον, ἀγροικία δὲ πολλὴ καὶ ἀπειροκαλία καὶ
προσέτι γε ἀμουσία, τῶν ἡδίστων αὑτὸν ἀπαξιοῦν
καὶ τῶν καλλίστων ἀποξενοῦν καὶ μὴ συνιέναι
ὡς οὐχ ὁ αὐτὸς περὶ τὰ θεάματα νόμος ἰδιώταις
τε καὶ πεπαιδευμένοις ἀνδράσιν, ἀλλὰ τοῖς μὲν
ἀπόχρη τὸ κοινὸν τοῦτο, ἰδεῖν μόνον καὶ περιβλέψαι
καὶ τὼ ὀφθαλμὼ περιενεγκεῖν καὶ πρὸς
τὴν ὀροφὴν ἀνακῦψαι καὶ τὴν χεῖρα ἐπισεῖσαι
καὶ καθ´ ἡσυχίαν ἡσθῆναι δέει τοῦ μὴ ἂν δυνηθῆναι
ἄξιόν τι τῶν βλεπομένων εἰπεῖν, ὅστις δὲ
μετὰ παιδείας ὁρᾷ τὰ καλά, οὐκ ἄν, οἶμαι, ἀγαπήσειεν
ὄψει μόνῃ καρπωσάμενος τὸ τερπνὸν οὐδ´
ἂν ὑπομείναι ἄφωνος θεατὴς τοῦ κάλλους γενέσθαι,
πειράσεται δὲ ὡς οἷόν τε καὶ ἐνδιατρῖψαι καὶ
λόγῳ ἀμείψασθαι τὴν θέαν.
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Traduction française :
[2] Par Hercule ! ce ne serait pas agir en artiste, en homme qui se passionne
pour les chefs-d'uvre ; il y aurait grossièreté, lourdeur, absence totale de goût
pour les arts, aveu de son incompétence en fait de beauté, éloignement barbare
pour tout ce qui est grand, ignorance de ce principe que les hommes sans culture
ne peuvent pas juger de certains spectacles comme ceux qui sont instruits. Il suffit
aux premiers d'ouvrir les yeux, de jeter autour d'eux et de promener partout leurs
regards, de lever la tête vers la voûte, de remuer la main en signe d'approbation,
d'admirer en silence dans la crainte d'exprimer des sentiments qui ne soient point à
la hauteur des objets dont ils sont frappés. Mais l'homme instruit, qui considère
cette vue admirable, ne se contente pas de cette jouissance des yeux ; il ne reste
pas spectateur muet de ces beautés ; il essaye, de son mieux, de s'en pénétrer et
de les exprimer par une parole reconnaissante.
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