Texte grec :
[1] Εἶτα Ἀλέξανδρος μὲν ἐπεθύμησεν ἐν τῷ
Κύδνῳ λούσασθαι καλόν τε καὶ διαυγῆ τὸν ποταμὸν
ἰδὼν καὶ ἀσφαλῶς βαθὺν καὶ προσηνῶς ὀξὺν
καὶ νήξασθαι ἡδὺν καὶ θέρους ὥρᾳ ψυχρόν, ὥστε
καὶ ἐπὶ προδήλῳ τῇ νόσῳ ἣν ἐνόσησεν ἀπ´ αὐτοῦ,
δοκεῖ μοι οὐκ ἂν τοῦ λουτροῦ ἀποσχέσθαι· οἶκον
δέ τις ἰδὼν μεγέθει μέγιστον καὶ κάλλει κάλλιστον
καὶ φωτὶ φαιδρότατον καὶ χρυσῷ στιλπνότατον
καὶ γραφαῖς ἀνθηρότατον οὐκ ἂν ἐπιθυμήσειε
λόγους ἐν αὐτῷ διαθέσθαι, εἰ τύχοι περὶ τούτους
διατρίβων, καὶ ἐνευδοκιμῆσαι καὶ ἐλλαμπρύνασθαι
καὶ βοῆς ἐμπλῆσαι καὶ ὡς ἔνι μάλιστα καὶ αὐτὸς
μέρος τοῦ κάλλους αὐτοῦ γενέσθαι, ἀλλὰ περισκοπήσας
ἀκριβῶς καὶ θαυμάσας μόνον ἄπεισι
κωφὸν αὐτὸν καὶ ἄλογον καταλιπών, μήτε
προσειπὼν μήτε προσομιλήσας, ὥσπερ τις ἄναυδος
ἢ φθόνῳ σιωπᾶν ἐγνωκώς;
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Traduction française :
[1] Ainsi Alexandre, eut envie de se baigner dans le Cydnus en voyant les
eaux belles, transparentes, profondes sans danger, doucement rapides, agréables
au nageur, fraîches pendant l'été. Si bien que, quand il aurait pu prévoir la maladie
qui en fut la conséquence, il n'aurait pas, je crois, résisté au plaisir de se plonger
dans ce bain. De même, à la vue d'un appartement vaste et magnifique, éclairé de
la lumière la plus pure, où l'or étincelle de toutes parts, où la peinture étale la
richesse de ses couleurs, quel est l'orateur de profession qui ne désirerait y
prononcer quelque discours, s'y faire applaudir, s'y créer une réputation, le faire
remplir de danseurs, et contribuer ainsi de tous ses moyens à l'embellir ? Qui
pourrait, après un examen attentif de tant de merveilles laisser ce lieu muet, sans y
faire entendre sa voix, sans lui adresser la parole, sans converser avec lui ? Il
faudrait être privé soi-même de la faculté de parler ou réduit au silence par l'envie.
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