Texte grec :
[14] Ἕτερος δέ τις οὐκ ἀγεννὴς λόγος, ἀλλὰ καὶ
πάνυ γενναῖος, ὥς φησι, καὶ μεταξύ μου λέγοντος
ὑπέκρουε καὶ διακόπτειν ἐπειρᾶτο τὴν ῥῆσιν καὶ
ἐπειδὴ πέπαυμαι, οὐκ ἀληθῆ ταῦτα λέγειν φησί
με, ἀλλὰ θαυμάζειν, εἰ φάσκοιμι ἐπιτηδειότερον
εἶναι πρὸς λόγων ἐπίδειξιν οἴκου κάλλος γραφῇ
καὶ χρυσῷ κεκοσμημένον· αὐτὸ γάρ που τοὐναντίον
ἀποβαίνειν. μᾶλλον δέ, εἰ δοκεῖ, αὐτὸς
παρελθὼν ὁ λόγος ὑπὲρ ἑαυτοῦ καθάπερ ἐν δικασταῖς
ὑμῖν εἰπάτω, ὅπῃ λυσιτελέστερον ἡγεῖται
τῷ λέγοντι εὐτέλειαν οἴκου καὶ ἀμορφίαν. ἐμοῦ
μὲν ἀκηκόατε ἤδη λέγοντος, ὥστε οὐδὲν δέομαι δὶς
περὶ τῶν αὐτῶν εἰπεῖν, ὁ δὲ παρελθὼν ἤδη λεγέτω,
κἀγὼ σιωπήσομαι καὶ πρὸς ὀλίγον αὐτῷ μεταστήσομαι.
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Traduction française :
[14] Cependant voici qu'un autre discours, qui n'a rien de méprisable et qui se
prétend plein de noblesse, s'est présenté à mon esprit, pendant que je vous parlais,
et s'est efforcé à plusieurs reprises de m'interrompre ; puis, maintenant que j'ai fini,
il élève la voix ; il soutient que j'ai déguisé la vérité, et dit qu'il est fort étonné que
j'aie pu avancer que la beauté d'un appartement, les peintures et l'or dont il est
décoré, le rendaient plus propre à faire briller le talent d'un orateur ; car c'est
précisément le contraire. Mais il vaut mieux, si vous le trouvez bon, que le discours
se présentant lui-même devant vous, comme devant ses juges, plaide sa propre
cause, et qu'il établisse les raisons sur lesquelles il se fonde, pour penser qu'une
demeure simple et sans beauté est plus favorable à l'éloquence. Vous m'avez
entendu. Je n'ai pas besoin de revenir une seconde fois sur le même objet. C'est à
présent mon adversaire qui parle : je vais lui faire place et je garde le silence.
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