Texte grec :
[11] ὁ δὲ ταὼς ἦρος ἀρχομένου πρὸς λειμῶνά
τινα ἐλθών, ὁπότε καὶ τὰ ἄνθη πρόεισιν οὐ
ποθεινότερα μόνον, ἀλλὰ καὶ ὡς ἂν εἴποι τις
ἀνθηρότερα καὶ τὰς βαφὰς καθαρώτερα, τότε καὶ
οὗτος ἐκπετάσας τὰ πτερὰ καὶ ἀναδείξας τῷ ἡλίῳ
καὶ τὴν οὐρὰν ἐπάρας καὶ πάντοθεν αὑτῷ περιστήσας
ἐπιδείκνυται τὰ ἄνθη τὰ αὑτοῦ καὶ τὸ ἔαρ
τῶν πτερῶν ὥσπερ αὐτὸν προκαλοῦντος τοῦ
λειμῶνος ἐς τὴν ἅμιλλαν· ἐπιστρέφει γοῦν ἑαυτὸν
καὶ περιάγει καὶ ἐμπομπεύει τῷ κάλλει· ὅτε δὴ
καὶ θαυμασιώτερος φαίνεται πρὸς τὴν αὐγὴν
ἀλλαττομένων αὐτῷ τῶν χρωμάτων καὶ μεταβαινόντων
ἠρέμα καὶ πρὸς ἕτερον εὐμορφίας εἶδος
τρεπομένων. πάσχει δὲ αὐτὸ μάλιστα ἐπὶ τῶν
κύκλων, οὓς ἐπ´ ἄκροις ἔχει τοῖς πτεροῖς, ἴριδός
τινος ἕκαστον περιθεούσης· ὃ γὰρ τέως χαλκὸς
ἦν, τοῦτο ἐγκλίναντος ὀλίγον χρυσὸς ὤφθη, καὶ
τὸ ὑπὸ τῷ ἡλίῳ κυαναυγές, εἰ σκιασθείη, χλοαυγές
ἐστιν· οὕτω μετακοσμεῖται πρὸς τὸ φῶς ἡ πτέρωσις.
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Traduction française :
[11] Voyez le paon, quand le printemps renaît ; il se promène dans une
prairie, lorsque les fleurs s'épanouissent non seulement plus agréables, mais, pour
ainsi dire, plus fleuries, et qu'elles brillent des plus vives couleurs ; il ouvre ses
ailes, les déploie au soleil, élève sa queue, l'ouvre en forme de cercle, fait admirer
les fleurs dont il est lui-même paré, ainsi que le printemps de ses plumes, et semble
défier la prairie au combat de la beauté. Il se tourne, il se pavane, il marche fier de
sa splendide parure, surtout au moment où il parait le plus admirable, grâce aux
reflets ondoyants de ses couleurs, sans cesse remplacées par des nuances qui
prennent à chaque instant un nouvel éclat. Or, cet effet se produit particulièrement
aux cercles placés à l'extrémité de ses plumes, et dont chacun semble formé des
couleurs de l'arc-en-ciel. Ce qui était de l'airain, au plus léger mouvement, devient
de l'or, et le bleu céleste émané du soleil, en passant à l'ombre, se change en une
teinte verdoyante : ainsi le plumage de cet oiseau se transforme par mille jeux de
lumière.
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