HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Apologie

προσήκουσαν



Texte grec :

[11] Ταῦτα μὲν εἶναι δοκεῖ ἅ τις ἂν ὡς ἐν τοιούτῳ ἀπολογήσασθαι ἔχοι, οὐ πάνυ εὐπρόσωπον ἕκαστον αὐτῶν. σὺ δέ μοι θάρρει, ὦ ἑταῖρε, ὡς οὐδενὶ τούτων ἐμοῦ χρησομένου. μὴ γὰρ τοσοῦτός ποτε λιμὸς καταλάβοι τὸ Ἄργος ὡς τὴν Κυλλάραβιν σπείρειν ἐπιχειρεῖν· οὐδ´ ἡμεῖς οὕτω πένητες εὐλόγου ἀπολογίας ὡς ὑπὸ ἀπορίας τὰ τοιαῦτα κρησφύγετα πρὸς τὴν κατηγορίαν ζητεῖν. ἀλλά μοι ἐκεῖνο ἐννόησον, ὡς πάμπολυ διαφέρει, ἐς οἰκίαν τινὸς πλουσίου ὑπόμισθον παρελθόντα δουλεύειν καὶ ἀνέχεσθαι ὅσα μοί φησιν τὸ βιβλίον, ἢ δημοσίᾳ πράττοντά τι τῶν κοινῶν καὶ ἐς δύναμιν πολιτευόμενον ἐπὶ τούτῳ παρὰ βασιλέως μισθοφορεῖν. διελθὼν δὴ καὶ ἰδίᾳ καταθεὶς ἑκάτερον σκόπει· εὑρήσεις γὰρ τὸ τῶν μουσικῶν δὴ τοῦτο, δὶς διὰ πασῶν τὸ πρᾶγμα, καὶ τοσοῦτον ἐοικότας ἀλλήλοις τοὺς βίους, ὅσον μόλυβδος ἀργύρῳ καὶ χαλκὸς χρυσῷ καὶ ἀνεμώνη ῥόδῳ καὶ ἀνθρώπῳ πίθηκος. μισθὸς μὲν γὰρ κἀκεῖ κἀνταῦθα καὶ τὸ ὑπ´ ἄλλῳ τάττεσθαι, τὸ δὲ πρᾶγμα παμπόλλην ἔχει τὴν διαφωνίαν. ἐκεῖ μὲν γὰρ δουλεία σαφὴς καὶ οὐ πολὺ τῶν ἀργυρωνήτων καὶ οἰκοτρίβων διαφέρουσιν οἱ ἐπὶ τῷ τοιούτῳ εἰσιόντες, οἱ δὲ τὰ κοινὰ διὰ χειρὸς ἔχοντες καὶ πόλεσι καὶ ἔθνεσιν ὅλοις σφᾶς αὐτοὺς χρησίμους παρέχοντες οὐκ ἂν εἰκότως ἐκ μόνου τοῦ μισθοῦ διαβάλλοιντο καὶ ἐς ὁμοιότητα καὶ κοινωνίαν τῆς κατηγορίας καθέλκοιντο· ἐπεὶ οὐκ ἂν φθάνοι τις ἁπάσας ἀναιρῶν τὰς τοιαύτας προστασίας, καὶ οὔτε οἱ τοσαῦτα ἔθνη ἐπιτροπεύοντες οὔθ´ οἱ τὰς πόλεις ἁρμόττοντες οὔθ´ οἱ τὰς φάλαγγας ἢ στρατόπεδα ὅλα ἐγχειριζόμενοι ὀρθῶς ποιήσουσιν ἐπεὶ καὶ μισθὸς αὐτῶν τῷ ἔργῳ πρόσεστιν. ἀλλ´ οὐκ ἀφ´ ἑνός, οἶμαι, χρὴ ἀνατρέπειν τὰ πάντα οὐδ´ ἰσοτιμίαν τῶν μισθοφορούντων καθιστάναι.

Traduction française :

[11] Voilà, ce me semble, ce que je pourrais dire pour ma justification. Mais aucune de ces raisons n'est vraiment spécieuse. Aussi, rassure-toi, cher ami, je n'en userai pas. Les Argiens ne sont pas tellement pressés par la faim, qu'ils soient contraints d'ensemencer Cyllarabis. De même, je ne me vois pas forcé, par la disette d'excuses légitimes, de recourir à de pareils subterfuges pour échapper à l'accusation. Fais seulement réflexion à la différence extrême qui existe entre le mercenaire consentant à vivre dans la maison d'un riche, à devenir son esclave, à passer par toutes les épreuves consignées dans mon livre, et l'homme public chargé d'une partie de l'administration, exerçant l'autorité qu'on lui a confiée, et recevant à ce titre un salaire de l'empereur. Examine ces deux conditions, considère-les isolément, et tu verras qu'elles sont aussi éloignées l'une de l'autre, pour parler la langue des musiciens, de plus de deux octaves. Elles se ressemblent à peu près comme le plomb à l'argent, le cuivre à l'or, l'anémone à la rose, et le singe à l'homme. Dans l'une et l'autre, il est vrai, on touche un salaire, on reçoit des ordres. Mais quelle différence ! Ici, la servitude est manifeste, et ceux qui la subissent sont de vrais esclaves achetés à prix d'argent. Là, ce sont des hommes qui ont en main l'intérêt public, qui se rendent à chaque instant utiles à des villes, à des nations entières. On ne peut raisonnablement leur faire un crime du salaire qu'ils reçoivent ni les confondre dans une accusation commune avec les autres. On avilirait ainsi toutes les fonctions de la même importance, et, dès lors, les gouverneurs des provinces, les préfets des villes, les commandants des légions, les généraux des armées ne pourraient plus continuer leurs services, puisqu'ils sont tous payés. Il ne faut donc pas, je crois, tout abattre d'un seul coup, et placer sur la même ligne tous ceux qui reçoivent un traitement.





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Dernière mise à jour : 14/05/2009