Texte grec :
[33] Ὡς δὲ νῦν ἔχετε, θεῶν τινος εὐμενείᾳ σώζεσθαί
μοι δοκεῖτε, οἳ μηδέπω ἀπολώλατε ὑπό τινων
ὀλίγων ψιλῶν ἐπιπεσόντων. ἰδού γέ τοι ἢν σπασάμενος
τὸ μικρὸν τοῦτο ξιφίδιον τὸ παρὰ τὴν
ζώνην μόνος ἐπεισπέσω τοῖς νέοις ὑμῶν ἅπασιν,
αὐτοβοεὶ ἂν ἕλοιμι τὸ γυμνάσιον φυγόντων
ἐκείνων καὶ οὐδενὸς ἀντιβλέπειν τῷ σιδήρῳ τολμῶντος,
ἀλλὰ περὶ τοὺς ἀνδριάντας ἂν περιιστάμενοι
καὶ περὶ τοὺς κίονας κατακρυπτόμενοι
γέλωτα ἄν μοι παράσχοιεν δακρύοντες οἱ πολλοὶ
καὶ τρέμοντες. καὶ τότ´ ἂν ἴδοις οὐκέτι ἐρυθριῶντας
αὐτοὺς τὰ σώματα οἷοι νῦν εἰσιν, ἀλλὰ
ὠχροὶ ἅπαντες αὐτίκα γένοιντ´ ἂν ὑπὸ τοῦ δέους
μεταβαφέντες. οὕτως ὑμᾶς ἡ εἰρήνη διατέθεικε
βαθεῖα οὖσα, ὡς μὴ ἂν ῥᾳδίως ἀνασχέσθαι λόφον
ἕνα κράνους πολεμίου ἰδόντας.
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Traduction française :
[33] Je suis persuadé que, dans l'état où vous êtes à
présent, vous ne devez votre salut qu'à la bienveillance
de l'un des dieux; car une poignée de soldats armés à
la légère n'auraient eu qu'à vous attaquer pour vous
détruire. Tiens, par exemple, si dégainant cette petite
épée qui pend à ma ceinture, je fondais seul sur tous vos
jeunes gens, au premier cri, je serais maître du gymnase;
ils prendraient la fuite et aucun n'oserait regarder mon
fer en face; ils se sauveraient auprès des statues et se
cacheraient derrière les colonnes et je rirais bien à les
voir, pour la plupart, pleurer et trembler. Tu ne les verrais
plus alors avec ces faces rubicondes qu'ils ont à
présent; ils pâliraient tous à l'instant, teints par l'épou-
vante en une autre couleur; car la paix profonde dans
laquelle vous vivez vous a réduits au point que vous
auriez peine à soutenir la vue d'une seule aigrette sur un
casque ennemi.
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