Texte grec :
[31] (ΑΝΑΧΑΡΣΙΣ)
Οὐκοῦν, ὦ Σόλων, ἤν ποτε ὑμῖν ἐπίωσιν οἱ
πολέμιοι, χρισάμενοι τῷ ἐλαίῳ καὶ κονισάμενοι
πρόιτε καὶ αὐτοὶ πὺξ τὰς χεῖρας ἐπ´ αὐτοὺς προβεβλημένοι,
κἀκεῖνοι δηλαδὴ ὑποπτήσσουσιν ὑμᾶς
καὶ φεύγουσιν δεδιότες μὴ σφίσι κεχηνόσι πάσσητε
τὴν ψάμμον εἰς τὸ στόμα ἢ περιπηδήσαντες, ὡς
κατὰ νώτου γένησθε, περιπλέξητε αὐτοῖς τὰ σκέλη
περὶ τὴν γαστέρα καὶ διάγχητε ὑπὸ τὸ κράνος
ὑποβαλόντες τὸν πῆχυν. καὶ μὴ Δί´ οἱ μὲν τοξεύσουσι
δῆλον ὅτι καὶ ἀκοντιοῦσιν, ὑμῶν δὲ ὥσπερ
ἀνδριάντων οὐ καθίξεται τὰ βέλη κεχρωσμένων
πρὸς τὸν ἥλιον καὶ πολὺ τὸ αἷμα πεπορισμένων.
οὐ γὰρ καλάμη καὶ ἀθέρες ὑμεῖς ἐστε, ὡς τάχιστα
ἐνδιδόναι πρὸς τὰς πληγάς, ἀλλὰ ὀψέ ποτε ἂν
καὶ μόλις κατατεμνόμενοι βαθέσι τοῖς τραύμασιν
αἷμα ὀλίγον ὑποδείξαιτε. τοιαῦτα γὰρ φής, εἰ
μὴ πάνυ παρήκουσα τοῦ παραδείγματος.
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Traduction française :
[31] (ANACHARSIS)
Alors, Solon, si jamais les ennemis vous attaquent,
vous irez à leur rencontre frottés d'huile et couverts de
poussière, vous aussi, et vous leur tendrez les poings,
et eux, naturellement, trembleront devant vous et prendront
la fuite, dans la crainte que vous ne jetiez du sable
dans leur bouche ouverte par la stupéfaction, ou que,
sautant derrière eux, pour les prendre à revers, vous ne
leur serriez le ventre entre vos jambes et ne les étouffiez
en leur mettant le coude sous le casque. Il est vrai,
par Zeus, qu'ils tireront de l'arc et vous lanceront des
traits, mais les traits ne pénétreront pas plus vos corps
que si vous étiez des statues, car ils sont tannés par le
soleil et ils ont fait une abondante provision de sang.
Vous n'êtes pas faits de paille et de barbes d'épi, pour
céder vite aux coups, et ce n'est qu'à la longue et à grand'
peine que, percés de profondes blessures, vous laisserez
voir quelques gouttes de sang. Voilà ce que tu as dit, si
j'ai bien entendu ta comparaison.
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