Texte grec :
[30] Ταῦτ´ ἔστιν, ὦ Ἀνάχαρσι, ἃ τοὺς νέους ἡμεῖς
ἀσκοῦμεν οἰόμενοι φύλακας ἡμῖν τῆς πόλεως
ἀγαθοὺς γενέσθαι καὶ ἐν ἐλευθερίᾳ βιώσεσθαι δι´
αὐτούς, κρατοῦντες μὲν τῶν δυσμενῶν εἰ ἐπίοιεν,
φοβεροὶ δὲ τοῖς περιοίκοις ὄντες, ὡς ὑποπτήσσειν
τε καὶ ὑποτελεῖν ἡμῖν τοὺς πλείστους αὐτῶν. ἐν
εἰρήνῃ τε αὖ πολὺ ἀμείνοσιν αὐτοῖς χρώμεθα περὶ
μηδὲν τῶν αἰσχρῶν φιλοτιμουμένοις μηδ´ ὑπ´
ἀργίας εἰς ὕβριν τρεπομένοις, ἀλλὰ περὶ τὰ τοιαῦτα
διατρίβουσιν καὶ ἀσχόλοις οὖσιν ἐν αὐτοῖς. καὶ
ὅπερ ἔφην τὸ κοινὸν ἀγαθὸν καὶ τὴν ἄκραν πόλεως
εὐδαιμονίαν, τοῦτ´ ἔστιν, ὁπότε εἰς τε εἰρήνην
καὶ εἰς πόλεμον τὰ ἄριστα παρεσκευασμένη φαίνοιτο
ἡ νεότης περὶ τὰ κάλλιστα ἡμῖν σπουδάζοντες.
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Traduction française :
[30] Tels sont, Anacharsis. les exercices auxquels nous
soumettons nos jeunes gens, convaincus qu'ils deviennent
ainsi de bons gardiens de la république et que, grâce
à eux, nous vivrons libres, vainqueurs de nos ennemis,
s'ils nous attaquent et redoutables à nos voisins, à tel
point que la plupart d'entre eux trembleront devant nous
et nous payeront tribut. En temps de paix aussi, nous les
trouverons beaucoup meilleurs; car ils n'ont pas de basse
ambition et ne se livrent point par oisiveté à la licence,
mais ils passent leur temps dans les exercices que j'ai
dits et y consacrent tous leurs loisirs. C'est là ce bonheur
public dont j'ai parlé, cette suprême félicité de l'État.
On peut dire qu'elle existe, quand on voit la jeunesse,
bien dressée pour la paix comme pour la guerre, tourner
son application vers le bien.
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