HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Anacharsis ou des exercices du corps

εἰρήνῃ



Texte grec :

[35] (ΑΝΑΧΑΡΣΙΣ) Εἶτα, ὦ Σόλων, σιδηροφορεῖν μὲν οὐδενὸς ἀναγκαίου ἕνεκα περιττὸν ὑμῖν δοκεῖ, καὶ τῶν ὅπλων φείδεσθε, ὡς μὴ διὰ χειρὸς ὄντα φθείροιτο, ἀλλὰ φυλάττετε ἀποκείμενα ὡς χρησόμενοι τότε, τῆς χρείας ἐπιστάσης· τὰ δὲ σώματα τῶν νέων οὐδενὸς δεινοῦ ἐπείγοντος καταπονεῖτε παίοντες καὶ ὑπὸ τῶν ἱδρώτων καταναλίσκοντες, οὐ ταμιευόμενοι πρὸς τὸ ἀναγκαῖον τὰς ἀλκὰς αὐτῶν, ἀλλ´ εἰκῆ ἐν τῷ πηλῷ καὶ τῇ κόνει ἐκχέοντες; (ΣΟΛΩΝ) Ἔοικας, ὦ Ἀνάχαρσι, τοιόνδε τι δυνάμεως πέρι ἐννοεῖν, ὡς οἴνῳ ἢ ὕδατι ἢ ἄλλῳ τῶν ὑγρῶν ὁμοίαν αὐτὴν οὖσαν. δέδιας οὖν μὴ ὥσπερ ἐξ ἀγγείου κεραμεοῦ λάθῃ διαρρυεῖσα ἐν τοῖς πόνοις κᾆτα ἡμῖν κενὸν καὶ ξηρὸν οἴχηται τὸ σῶμα καταλιποῦσα ὑπὸ μηδενὸς ἔνδοθεν ἀναπληρούμενον. τὸ δὲ οὐχ οὕτως ἔχει σοι, ἀλλὰ ὅσῳ τις ἂν αὐτὴν ἐξαντλῇ τοῖς πόνοις, τοσῷδε μᾶλλον ἐπιρρεῖ κατὰ τὸν περὶ τῆς Ὕδρας μῦθον, εἴ τινα ἤκουσας, ὡς ἀντὶ μιᾶς κεφαλῆς τμηθείσης δύ´ ἀεὶ ἄλλαι ἀνεφύοντο. ἢν δὲ ἀγύμναστος ἐξ ἀρχῆς καὶ ἄτονος ᾖ μηδὲ διαρκῆ τὴν ὕλην ἔχῃ ὑποβεβλημένην, τότε ὑπὸ τῶν καμάτων βλάπτοιτο ἂν καὶ καταμαραίνοιτο, οἷόν τι ἐπὶ πυρὸς καὶ λύχνου γίγνεται. ὑπὸ γὰρ τῷ αὐτῷ φυσήματι τὸ μὲν πῦρ ἀνακαύσειας ἂν καὶ μεῖζον ἐν βραχεῖ ποιήσειας παραθήγων τῷ πνεύματι, καὶ τὸ τοῦ λύχνου φῶς ἀποσβέσειας οὐκ ἔχον ἀποχρῶσαν τῆς ὕλης τὴν χορηγίαν, ὡς διαρκῆ εἶναι πρὸς τὸ ἀντιπνέον· οὐ γὰρ ἀπ´ ἰσχυρᾶς, οἶμαι, τῆς ῥίζης ἀνεφύετο.

Traduction française :

[35] (ANACHARSIS) Alors, Solon, il vous paraît inutile de porter des armes sans nécessité et vous les ménagez pour ne pas les gâter en les maniant, et vous les gardez en réserve pour vous en servir en cas de besoin, et cependant, sans être pressés par aucun danger, vous épuisez les corps de vos jeunes gens en les frappant, en les consumant de sueur, et au lieu de ménager leurs forces pour le jour où vous en aurez besoin, vous les répandez mal à propos dans la boue et dans la poussière? (SOLON) Il semble, Anacharsis, que tu te fais de la force du corps l'idée qu'on se fait du vin ou de l'eau ou de tout autre liquide. Tu crains qu'elle ne s'écoule furtivement dans les travaux comme d'un vase d'argile et qu'elle ne s'en aille en laissant notre corps vide et sec, sans que rien y supplée de l'intérieur. Mais il n'en est pas ainsi, mon ami; plus on épuise la vigueur par les travaux, plus elle afflue. C'est l'histoire de l'hydre, dont tu as peut-être entendu parler : pour une tête qu'on lui coupait, il en repoussait toujours deux. Si on ne s'exerce pas de longue main pour acquérir du ressort et si l'on n'a point par devers soi de substance suffisante, les travaux nuisent au corps et le flétrissent. Il en est ici comme du feu et de la lampe. Du même souffle tu peux allumer le feu et le faire grandir en un instant, si tu l'avives en soufflant dessus, et éteindre la lumière de la lampe, parce qu'elle n'est pas assez bien approvisionnée de matière pour résister à l'action de l'air, et qu'elle ne jaillit pas, ce me semble, d'une forte source.





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Dernière mise à jour : 25/10/2007