Texte grec :
[16] (ΑΝΑΧΑΡΣΙΣ)
Εἶτα, ὦ θαυμάσιε Σόλων, τοιαῦτά μοι καὶ
τηλικαῦτα ἔχων ἆθλα διεξιέναι, μῆλα καὶ σέλινα
διηγοῦ καὶ θαλλὸν ἐλαίας ἀγρίας καὶ πίτυν;
(ΣΟΛΩΝ)
Καὶ μήν, ὦ Ἀνάχαρσι, οὐδ´ ἐκεῖνά σοι ἔτι δόξει
μικρὰ εἶναι, ὁπόταν ἃ λέγω καταμάθῃς· ἀπὸ γάρ
τοι τῆς αὐτῆς γνώμης γίγνεται, καὶ μέρη πάντα
ταῦτά ἐστι μικρὰ τοῦ μείζονος ἐκείνου ἀγῶνος καὶ
τοῦ στεφάνου ὃν κατέλεξα τοῦ πανευδαίμονος. ὁ
δὲ λόγος, οὐκ οἶδ´ ὅπως ὑπερβὰς τὴν τάξιν, ἐκείνων
πρότερον ἐπεμνήσθη τῶν Ἰσθμοῖ γιγνομένων καὶ
Ὀλυμπίασι καὶ ἐν Νεμέᾳ. πλὴν ἀλλὰ νώ—
σχολὴν γὰρ ἄγομεν καὶ σύ, ὡς φής, προθυμῇ
ἀκούειν—ἀναδραμούμεθα ῥᾳδίως πρὸς τὴν ἀρχὴν
καὶ τὸν κοινὸν ἀγῶνα δι´ ὅν φημι πάντα ταῦτα
ἐπιτηδεύεσθαι.
(ΑΝΑΧΑΡΣΙΣ)
Ἄμεινον, ὦ Σόλων, οὕτως· καθ´ ὁδὸν γὰρ ἂν ἡμῖν
ὁ λόγος μᾶλλον προχωροίη, καὶ τάχ´ ἂν ἴσως ἀπὸ
τούτων πεισθείην μηδὲ ἐκείνων ἔτι καταγελᾶν,
εἴ τινα ἴδοιμι σεμνυνόμενον κοτίνῳ ἢ σελίνῳ
ἐστεφανωμένον. ἀλλ´ εἰ δοκεῖ, εἰς τὸ σύσκιον
ἐκεῖσε ἀπελθόντες καθίσωμεν ἐπὶ τῶν θάκων, ὡς
μὴ ἐνοχλοῖεν ἡμῖν οἱ ἐπικεκραγότες τοῖς παλαίουσιν.
ἄλλως τε—εἰρήσεται γάρ—οὐδὲ τὸν
ἥλιον ἔτι ῥᾳδίως ἀνέχομαι ὀξὺν καὶ φλογμώδη
ἐμπίπτοντα γυμνῇ τῇ κεφαλῇ. τὸν γὰρ πῖλόν
μοι ἀφελεῖν οἴκοθεν ἔδοξεν, ὡς μὴ μόνος ἐν ὑμῖν
ξενίζοιμι τῷ σχήματι. ἡ δὲ ὥρα τοῦ ἔτους ὅ τι
περ τὸ πυρωδέστατόν ἐστι, τοῦ ἀστέρος ὃν ὑμεῖς
κύνα φατὲ πάντα καταφλέγοντος καὶ τὸν ἀέρα
ξηρὸν καὶ διακαῆ τιθέντος, ὅ τε ἥλιος κατὰ
μεσημβρίαν ἤδη ὑπὲρ κεφαλῆς ἐπικείμενος φλογμὸν
τοῦτον οὐ φορητὸν ἐπάγει τοῖς σώμασιν.
ὥστε καὶ σοῦ θαυμάζω, ὅπως γηραιὸς ἤδη ἄνθρωπος
οὔτε ἰδίεις πρὸς τὸ θάλπος ὥσπερ ἐγὼ
οὔτε ὅλως ἐνοχλουμένῳ ἔοικας, οὐδὲ περιβλέπεις
σύσκιόν τι ἔνθα ὑποδύσῃ, ἀλλὰ δέχῃ τὸν ἥλιον εὐμαρῶς.
(ΣΟΛΩΝ)
Οἱ μάταιοι γὰρ οὗτοι πόνοι, ὦ Ἀνάχαρσι, καὶ
αἱ συνεχεῖς ἐν τῷ πηλῷ κυβιστήσεις καὶ αἱ
ὕπαιθροι ἐν τῇ ψάμμῳ ταλαιπωρίαι τοῦτο ἡμῖν
τὸ ἀμυντήριον παρέχουσι πρὸς τὰς τοῦ ἡλίου
βολάς, καὶ οὐκέτι πίλου δεόμεθα ὃς τὴν ἀκτῖνα
κωλύσει καθικνεῖσθαι τῆς κεφαλῆς.
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Traduction française :
[16] (ANACHARSIS)
Ah ! étonnant Solon, tu pouvais me parler de prix
de cette valeur et de cette importance, et tu ne m'as
entretenu que de pommes, d'ache, d'olivier sauvage et de pin.
(SOLON)
Mais, Anacharsis, ces prix mêmes ne te paraîtront
plus frivoles, lorsque tu auras compris ce que je veux dire.
Ils sortent en effet de la même pensée et sont tous de
petites parties de ce grand concours et de cette couronne
de parfaite félicité dont je parlais tout à l'heure. Mais
notre conversation s'est écartée, je ne sais comment,
de l'ordre naturel, et est tombée sur ce qui se passe à
l'Isthme, à Olympie et à Némée. Mais puisque nous
sommes de loisir tous les deux et que tu es, dis-tu, désireux
de m'entendre, il nous sera facile de remonter au
commencement et à ce combat commun en vue duquel
je prétends que nous pratiquons tous ces exercices.
(ANACHARSIS)
Ce sera mieux ainsi, Solon; car en procédant méthodiquement
dans notre entretien, nous avancerons plus
vite, et bientôt peut-être la connaissance de ces prix
dont tu viens de parler m'engagera à ne plus me moquer
des autres, quand je verrai des gens s'enorgueillir d'une
branche d'olivier sauvage ou porter une couronne d'ache.
Cependant, si tu le veux bien, allons nous mettre à l'ombre
là-bas et asseyons-nous sur les bancs, afin de n'être pas
dérangés par ceux qui applaudissent les lutteurs. D'ailleurs,
je l'avouerai, je ne supporte pas non plus facilement
ce soleil piquant et brûlant qui tombe sur ma
tête nue; car j'ai cru devoir laisser mon bonnet au logis,
pour ne pas paraître seul parmi vous dans un costume
étranger. Et puis nous sommes justement dans la saison
la plus chaude de l'année, où l'astre que vous appelez
le Chien brûle tout et dessèche et embrase l'air, et le
soleil, qui à cette heure de midi est juste sur nos têtes,
nous verse une chaleur insupportable. Aussi je m'étonne
qu'à l'âge déjà avancé où tu es, la chaleur ne te fasse pas
suer comme moi, que tu n'en sois pas du tout incommodé
et que tu ne cherches même pas d'endroit ombragé pour
t'y glisser, mais que tu supportes le soleil si aisément.
(SOLON)
Ce sont ces travaux inutiles, Anacharsis, ces culbutes
continuelles dans la boue et ces luttes en plein air dans
le sable qui nous servent de rempart contre les traits
du soleil. C'est pour cela que nous n'avons plus besoin
de bonnet pour empêcher ses rayons d'atteindre notre tête.
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