HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LUCIEN, Alexandre ou le faux devin



Texte grec :

[21] Τίνες οὖν αἱ ἐπίνοιαι, ἴσως γὰρ ἐρήσῃ με. ἄκουε τοίνυν, ὡς ἔχοις ἐλέγχειν τὰ τοιαῦτα. ἡ πρώτη μὲν ἐκείνη, ὦ φίλτατε Κέλσε· βελόνην πυρώσας τὸ ὑπὸ τὴν σφραγῖδα μέρος τοῦ κηροῦ διατήκων ἐξῄρει καὶ μετὰ τὴν ἀνάγνωσιν τῇ βελόνῃ αὖθις ἐπιχλιάνας τὸν κηρόν, τόν τε κάτω ὑπὸ τῷ λίνῳ καὶ τὸν αὐτὴν τὴν σφραγῖδα ἔχοντα, ῥᾳδίως συνεκόλλα. ἕτερος δὲ τρόπος διὰ τοῦ λεγομένου κολλυρίου· σκευαστὸν δὲ τοῦτό ἐστιν ἐκ πίττης Βρεττίας καὶ ἀσφάλτου καὶ λίθου τοῦ διαφανοῦς τετριμμένου καὶ κηροῦ καὶ μαστίχης. ἐκ γὰρ τούτων ἁπάντων ἀναπλάσας τὸ κολλύριον καὶ θερμήνας πυρί, σιάλῳ τὴν σφραγῖδα προχρίσας ἐπετίθει καὶ ἀπέματτε τὸν τύπον. εἶτα αὐτίκα ξηροῦ ἐκείνου γενομένου, λύσας ῥᾳδίως καὶ ἀναγνούς, ἐπιθεὶς τὸν κηρὸν ἀπετύπου ὥσπερ ἐκ λίθου τὴν σφραγῖδα εὖ μάλα τῷ ἀρχετύπῳ ἐοικυῖαν. τρίτον ἄλλο πρὸς τούτοις ἄκουσον· τιτάνου γὰρ εἰς κόλλαν ἐμβαλὼν ᾗ κολλῶσι τὰ βιβλία, καὶ κηρὸν ἐκ τούτου ποιήσας, ἔτι ὑγρὸν ὄντα ἐπετίθει τῇ σφραγῖδι καὶ ἀφελών—αὐτίκα δὲ ξηρὸν γίγνεται καὶ κέρατος, μᾶλλον δὲ σιδήρου παγιώτερον—τούτῳ ἐχρῆτο πρὸς τὸν τύπον. ἔστι δὲ καὶ ἄλλα πολλὰ πρὸς τοῦτο ἐπινενοημένα, ὧν οὐκ ἀναγκαῖον μεμνῆσθαι ἁπάντων, ὡς μὴ ἀπειρόκαλοι εἶναι δοκοίημεν, καὶ μάλιστα σοῦ ἐν οἷς κατὰ μάγων συνέγραψας, καλλίστοις τε ἅμα καὶ ὠφελιμωτάτοις συγγράμμασιν καὶ δυναμένοις σωφρονίζειν τοὺς ἐντυγχάνοντας, ἱκανὰ παραθεμένου καὶ πολλῷ τούτων πλείονα.

Traduction française :

[21] Tu vas très certainement me relancer : «Quelles étaient donc les ficelles qu'il utilisait?» Suis attentivement mon exposé, et tu seras outillé si jamais tu devais tirer au clair des malversations de la même eau. Voici, mon excellent Celse, le premier des expédients d'Alexandre : avec une aiguille passée sur la flamme, il faisait fondre et détachait la partie de la masse cireuse située sous l'empreinte ; lorsqu'il avait survolé la bafouille, la même tige métallique lui servait à ramollir les deux fragments du bloc sigillaire, celui logé sous le ruban et l'autre, supportant l'estampille proprement dite ; il n'avait plus alors qu'à les recoller. Pour une autre recette, il utilisait du «collyre», un apprêt dans la composition duquel entraient de la poix du Bruttium, du bitume, de la pierre spéculaire broyée, de la cire et du mastic. Une fois la préparation obtenue au départ de toutes ces substances, Alexandre la chauffait et l'étendait sur le sceau, qu'il avait au préalable humecté de salive et dont il démarquait ainsi le motif. L'enduit séchant instantanément, rien n'était plus aisé que de dérouler les papelards, de les parcourir et d'y appliquer de la cire, sur laquelle il pouvait tamponner, comme avec une intaille, une marque rappelant l'original à s'y méprendre. Alexandre s'appuyait de surcroît sur une tierce combine, que je désirerais te décrire : en mélangeant de la chaux à de la colle de relieur, il confectionnait une pâte qu'il déposait encore humide sur l'emblème ; il enlevait ensuite cet amalgame à prise rapide, devenu plus dur que la corne ou même le fer, et se servait du moulage comme d'un cachet. Il élabora au surplus des tas d'autres méthodes, mais nous nous dispenserons de les énoncer in extenso pour ne point verser dans la pédanterie, d'autant plus que tu en as toi-même développé bien d'autres encore dans les traités que tu as rédigés contre les magiciens, oeuvres tout aussi magistrales que salutaires et propres à dessiller leur lectorat.





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Dernière mise à jour : 10/06/2005