[41] Προλέγων δὲ πᾶσιν ἀπέχεσθαι παιδίου συνουσίας,
ὡς ἀσεβὲς ὄν, αὐτὸς τοιόνδε τι ὁ γεννάδας
ἐτεχνήσατο. ταῖς γὰρ πόλεσι ταῖς Ποντικαῖς
καὶ ταῖς Παφλαγονικαῖς ἐπήγγελλε θεηκόλους
πέμπειν εἰς τριετίαν, ὑμνήσοντας παρ´ αὐτῷ τὸν
θεόν, καὶ ἔδει δοκιμασθέντας καὶ προκριθέντας
τοὺς εὐγενεστάτους καὶ ὡραιοτάτους καὶ κάλλει
διαφέροντας πεμφθῆναι· οὓς ἐγκλεισάμενος ὥσπερ
ἀργυρωνήτοις ἐχρῆτο, συγκαθεύδων καὶ πάντα
τρόπον ἐμπαροινῶν. καὶ νόμον δὲ ἐπεποίητο,
ὑπὲρ τὰ ὀκτωκαίδεκα ἔτη μηδένα τῷ αὐτοῦ
στόματι δεξιοῦσθαι μηδὲ φιλήματι ἀσπάζεσθαι,
ἀλλὰ τοῖς ἄλλοις προτείνων τὴν χεῖρα κύσαι
μόνους τοὺς ὡραίους κατεφίλει, καὶ ἐκαλοῦντο
οἱ ἐντὸς τοῦ φιλήματος.
| [41] Lui qui avait taxé la pédérastie de pratique abominable et avait disposé que tout un chacun
s'en abstiendrait, fut assez retors pour construire la filière que voici : les chefs-lieux pontiques
et paphlagoniens étaient mis en demeure de lui livrer pour une période triennale des enfants
de choeur destinés à chanter auprès de lui les saintes hymnes ; dûment calibrées, triées sur le
volet, ces recrues devaient être des parangons de noblesse, de fraîcheur et de vénusté. Une
fois qu'il les avait séquestrés, Alexandre les exploitait comme une valetaille achetée contre
espèces sonnantes et trébuchantes, couchait avec eux et leur faisait subir mille et un outrages.
Il poussa même le raffinement jusqu'à édicter une règle faisant défense à toute personne de
plus de dix-huit printemps de jamais le saluer en l'embrassant sur le bec ou de lui faire la bise.
S'en tenant généralement à tendre la main pour qu'on la baisât, il réservait ses effusions aux
petits jeunets, les «admis au bisou».
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