Texte grec :
[3,30] Οἱ δὲ παρ´ ἐλπίδα ἰδόντες τοσοῦτον ἀργύριον,
αὐτίκα τε δώσειν ἐπηγγέλλοντο τὴν Χλόην καὶ πείσειν
ὑπισχνοῦντο τὸν Λάμωνα. Ἡ μὲν δὴ Νάπη μετὰ τοῦ
Δάφνιδος αὐτοῦ μένουσα περιήλαυνε τὰς βοῦς καὶ τοῖς
τριβόλοις κατειργάζετο τὸν στάχυν· ὁ δὲ Δρύας θησαυρίσας
τὸ βαλάντιον ἔνθα ἀπέκειτο τὰ γνωρίσματα, ταχὺς
παρὰ τὸν Λάμωνα καὶ τὴν Μυρτάλην ἐφέρετο, μέλλων
παρ´ αὐτῶν, τὸ καινότατον, μνᾶσθαι νυμφίον. Εὑρὼν
δὲ κἀκείνους κριθία μετροῦντας οὐ πρὸ πολλοῦ λελικμημένα
ἀθύμως τε ἔχοντας ὅτι μικροῦ δεῖν ὀλιγώτερα ἦν τῶν
καταβληθέντων σπερμάτων, ἐπ´ ἐκείνοις μὲν παρεμυθήσατο,
κοινὴν ὁμολογήσας αἰτίαν γεγονέναι πανταχοῦ·
τὸν δὲ Δάφνιν ᾐτεῖτο Χλόῃ καὶ ἔλεγεν ὅτι πολλὰ
ἄλλων διδόντων, οὐδὲν παρ´ αὐτῶν λήψεται, μᾶλλον δέ τι
οἴκοθεν αὐτοῖς ἐπιδώσει· συντετράφθαι γὰρ ἀλλήλοις κἀν
τῷ νέμειν συνῆφθαι φιλίᾳ ῥᾳδίως λυθῆναι μὴ δυναμένῃ,
ἤδη δὲ καὶ ἡλικίαν ἔχειν ὡς συγκαθεύδειν μετ´ ἀλλήλων.
Ὁ μὲν ταῦτα καὶ ἔτι πλείω ἔλεγεν, οἷα τοῦ πεῖσαι
λέγων ἆθλον ἔχων τὰς τρισχιλίας· ὁ δὲ Λάμων μήτε
πενίαν ἔτι προβάλλεσθαι δυνάμενος - αὐτοὶ γὰρ οὐχ ὑπερηφάνουν
- μήτε ἡλικίαν Δάφνιδος - ἤδη γὰρ μειράκιον ἦν
- τὸ μὲν ἀληθὲς οὐδ´ ὣς ἐξηγόρευσεν, ὅτι κρείττων ἐστὶ
τοιούτου γάμου, χρόνον δὲ σιωπήσας ὀλίγον οὕτως ἀπεκρίνατο·
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Traduction française :
[3,30] Dryas et Napé, voyant si grosse somme
de deniers qu'ils n'en avaient jamais tant vu
ensemble, lui promirent aussitôt qu'il aurait
Chloé pour sa femme, et dirent qu'il feraient
bien trouver bon ce mariage à Lamon. Si
demeurèrent Daphnis et Napé à chasser les
boeufs sur l'aire, et faire sortir avec la herse
le bled des épis, pendant que Dryas, ayant
premièrement serré la bourse et l'argent,
s'en alla devers Lamon et Myrtale, pour leur
demander, à vrai dire au rebours de la
coutume, leur jeune garçon en mariage.
Il les trouva qu'ils mesuraient l'orge après
l'avoir vannée, et se plaignaient qu'à grand
peine en recueillaient-ils autant comme
ils en avaient semé. Il les reconforta,
disant qu'ainsi était-il par-tout; puis leur
demanda Daphnis à mari pour Chloé,
et leur dit que, combien que d'autres lui
offrissent et donnassent beaucoup pour
l'accorder, il ne voulait d'eux rien avoir,
ainsi plutôt était prêt à leur donner du sien.
Car ils ont, disait-il, été nourris ensemble,
et gardant leurs bêtes aux champs, se sont
pris l'un l'autre en telle amitié, qu'il serait
maintenant malaisé de les séparer; et si
étaient bien d'âge tous deux pour coucher
ensemble. Il leur alléguait ces raisons et
assez d'autres, comme celui qui, pour loyer
de les persuader, avait reçu trois cents écus.
Lamon, ne pouvant plus s'excuser sur sa
pauvreté, puisque les parents même de la
fille l'en priaient, ni sur l'âge de Daphnis,
car il était déjà en son adolescence bien
avant, n'osa néanmoins dire encore à quoi
tenait qu'il n'y consentit, qui était que tel
parentage ne convenait point à Daphnis ;
mais après y avoir un peu de temps pensé,
il lui répondit en cette sorte :
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