Texte grec :
[3,25] Ἐν τῷ θέρει τῷδε καὶ μνηστήρων πλῆθος ἦν
περὶ τὴν Χλόην καὶ πολλοὶ πολλαχόθεν ἐφοίτων παρὰ τὸν
Δρύαντα πρὸς γάμον αἰτοῦντες αὐτήν. Καὶ οἱ μέν τι δῶρον
ἔφερον, οἱ δὲ πολλὰ ὑπέσχοντο εἰ ταύτης τύχοιεν. Ἡ
μὲν οὖν Νάπη ταῖς ἐλπίσιν ἐπαιρομένη συνεβούλευεν ἐκδιδόναι
τὴν Χλόην μηδὲ κατέχειν οἴκοι πρὸς πλέον τηλικαύτην
κόρην, ἣ τάχα μικρὸν ὕστερον νέμουσα τὴν παρθενίαν
ἀπολέσει καὶ ἄνδρα ποιήσεταί τινα τῶν ποιμένων ἐπὶ
μήλοις ἢ ῥόδοις, ἀλλ´ ἐκείνην τε ποιῆσαι δέσποιναν οἰκίας
καὶ αὐτοὺς πολλὰ λαβόντας ἰδίῳ φυλάττειν αὐτὰ καὶ γνησίῳ
παιδίῳ - ἐγεγόνει δὲ αὐτοῖς ἄρρεν παιδίον οὐ πρὸ πολλοῦ
τινος - · ὁ δὲ Δρύας ποτὲ μὲν ἐθέλγετο τοῖς λεγομένοις
- μείζονα γὰρ ἢ κατὰ ποιμαίνουσαν κόρην δῶρα ὠνομάζετο
παρ´ ἑκάστου - , ποτὲ δὲ ἐννοήσας ὡς κρείττων ἐστὶν ἡ παρθένος
μνηστήρων γεωργῶν καὶ ὡς, εἴ ποτε τοὺς ἀληθινοὺς
γονέας εὕροι, μεγάλως αὐτοὺς εὐδαίμονας θήσει, ἀνεβάλλετο
τὴν ἀπόκρισιν καὶ εἷλκε χρόνον ἐκ χρόνου καὶ ἐν τῷ
τέως ἀπεκέρδαινεν οὐκ ὀλίγα δῶρα. Ἡ μὲν δὴ μαθοῦσα
λυπηρῶς πάνυ διῆγε καὶ τὸν Δάφνιν ἐλάνθανεν ἐπὶ πολύ,
λυπεῖν οὐ θέλουσα· ὡς δὲ ἐλιπάρει καὶ ἐνέκειτο πυνθανόμενος
καὶ ἐλυπεῖτο μᾶλλον μὴ μανθάνων ἢ ἔμελλε μαθών, πάντα
αὐτῷ διηγεῖται, τοὺς μνηστευομένους ὡς πολλοὶ καὶ πλούσιοι,
τοὺς λόγους οὓς ἡ Νάπη σπεύδουσα πρὸς τὸν γάμον ἔλεγεν,
ὡς οὐκ ἀπείπατο Δρύας, ἀλλ´ ὡς εἰς τὸν τρυγητὸν ἀναβέβληται.
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Traduction française :
[3,25] Il y eut durant cet été grande presse et
pourchas amoureux autour de Chloé pour
l'avoir en mariage, et venait-on de tous
cotés la demander à Dryas. Aucuns lui
portaient des présents, et tous lui faisaient
de grandes promesses ; tellement que Napé,
mue d'avarice, lui conseillait de la marier,
et ne tenir point plus longtemps une fille
si grande en sa maison; que si on ne se
hâtait de lui donner mari, elle pourrait à
l'aventure bientôt, en gardant ses bêtes par
les champs, perdre son pucelage, et se
marier pour des pommes ou des roses avec
quelque berger; et, ce disait Napé, valait
mieux, pour le bien d'elle et d'eux aussi,
la faire maîtresse de la maison de quelque
bon laboureur, et prendre ce qu'on leur
offrait, qu'ils garderaient à leur propre fils.
Car nonguères auparavant leur était né un
petit garçon. Et Dryas lui-même quelquefois
se laissait aller à ces raisons ; aussi que
chacun lui faisait des offres bien au-delà
de ce que méritait une simple bergère ;
mais, considérant puis après que la fille
n'était pas née pour s'allier en paysannerie,
et que s'il arrivait qu'un jour elle retrouvât
sa famille, elle les ferait tous heureux,
il différait toujours d'en rendre certaine
réponse, et les remettait d'une saison à
l'autre, dont lui venait à lui cependant tout
plein de présents qu'on lui faisoit.
Ce que Chloé entendant en était fort
déplaisante, et toutefois fut longtemps sans
vouloir dire à Daphnis la cause de son
ennui. Mais voyant qu'il l'en pressait et
importunait souvent, et s'ennuyait plus de
n'en rien savoir qu'il n'aurait pu faire après
l'avoir su, elle lui conta tout : combien ils
étaient de poursuivants qui la demandaient ;
combien riches! les paroles que disait
Napé à cette fin de la faire accorder, et
comment Dryas n'y avait point contredit,
mais remettait le tout aux prochaines vendanges.
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