Texte grec :
[1,27] Ἔτερψεν αὐτούς ποτε φάττα βουκολικὸν ἐκ
τῆς ὕλης φθεγξαμένη. Καὶ τῆς Χλόης ξητούσης μαθεῖν ὅ τι
λέγει, διδάσκει αὐτὴν ὁ Δάφνις μυθολογῶν τὰ θρυλούμενα.
«Ἦν παρθένος, παρθένε, οὕτω καλὴ καὶ ἔνεμε βοῦς
πολλὰς οὕτως ἐν ὕλῃ· ἦν δὲ ἄρα καὶ ᾠδικὴ καὶ ἐτέρποντο
αἱ βόες αὐτῆς τῇ μουσικῇ, καὶ ἔνεμεν οὔτε καλαύροπος
πληγῇ οὔτε κέντρου προσβολῇ, ἀλλὰ καθίσασα ὑπὸ πίτυν
καὶ στεφανωσαμένη πίτυϊ ᾖδε Πᾶνα καὶ τὴν Πίτυν, καὶ
αἱ βόες τῇ φωνῇ παρέμενον. Παῖς οὐ μακρὰν νέμων
βοῦς, καὶ αὐτὸς καλὸς καὶ ᾠδικὸς ὡς ἡ παρθένος, φιλονεικήσας
πρὸς τὴν μελῳδίαν, μείζονα ὡς ἀνήρ, ἡδεῖαν ὡς
παῖς φωνὴν ἀντεπεδείξατο, καὶ τῶν βοῶν ὀκτὼ τὰς
ἀρίστας ἐς τὴν ἰδίαν ἀγέλην θέλξας ἀπεβουκόλησεν.
Ἄχθεται ἡ παρθένος τῇ βλάβῃ τῆς ἀγέλης, τῇ ἥττῃ
τῆς ᾠδῆς, καὶ εὔχεται τοῖς θεοῖς ὄρνις γενέσθαι πρὶν
οἴκαδε ἀφικέσθαι. Πείθονται οἱ θεοὶ καὶ ποιοῦσι τήνδε
τὴν ὄρνιν, ὄρειον ὡς ἡ παρθένος, μουσικὴν ὡς ἐκείνη. Καὶ
ἔτι νῦν ᾄδουσα μηνύει τὴν συμφοράν, ὅτι βοῦς ζητεῖ πεπλανημένας.»
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Traduction française :
[1,27] Une autre fois ils entendirent du bois prochain
un ramier, au roucoulement duquel
Chloé ayant pris plaisir, demanda à Daphnis
que c'était qu'il disait, et Daphnis lui
fit le conte qu'on en fait communément.
"Ma mie, dit-il, au temps passé y avait
une fille belle et jolie, en fleur d'âge
comme toi. Elle gardait les vaches et
chantait plaisamment; et, tant ses vaches
aimaient son chant, elle les gouvernait
de la voix seulement; jamais ne donnait
coup de houlette ni piqûre d'aiguillon;
mais, assise à l'ombre de quelque beau
pin, la tête couronnée de feuillage, elle
chantait Pan et Pitys ; dont ses vaches
étaient si aises qu'elles ne s'éloignaient
point d'elle. Or y avait-il non guère loin
de là un jeune garçon qui gardait les
boeufs, beau lui-même, chantant bien
aussi, lequel étrivait à chanter à l'encontre
d'elle, d'un chant plus fort, comme
étant mâle, et aussi doux, comme étant
jeune; tellement qu'il attire à travers le
bocage et emmène avec soi huit des plus
belles vaches qu'elle eût en son troupeau.
La pauvrette adonc déplaisante autant de
son troupeau diminué comme d'avoir été
vaincue au chanter, demandait aux Dieux
d'être oiseau avant que retourner ainsi à
la maison. Les Dieux accomplirent son
désir, et en firent un oiseau de montagne,
qui aime toujours à chanter comme quand
elle était fille, et encore aujourd'hui se
plaint de sa déconvenue, et va disant qu'elle
cherche ses vaches égarées. »
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