Texte grec :
[1,8] Τοῦτο τὸ ὄναρ ἰδόντες ἤχθοντο μὲν εἰ ποιμένες
ἔσοιντο καὶ αἰπόλοι οἱ τύχην ἐκ σπαργάνων ἐπαγγελλόμενοι
κρείττονα - δι´ ἣν αὐτοὺς καὶ τροφαῖς ἁβροτέραις
ἔτρεφον καὶ γράμματα ἐπαίδευον καὶ πάντα ὅσα καλὰ ἦν
ἐπ´ ἀγροικίας - , ἐδόκει δὲ πείθεσθαι θεοῖς περὶ τῶν σωθέντων
προνοίᾳ θεῶν. Καὶ κοινώσαντες ἀλλήλοις τὸ ὄναρ
καὶ θύσαντες τῷ τὰ πτερὰ ἔχοντι παιδίῳ παρὰ ταῖς Νύμφαις
- τὸ γὰρ ὄνομα λέγειν οὐκ εἶχον - ὡς ποιμένας
ἐκπέμπουσιν αὐτοὺς ἅμα ταῖς ἀγέλαις, ἐκδιδάξαντες
ἕκαστα· πῶς δεῖ νέμειν πρὸ μεσημβρίας, πῶς ἐπινέμειν
κοπάσαντος τοῦ καύματος· πότε ἄγειν ἐπὶ ποτόν,
πότε ἀπάγειν ἐπὶ κοῖτον· ἐπὶ τίσι καλαύροπι χρηστέον,
ἐπὶ τίσι φωνῇ μόνῃ. Οἱ δὲ μάλα χαίροντες ὡς ἀρχὴν
μεγάλην παρελάμβανον καὶ ἐφίλουν τὰς αἶγας καὶ τὰ πρόβατα
μᾶλλον ἢ ποιμέσιν ἔθος, ἡ μὲν ἐς ποίμνιον ἄγουσα
τῆς σωτηρίας τὴν αἰτίαν, ὁ δὲ μεμνημένος ὡς ἐκκείμενον
αὐτὸν αἲξ ἀνέθρεψεν.
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Traduction française :
[1,8] Telle vision aux bons pasteurs présageant le sort à
venir de leurs nourrissons, bien leur fâchait qu'ils
fussent aussi destinés à garder les bêtes. Car
jusque là ils avaient cru que les marques
trouvées quant et eux leur promettaient
meilleure fortune, et aussi les avaient élevés
plus délicatement qu'on ne fait les enfants
des bergers, leur faisant apprendre les
lettres, et tout le bien et honneur qui se
pouvoit en un lieu champêtre ; si résolurent
toutefois d'obéir aux Dieux touchant l'état
de ceux qui par leur providence avaient été
sauvés, et, après avoir communiqué leurs
songes ensemble, et sacrifié en la caverne à
ce jeune garçonnet qui avait des ailes aux
épaules (car ils n'en eussent su dire le nom),
les envoyèrent aux champs, leur enseignant
toutes choses que bergers doivent savoir,
comment il faut faire paître les bêtes avant
midi, et comment après que le chaud est
passé; à quelle heure convient les mener
boire, à quelle heure les ramener au tect; à
quoi il est besoin user de la houlette, à quoi
de la voix seulement. Eux prirent cette
charge avec autant de joie comme si c'eût
été quelque grande seigneurie, et aimaient
leurs chèvres et brebis trop plus affectueusement
que n'est la coutume des bergers,
pour ce qu'elle se sentait tenue de la vie à une
brebis, et lui de sa part se souvenait qu'une
chèvre l'avait nourri.
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