Texte grec :
[1,15] Τοιαῦτα ἔπασχε, τοιαῦτα ἔλεγεν, ἐπιζητοῦσα
τὸ τοῦ ἔρωτος ὄνομα. Δόρκων δὲ ὁ βουκόλος, ὁ τὸν
Δάφνιν ἐκ τοῦ σιροῦ καὶ τὸν τράγον ἀνιμησάμενος, ἀρτιγένειος
μειρακίσκος καὶ εἰδὼς ἔρωτος καὶ τὰ ἔργα καὶ τὰ
ὀνόματα εὐθὺς μὲν ἐπ´ ἐκείνης τῆς ἡμέρας ἐρωτικῶς τῆς
Χλόης διετέθη, πλειόνων δὲ διαγενομένων μᾶλλον τὴν
ψυχὴν ἐξεπυρσεύθη καὶ τοῦ Δάφνιδος ὡς παιδὸς καταφρονήσας
ἔγνω κατεργάσασθαι δώροις ἢ βίᾳ. Τὰ μὲν
δὴ πρῶτα δῶρα αὐτοῖς ἐκόμισε, τῷ μὲν σύριγγα βουκολικήν,
καλάμους ἐννέα χαλκῷ δεδεμένους ἀντὶ κηροῦ, τῇ δὲ
νεβρίδα βακχικήν, καὶ αὐτῇ τὸ τρίχωμα ἦν ὥσπερ γεγραμμένον
χρώμασιν. Ἐντεῦθεν δὲ φίλος νομιζόμενος τοῦ
μὲν Δάφνιδος ἠμέλει κατ´ ὀλίγον, τῇ Χλόῃ δὲ ἀνὰ πᾶσαν
ἡμέραν ἐπέφερεν ἢ τυρὸν ἁπαλὸν ἢ στέφανον ἀνθηρὸν ἢ
μῆλον ὡραῖον· ἐκόμισε δέ ποτε αὐτῇ καὶ μόσχον ἀρτιγέννητον
καὶ κισσύβιον διάχρυσον καὶ ὀρνίθων ὀρείων νεοττούς.
Ἡ δὲ ἄπειρος οὖσα τέχνης ἐραστοῦ, λαμβάνουσα
μὲν τὰ δῶρα ἔχαιρε, μᾶλλον δὲ ἔχαιρεν ὅτι Δάφνιδι εἶχεν
αὐτὴ χαρίζεσθαι. Καὶ - ἔδει γὰρ ἤδη καὶ Δάφνιν
γνῶναι τὰ ἔρωτος ἔργα - γίνεταί ποτε τῷ Δόρκωνι πρὸς
αὐτὸν ὑπὲρ κάλλους ἔρις, καὶ ἐδίκαζε μὲν Χλόη, ἔκειτο δὲ
ἆθλον τῷ νικήσαντι φιλῆσαι Χλόην. Δόρκων δὲ πρότερος
ὧδε ἔλεγεν·
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Traduction française :
[1,15] Ainsi disait et soupirait
la dolente jouvencelle, cherchant en soi-même
que c'était d'amour, dont elle sentait
les feux, et si n'en pouvait trouver le nom.
Mais Dorcon, ce bouvier qui avait retiré
de la fosse Daphnis et le bouc, jeune gars à
qui le premier poil commençait à poindre,
étant depuis cette rencontre féru de l'amour
de Chloé, se passionnait de jour en jour
plus vivement pour elle, et, tenant peu de
compte de Daphnis, qui lui semblait un
enfant, fit dessein de tout tenter, ou par
présents, ou par ruse, ou à l'aventure par
force, pour avoir contentement, instruit
qu'il était, lui, du nom et aussi des oeuvres
d'amour. Ses présents furent d'abord, à
Daphnis une belle flûte ayant ses cannes
unies avec du laiton au lieu de cire, à la
fillette une peau de faon toute marquetée
de taches blanches, pour s'en couvrir les
épaules. Puis croyant par de tels dons s'être
fait ami de l'un et de l'autre, bientôt il
négligea Daphnis; mais à Chloé chaque
jour il apportait quelque chose. C'étaient
tantôt fromages gras, tantôt fruits en maturité,
tantôt chapelets de fleurs nouvelles,
ou bien des oiseaux qu'il prenait au nid ;
même une fois il lui donna un gobelet doré
sur les bords, et une autre fois un petit veau
qu'il lui porta de la montagne. Elle, simple
et sans défiance, ignorant que tous ces dons
fussent amorce amoureuse, les prenait bien
volontiers, et en montrait grand plaisir;
mais son plaisir était moins d'avoir que
donner à Daphnis.
Et un jour Daphnis (car si fallait-il qu'il
connût aussi la détresse d'amour) prit querelle
avec Dorcon. Ils contestaient de leur
beauté, devant Chloé, qui les jugea, et un
baiser de Chloé fut le prix destiné au vainqueur;
là où Dorcon le premier parla :
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