Texte grec :
[1,21] Χρόνος ὀλίγος διαγίνεται καὶ Χλόη κατήλαυνε
τὰς ἀγέλας εἰς τὴν πηγήν, καταλιποῦσα τὸν Δάφνιν φυλλάδα
χλωρὰν κόπτοντα τοῖς ἐρίφοις τροφὴν μετὰ τὴν νομήν.
Καὶ οἱ κύνες οἱ τῶν προβάτων ἐπὶ φυλακὴν καὶ τῶν
αἰγῶν ἑπόμενοι, οἵα δὴ κυνῶν ἐν ῥινηλασίαις περιεργία,
κινούμενον τὸν Δόρκωνα πρὸς τὴν ἐπίθεσιν τῆς κόρης
φωράσαντες, πικρὸν μάλα ὑλακτήσαντες ὥρμησαν ὡς ἐπὶ
λύκον· καὶ περισχόντες, πρὶν ὅλως ἀναστῆναι δι´ ἔκπληξιν,
ἔδακνον κατὰ τοῦ δέρματος. Τέως μὲν οὖν τὸν ἔλεγχον
φοβούμενος καὶ ὑπὸ τοῦ δέρματος ἐπισκέποντος φρουρούμενος
ἔκειτο σιωπῶν ἐν τῇ λόχμῃ· ἐπεὶ δὲ ἥ τε Χλόη
πρὸς τὴν πρώτην θέαν διαταραχθεῖσα τὸν Δάφνιν ἐκάλει
βοηθόν, οἵ τε κύνες περισπῶντες τὸ δέρμα τοῦ σώματος
ἥπτοντο αὐτοῦ, μέγα οἰμώξας ἱκέτευε βοηθεῖν τὴν κόρην
καὶ τὸν Δάφνιν ἤδη παρόντα. Τοὺς μὲν δὴ κύνας
ἀνακαλέσαντες συνήθως ταχέως ἡμέρωσαν, τὸν δὲ Δόρκωνα
κατά τε μηρῶν καὶ ὤμων δεδηγμένον ἀγαγόντες ἐπὶ
τὴν πηγὴν ἀπένιψαν {τὰ δήγματα}, ἵνα ἦσαν τῶν ὀδόντων
αἱ ἐμβολαί, καὶ διαμασησάμενοι φλοιὸν χλωρὸν πτελέας
ἐπέπασαν· ὑπό τε ἀπειρίας ἐρωτικῶν τολμημάτων
ποιμενικὴν παιδιὰν νομίζοντες τὴν ἐπιβολὴν τοῦ δέρματος,
οὐδὲν ὀργισθέντες, ἀλλὰ καὶ παραμυθησάμενοι καὶ
μέχρι τινὸς χειραγωγήσαντες ἀπέπεμψαν.
|
|
Traduction française :
[1,21] Tantôt après elle arriva. Elle amenait boire
les deux troupeaux, ayant laissé Daphnis
coupant de la plus tendre ramée verte pour
ses chevreaux après pâture. Les chiens qui
leur aidaient à la garde des bêtes suivaient; et
comme naturellement ils chassent mettant le
nez par-tout, ils sentirent Dorcon se remuer
voulant assaillir la fillette: si se prennent à
aboyer, se ruent sur lui comme sur un loup,
et l'environnant qu'il n'osait encore, tant
il avait de peur, se dresser tout-à-fait sur ses
pieds, mordent en furie la peau du loup, et
tiraient à belles dents. Lui, d'abord honteux
d'être reconnu, et défendu quelque temps
de cette peau qui le couvrait, se tenoit tapi
contre terre dans le hallier, sans dire mot ;
mais quand Chloé, apercevant au travers de
ces broussailles oreille droite et poil de
bête, appela toute épouvantée Daphnis au
secours, et que les chiens, lui ayant arraché
sa peau de loup, commencèrent à le mordre
lui-même à bon escient, lors il se prit
à crier si haut qu'il put, priant Chloé et
Daphnis, qui çà était accouru, de lui vouloir
être en aide; ce qu'ils firent, et avec
leur sifflement accoutumé, eurent incontinent
apaisé les chiens ; puis amenèrent à
la fontaine le malheureux Dorcon, qui avait
été mors et aux cuisses et aux épaules, lui
lavèrent ses blessures où les dents l'avaient
atteint, et puis lui mirent dessus de l'écorce
d'orme mâchée, étant tous deux si peu
rusés et si peu expérimentés aux hardies
entreprises d'amour, qu'ils estimèrent que
cette embûche de Dorcon avec sa peau de
loup ne fût que jeu seulement, au moyen
de quoi ils ne se courroucèrent point à lui,
mais le reconfortèrent et le reconvoyèrent
quelque espace de chemin, en le menant
par la main ;
|
|