Texte grec :
[1,20] Δευτέρας δὴ διαμαρτὼν ὁ Δόρκων ἐλπίδος καὶ
μάτην τυροὺς ἀγαθοὺς ἀπολέσας ἔγνω διὰ χειρῶν ἐπιθέσθαι
τῇ Χλόῃ μόνῃ γενομένῃ· καὶ παραφυλάξας ὅτι παρ´
ἡμέραν ἐπὶ ποτὸν ἄγουσι τὰς ἀγέλας ποτὲ μὲν ὁ Δάφνις
ποτὲ δὲ ἡ παῖς, ἐπιτεχνᾶται τέχνην ποιμένι πρέπουσαν.
Λύκου δέρμα μεγάλου λαβών, ὃν ταῦρός ποτε πρὸ
τῶν βοῶν μαχόμενος τοῖς κέρασι διέφθειρε, περιέτεινε τῷ
σώματι, ποδῆρες κατανωτισάμενος, ὡς τούς τ´ ἐμπροσθίους
πόδας ἐφηπλῶσθαι ταῖς χερσὶ καὶ τοὺς κατόπιν τοῖς
σκέλεσιν ἄχρι πτέρνης καὶ τοῦ στόματος τὸ χάσμα σκέπειν
τὴν κεφαλήν, ὥσπερ ἀνδρὸς ὁπλίτου κράνος· ἐκθηριώσας
δὲ αὑτὸν ὡς ἔνι μάλιστα, παραγίνεται πρὸς τὴν
πηγήν, ἧς ἔπινον αἱ αἶγες καὶ τὰ πρόβατα μετὰ τὴν νομήν.
Ἐν κοίλῃ δὲ πάνυ {γῇ} ἦν ἡ πηγή, καὶ περὶ αὐτὴν πᾶς ὁ
τόπος ἀκάνθαις καὶ βάτοις καὶ ἀρκεύθῳ ταπεινῇ καὶ σκολύμοις
ἠγρίωτο· ῥᾳδίως ἂν ἐκεῖ καὶ λύκος ἀληθινὸς
ἔλαθε λοχῶν. Ἐνταῦθα κρύψας ἑαυτὸν ἐπετήρει τοῦ
ποτοῦ τὴν ὥραν ὁ Δόρκων, καὶ πολλὴν εἶχε τὴν ἐλπίδα τῷ
σχήματι φοβήσας λαβεῖν ταῖς χερσὶ τὴν Χλόην.
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Traduction française :
[1,20] Par ainsi, Dorcon, se voyant pour la
deuxième fois frustré de son espérance, et
encore qu'il avait pour néant perdu ses bons
fromages gras, délibéra, puisqu'autrement
ne pouvait, la première fois qu'il la trouverait
seule à seul, mettre la main sur Chloé.
Pour à quoi parvenir, s'étant avisé qu'ils
menaient l'un après l'autre boire leurs bêtes,
Chloé un jour et Daphnis, l'autre, il usa
d'une finesse de jeune pâtre qu'il était. Il
prend la peau d'un grand loup qu'un sien
taureau, en combattant pour la défense des
vaches, avait tué avec ses cornes, et se
l'étend sur le dos, si bien que les jambes de
devant lui couvraient les bras et les mains,
celles de derrière lui pendaient sur les cuisses
jusqu'aux talons, et la hure le coiffait en
la forme même et manière du cabasset d'un
homme de guerre. S'étant ainsi fait loup tout
au mieux qu'il pouvait, il s'en vient droit à
la fontaine où buvaient chèvres et brebis
après qu'elles avaient pâturé. Or était cette
fontaine en une vallée assez creuse, et toute la
place à l'entour pleine de ronces et d'épines,
de chardons et bas genevriers, tellement qu'un
vrai loup s'y fût bien aisément caché. Dorcôn
se musse là dedans entre ces épines,
attendant l'heure que les bêtes vinssent boire,
et avait bonne espérance qu'il effrayerait
Chloé sous cette forme de loup, et la saisirait
au corps pour en faire à son plaisir.
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