HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LONGUS, Daphnis et Chloé, livre I

βακχικήν



Texte grec :

[1,16] «Ἐγώ, παρθένε, μείζων εἰμὶ Δάφνιδος, καὶ ἐγὼ μὲν βουκόλος, ὁ δ´ αἰπόλος· τοσοῦτον ἐγὼ κρείττων ὅσον αἰγῶν βόες· καὶ λευκός εἰμι ὡς γάλα, καὶ πυρρὸς ὡς θέρος μέλλον ἀμᾶσθαι, καὶ ἔθρεψε μήτηρ, οὐ θηρίον. Οὗτος δέ ἐστι μικρὸς καὶ ἀγένειος ὡς γυνή, καὶ μέλας ὡς λύκος· νέμει δὲ τράγους, ὀδωδὼς ἀπ´ αὐτῶν δεινόν, καὶ ἔστι πένης ὡς μηδὲ κύνα τρέφειν. Εἰ δέ, ὡς λέγουσι, καὶ αἲξ αὐτῷ γάλα δέδωκεν, οὐδὲν ἐρίφων διαφέρει.» Ταῦτα καὶ τοιαῦτα ὁ Δόρκων καὶ μετὰ ταῦτα ὁ Δάφνις· «Ἐμὲ αἲξ ἀνέθρεψεν ὥσπερ τὸν Δία· νέμω δὲ τράγους τῶν τούτου βοῶν μείζονας· ὄζω δὲ οὐδὲν ἀπ´ αὐτῶν, ὅτι μηδὲ ὁ Πάν, καίτοι γε ὢν τὸ πλέον τράγος. Ἀρκεῖ δέ μοι ὁ τυρὸς καὶ ἄρτος ὀβελίας καὶ οἶνος λευκός, ὅσα ἀγροίκων πλουσίων κτήματα. Ἀγένειός εἰμι, καὶ γὰρ ὁ Διόνυσος· μέλας, καὶ γὰρ ὁ ὑάκινθος· ἀλλὰ κρείττων καὶ ὁ Διόνυσος Σατύρων καὶ ὁ ὑάκινθος κρίνων. Οὗτος δὲ καὶ πυρρὸς ὡς ἀλώπηξ καὶ προγένειος ὡς τράγος καὶ λευκὸς ὡς ἐξ ἄστεος γυνή· κἂν δέῃ σε φιλεῖν, ἐμοῦ μὲν φιλεῖς τὸ στόμα, τούτου δὲ τὰς ἐπὶ τοῦ γενείου τρίχας. Μέμνησο δέ, ὦ παρθένε, ὅτι καὶ σὲ ποίμνιον ἔθρεψεν, ἀλλὰ καὶ εἶ καλή.»

Traduction française :

[1,16] « Moi, dit-il, je suis plus grand que lui; je garde les boeufs, lui les chèvres; or, autant les boeufs valent mieux que les chèvres, d'autant vaut mieux le bouvier que le chevrier. Je suis blanc comme le lait, blond comme gerbe à la moisson, frais comme la feuillée au printemps. Aussi est-ce ma mère, et non pas quelque bête, qui m'a nourri enfant. Il est petit, lui, chétif, n'ayant de barbe non plus qu'une femme, le corps noir comme peau de loup. Il vit avec les boucs, ce n'est pas pour sentir bon. Et puis, chevrier, pauvre hère, il n'a pas vaillant tant seulement de quoi nourrir un chien. On dit qu'il a têté une chèvre ; je le crois, ma foi, et n'est pas merveille si, nourrisson de bique, il a l'air d'un biquet. » Ainsi dit Dorcon ; et Daphnis : « Oui, une chèvre m'a nourri de même que Jupiter, et je garde les chèvres, et les rends meilleures que ne seront jamais les vaches de celui-ci. Je mène paître les boucs, et si n'ai rien de leur senteur, non plus que Pan, qui toutefois a plus de bouc en soi que d'autre nature. Pour vivre je me contente de lait, de fromage, de pain bis, et de vin clairet, qui sont mets et boissons de pâtres comme nous, et les partageant avec toi, Chloé, il ne me soucie de ce que mangent les riches. Je n'ai point de barbe, ni Bacchus non plus; je suis brun, l'hyacinthe est noire, et si vaut mieux pourtant Bacchus que les Satyres, et préfère-t-on l'hyacinthe au lis. Celui-là est roux comme un renard, blanc comme une fille de la ville, et le voilà tantôt barbu comme un bouc. Si c'est moi que tu baises, Chloé, tu baiseras ma bouche ; si c'est lui, tu baiseras ces poils qui lui viennent aux lèvres. Qu'il te souvienne, pastourelle, qu'à toi aussi une brebis t'a donné son lait, et cependant tu es belle.»





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta (BCS)

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 29/11/2006