HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

LONGUS, Daphnis et Chloé, livre I

βακχικήν



Texte grec :

[1,14] «Νῦν ἐγὼ νοσῶ μέν, τί δὲ ἡ νόσος ἀγνοῶ· ἀλγῶ, καὶ ἕλκος οὐκ ἔστι μοι· λυποῦμαι, καὶ οὐδὲν τῶν προβάτων ἀπόλωλέ μοι· κάομαι, καὶ ἐν σκιᾷ τοσαύτῃ κάθημαι. Πόσοι βάτοι με πολλάκις ἤμυξαν, καὶ οὐκ ἔκλαυσα· πόσαι μέλιτται κέντρα ἐνῆκαν, ἀλλὰ ἔφαγον· τουτὶ δὲ τὸ νύττον μου τὴν καρδίαν πάντων ἐκείνων πικρότερον. Καλὸς ὁ Δάφνις, καὶ γὰρ τὰ ἄνθη· καλὸν ἡ σῦριγξ αὐτοῦ φθέγγεται, καὶ γὰρ αἱ ἀηδόνες. Ἀλλ´ ἐκείνων οὐδείς μοι λόγος. Εἴθε αὐτοῦ σῦριγξ ἐγενόμην, ἵν´ ἐμπνέῃ μοι· εἴθε αἴξ, ἵν´ ὑπ´ ἐκείνου νέμωμαι. Ὦ πονηρὸν ὕδωρ, μόνον Δάφνιν καλὸν ἐποίησας, ἐγὼ δὲ μάτην ἀπελουσάμην. Οἴχομαι, Νύμφαι φίλαι· οὐδὲ ὑμεῖς σῴζετε τὴν παρθένον τὴν ἐν ὑμῖν τραφεῖσαν. Τίς ὑμᾶς στεφανώσει μετ´ ἐμέ; τίς τοὺς ἀθλίους ἄρνας ἀναθρέψει; τίς τὴν λάλον ἀκρίδα θεραπεύσει, ἣν πολλὰ καμοῦσα ἐθήρασα, ἵνα με κατακοιμίζῃ φθεγγομένη πρὸ τοῦ ἄντρου; νῦν δὲ ἐγὼ μὲν ἀγρυπνῶ διὰ Δάφνιν, ἡ δὲ μάτην λαλεῖ.»

Traduction française :

[1,14] A cette heure je suis malade, et ne sais quel est mon mal. Je souffre, et n'ai point de blessure. Je m'afflige, et si n'ai perdu pas une de mes brebis. Je brûle, assise sous une ombre si épaisse. Combien de fois les ronces m'ont égratignée, et je ne pleurais pas ! Combien d'abeilles m'ont piquée de leur aiguillon, et j'en étais bientôt guérie! Il faut donc dire que ce qui m'atteint au coeur cette fois est plus poignant que tout cela. De vrai, Daphnis est beau, mais il ne l'est pas seul. Ses joues sont vermeilles, aussi sont les fleurs; il chante, aussi font les oiseaux ; pourtant quand j'ai vu les fleurs ou entendu les oiseaux, je n'y pense plus après. Ah! que ne suis-je sa flûte, pour toucher ses lèvres ! que ne suis-je son petit chevreau, pour qu'il me prenne dans ses bras! O méchante fontaine qui l'a rendu si beau, ne peux-tu m'embellir aussi ? O Nymphes! vous me laissez mourir, moi que vous avez vue naître et vivre ici parmi vous! Qui après moi vous fera des guirlandes et des bouquets, et qui aura soin de mes pauvres agneaux, et de toi aussi, ma jolie cigale, que j'ai eu tant de peine à prendre ? Hélas ! que te sert maintenant de chanter au chaud du midi? Ta voix ne peut plus m'endormir sous les voûtes de ces antres; Daphnis m'a ravi le sommeil.»





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Dernière mise à jour : 29/11/2006