HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Ps.-LONGIN, Le Traité du sublime

εὐπάλαιστρον



Texte grec :

[32] Ταῖς δὲ μεταφοραῖς γειτνιῶσιν (ἐπανιτέον γὰρ) αἱ παραβολαὶ καὶ εἰκόνες, ἐκείνῃ μόνον παραλλάττουσαι - - -. - - -στοι καὶ αἱ τοιαῦται· "εἰ μὴ τὸν ἐγκέφαλον ἐν ταῖς πτέρναις καταπεπατημένον φορεῖτε." διόπερ εἰδέναι χρὴ τὸ μέχρι ποῦ παροριστέον ἕκαστον· τὸ γὰρ ἐνίοτε περαιτέρω προεκπίπτειν ἀναιρεῖ τὴν ὑπερβολὴν καὶ τὰ τοιαῦτα ὑπερτεινόμενα χαλᾶται, ἔσθ´ ὅτε δὲ καὶ εἰς ὑπεναντιώσεις ἀντιπεριίσταται. ὁ γοῦν Ἰσοκράτης οὐκ οἶδ´ ὅπως παιδὸς πρᾶγμα ἔπαθε διὰ τὴν τοῦ πάντα αὐξητικῶς ἐθέλειν λέγειν φιλοτιμίαν. ἔστι μὲν γὰρ ὑπόθεσις αὐτῷ τοῦ Πανηγυρικοῦ λόγου ὡς ἡ Ἀθηναίων πόλις ταῖς εἰς τοὺς Ἕλληνας εὐεργεσίαις ὑπερβάλλει τὴν Λακεδαιμονίων, ὁ δ´ εὐθὺς ἐν τῇ εἰσβολῇ ταῦτα τίθησιν· "ἔπειθ´ οἱ λόγοι τοσαύτην ἔχουσι δύναμιν, ὥσθ´ οἷόν τ´ εἶναι καὶ τὰ μεγάλα ταπεινὰ ποιῆσαι καὶ τοῖς μικροῖς περιθεῖναι μέγεθος, καὶ τὰ παλαιὰ καινῶς εἰπεῖν καὶ περὶ τῶν νεωστὶ γεγενημένων ἀρχαίως διελθεῖν." οὐκοῦν, φησί τις, Ἰσόκρατες, οὕτως μέλλεις καὶ τὰ περὶ Λακεδαιμονίων καὶ Ἀθηναίων ἐναλλάττειν; σχεδὸν γὰρ τὸ τῶν λόγων ἐγκώμιον ἀπιστίας τῆς καθ´ αὑτοῦ τοῖς ἀκούουσι παράγγελμα καὶ προοίμιον ἐξέθηκε. μήποτ´ οὖν ἄρισται τῶν ὑπερβολῶν, ὡς καὶ ἐπὶ τῶν σχημάτων προείπομεν, αἱ αὐτὸ τοῦτο διαλανθάνουσαι ὅτι εἰσὶν ὑπερβολαί. γίνεται δὲ τὸ τοιόνδε ἐπειδὰν ὑπὸ ἐκπαθείας μεγέθει τινὶ συνεκφωνῶνται περιστάσεως, ὅπερ ὁ Θουκυδίδης ἐπὶ τῶν ἐν Σικελίᾳ φθειρομένων ποιεῖ. "οἵ τε γὰρ Συρακούσιοι" φησίν "ἐπικαταβάντες τοὺς ἐν τῷ ποταμῷ μάλιστα ἔσφαζον, καὶ τὸ ὕδωρ εὐθὺς διέφθαρτο· ἀλλ´ οὐδὲν ἧσσον ἐπίνετο ὁμοῦ τῷ πηλῷ ᾑματωμένον καὶ τοῖς πολλοῖς ἔτι ἦν περιμάχητον." αἷμα καὶ πηλὸν πινόμενα ὅμως εἶναι περιμάχητα ἔτι ποιεῖ πιστὸν ἡ τοῦ πάθους ὑπεροχὴ καὶ περίστασις. καὶ τὸ Ἡροδότειον ἐπὶ τῶν ἐν Θερμοπύλαις ὅμοιον. "ἐν τούτῳ" φησίν "ἀλεξομένους μαχαίρῃσιν, ὅσοις αὐτῶν ἔτι ἐτύγχανον περιοῦσαι, καὶ χερσὶ καὶ στόμασι κατέχωσαν οἱ βάρβαροι βάλλοντες." ἐνταῦθ´ οἷόν ἐστι τὸ καὶ στόμασι μάχεσθαι πρὸς ὡπλισμένους καὶ ὁποῖόν τι τὸ κατακεχῶσθαι βέλεσιν ἐρεῖς, πλὴν ὅμως ἔχει πίστιν· οὐ γὰρ τὸ πρᾶγμα ἕνεκα τῆς ὑπερβολῆς παραλαμβάνεσθαι δοκεῖ, ἡ ὑπερβολὴ δ´ εὐλόγως γεννᾶσθαι πρὸς τοῦ πράγματος. ἔστι γάρ, ὡς οὐ διαλείπω λέγων, παντὸς τολμήματος λεκτικοῦ λύσις καὶ πανάκειά τις τὰ ἐγγὺς ἐκστάσεως ἔργα καὶ πάθη· ὅθεν καὶ τὰ κωμικά, καίτοιγ´ εἰς ἀπιστίαν ἐκπίπτοντα, πιθανὰ διὰ τὸ γελοῖον· ἀγρὸν ἔσχ´ ἐλάττω γῆν ἔχοντ´ ἐπιστολῆς Λακωνικῆς. καὶ γὰρ ὁ γέλως πάθος ἐν ἡδονῇ. αἱ δ´ ὑπερβολαὶ καθάπερ ἐπὶ τὸ μεῖζον οὕτως καὶ ἐπὶ τοὔλαττον, ἐπειδὴ κοινὸν ἀμφοῖν ἡ ἐπίτασις· καί πως ὁ διασυρμὸς ταπεινότητός ἐστιν αὔξησις.

Traduction française :

[32] CHAPITRE XXXII. Des paraboles, des comparaisons et des hyperboles. Pour retourner à notre discours, les paraboles et les comparaisons approchent fort des métaphores, et ne différent d'elles qu'en un seul point - - -. Telle est cette hyperbole. "Supposez que votre esprit soit dans votre tête et que vous le fouliez sous vos talons". C’est pourquoi il faut bien prendre garde jusqu’où toutes ces figures peuvent être poussées : parce qu'assez souvent, pour vouloir porter trop haut une hyperbole, on la détruit. C'est comme une corde d'arc qui pour être trop tendue se relâche : et cela fait quelquefois un effet tout contraire à celui que nous cherchons. Ainsi Isocrate dans son Panégyrique, par une sotte ambition de ne vouloir rien dire qu'avec emphase, est tombé, je ne sais comment, dans une faute de petit écolier. Son dessein dans ce Panégyrique, c'est de faire voir que les Athéniens ont rendu plus de services à la Grèce, que ceux de Lacédémone : et voici par où il débute. "Puisque le Discours a naturellement la vertu de rendre les choses grandes, petites et les petites, grandes: qu’il sait donner les grâces de la nouveauté aux choses les plus vieilles, et qu'il fait paraître vieilles celles qui sont nouvellement faites". Est-ce ainsi, dira quelqu'un, ô Isocrate, que vous allez changer toutes choses à l'égard des Lacédémoniens et des Athéniens? En faisant de cette sorte l'éloge du discours, il fait proprement un exorde pour exhorter ses auditeurs à ne rien croire de ce qu'il leur va dire. C'est pourquoi il faut supposer, à l'égard des hyperboles, ce que nous avons dit pour toutes les figures en général: que celles-là sont les meilleures qui sont entièrement cachées, et qu'on ne prend point pour des hyperboles. Pour cela donc, il faut avoir soin que ce soit toujours la passion qui les fasse produire au milieu de quelque grande circonstance. Comme, par exemple, l'hyperbole de Thucydide, à propos des Athéniens qui périrent dans la Sicile. "Les Siciliens s'étant défendus en ce lieu, ils y firent un grand carnage de ceux surtout qui s’étaient jettes dans le fleuve. L'eau fut en un moment corrompue du sang de ces misérables : et néanmoins toute bourbeuse et toute sanglante quelle était, ils se battaient pour en boire". Il est assez peu croyable que des hommes boivent du sang et de la boue, et se battent même pour en boire : et toutefois la grandeur de la passion, au milieu de cette étrange circonstance, ne laisse pas de donner une apparence de raison à la chose. Il en est de même de ce que dit Hérodote de ces Lacédémoniens qui combattirent au pas des Thermopyles. "Ils se défendirent encore quelque temps en ce lieu avec les armes qui leur restaient, et avec les mains et les dents : jusqu’à ce que les Barbares tirant toujours les eussent comme ensevelis sous leurs traits". Que dites-vous de cette hyperbole? Quelle apparence que des hommes se défendent avec les mains et les dents contre des gens armés, et que tant de personnes soient ensevelies sous les traits de leurs ennemis? Cela ne laisse pas néanmoins d'avoir de la vraisemblance : parce que la chose ne semble pas recherchée pour l'hyperbole, mais que l'hyperbole semble naître du sujet même. En effet, pour ne me point départir de ce que j'ai dit, un remède infaillible pour empêcher que les hardiesses ne choquent ; c'est de ne les employer que dans la passion, et aux endroits à peu près qui semblent les demander. Cela est si vrai que dans le comique on dit des choses qui sont absurdes d'elles-mêmes, et qui ne laissent pas toutefois de passer pour vraisemblables, à. cause qu’elles émeuvent la passion, je veux dire, qu'elles excitent à rire. En effet le rire est une passion de l'âme causée par le plaisir. Tel est ce trait d'un poète comique : "Il possédait une terre à la campagne qui n’était pas plus grande qu’une épître de Lacédémonien". Au reste on le peut servir de l'hyperbole aussi bien pour diminuer les choses, que pour les agrandir : car l'exagération est propre à ces deux différents effets: et le diasyrme, qui est une espèce d'hyperbole, n'est, à bien prendre, que l'exagération d'une chose basse et ridicule.





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Dernière mise à jour : 14/06/2007