HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Justin (Saint), Dialogue avec le juif Tryphon (texte complet)

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Texte grec :

[93] XCIII. 1 Τὰ γὰρ ἀεὶ καὶ δι' ὅλου δίκαια καὶ πᾶσαν δικαιοσύνην παρέχει ἐν παντὶ γένει ἀνθρώπων, καὶ ἔστι πᾶν γένος γνωρίζον ὅτι μοιχεία κακὸν καὶ πορνεία καὶ ἀνδροφονία καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα. Κἂν πάντες πράττωσιν αὐτά, ἀλλ' οὖν γε τοῦ ἐπίστασθαι ἀδικοῦντες, ὅταν πράττωσι ταῦτα, οὐκ ἀπηλλαγμένοι εἰσί, πλὴν ὅσοι ὑπὸ ἀκαθάρτου πνεύματος ἐμπεφορημένοι καὶ ἀνατροφῆς καὶ ἐθῶν φαύλων καὶ νόμων πονηρῶν διαφθαρέντες τὰς φυσικὰς ἐννοίας ἀπώλεσαν, μᾶλλον δὲ ἔσβεσαν ἢ ἐπεσχημένας ἔχουσιν. 2 Ἰδεῖν γὰρ ἔστι καὶ τοὺς τοιούτους μὴ τὰ αὐτὰ παθεῖν βουλομένους ἅπερ αὐτοὶ τοὺς ἄλλους διατιθέασι, καὶ ἐν συνειδήσεσιν ἐχθραῖς ταῦτα ὀνειδίζοντας ἀλλήλοις ἅπερ ἐργάζονται. Ὅθεν μοι δοκεῖ καλῶς εἰρῆσθαι ὑπὸ τοῦ ἡμετέρου κυρίου καὶ σωτῆρος Ἰησοῦ Χριστοῦ, ἐν δυσὶν ἐντολαῖς πᾶσαν δικαιοσύνην καὶ εὐσέβειαν πληροῦσθαι· εἰσὶ δὲ αὗται· «Ἀγαπήσεις κύριον τὸν θεόν σου ἐξ ὅλης τῆς καρδίας σου καὶ ἐξ ὅλης τῆς ἰσχύος σου, καὶ τὸν πλησίον σου ὡς σεαυτόν.» Ὁ γὰρ ἐξ ὅλης τῆς καρδίας καὶ ἐξ ὅλης τῆς ἰσχύος ἀγαπῶν τὸν θεόν, πλήρης θεοσεβοῦς γνώμης ὑπάρχων, οὐδένα ἄλλον τιμήσει θεόν· καὶ ἄγγελον ἐκεῖνον ἂν τιμήσῃ θεοῦ βουλομένου, τὸν ἀγαπώμενον ὑπ' αὐτοῦ τοῦ κυρίου καὶ θεοῦ. Καὶ ὁ τὸν πλησίον ὡς ἑαυτὸν ἀγαπῶν, ἅπερ ἑαυτῷ βούλεται ἀγαθά, κἀκείνῳ βουλήσεται· οὐδεὶς δὲ ἑαυτῷ κακὰ βουλήσεται. 3 Ταῦτ' οὖν τῷ πλησίον καὶ εὔξαιτ' ἂν καὶ ἐργάσαιτο γενέσθαι, ἅπερ καὶ ἑαυτῷ, ὁ τὸν πλησίον ἀγαπῶν· πλησίον δὲ ἀνθρώπου οὐδὲν ἄλλο ἐστὶν ἢ τὸ ὁμοιοπαθὲς καὶ λογικὸν ζῶον, ὁ ἄνθρωπος. Διχῆ οὖν τῆς πάσης δικαιοσύνης τετμημένης, πρός τε θεὸν καὶ ἀνθρώπους, ὅστις, φησὶν ὁ λόγος, ἀγαπᾷ κύριον τὸν θεὸν ἐξ ὅλης τῆς καρδίας καὶ ἐξ ὅλης τῆς ἰσχύος, καὶ τὸν πλησίον ὡς ἑαυτόν, δίκαιος ἀληθῶς ἂν εἴη. 4 Ὑμεῖς δὲ οὔτε πρὸς θεὸν οὔτε πρὸς τοὺς προφήτας οὔτε πρὸς ἑαυτοὺς φιλίαν ἢ ἀγάπην ἔχοντες οὐδέποτε ἐδείχθητε, ἀλλ', ὡς δείκνυται, καὶ εἰδωλολάτραι πάντοτε καὶ φονεῖς τῶν δικαίων εὑρίσκεσθε, ὡς καὶ μέχρις αὐτοῦ τοῦ Χριστοῦ τὰς χεῖρας ἐπιβαλεῖν ὑμᾶς καὶ μέχρι νῦν ἐπιμένειν τῇ κακίᾳ ὑμῶν, καταρωμένους καὶ τῶν τοῦτον τὸν ἐσταυρωμένον ὑφ' ὑμῶν ἀποδεικνύντων εἶναι τὸν Χριστόν· καὶ πρὸς τούτοις ἐκεῖνον μὲν ὡς ἐχθρὸν θεοῦ καὶ κατηραμένον ἀξιοῦτε ἀποδεικνύναι ἐσταυρῶσθαι, ὅπερ τῆς ἀλογίστου ὑμῶν γνώμης ἔργον ἐστίν. 5 Ἔχοντες γὰρ ἀφορμὰς ἀπὸ τῶν γενομένων σημείων διὰ Μωυσέως συνιέναι ὅτι οὗτός ἐστιν, οὐ βούλεσθε, ἀλλὰ καὶ πρὸς τούτοις, ἡμᾶς ἀλογεῖν δύνασθαι ὑπολαμβάνοντες, συζητεῖτε ὅπερ ὑμῖν συμβαίνει, καὶ ὑμεῖς ἀπορεῖτε λόγων, ὅταν εὐτόνῳ τινὶ Χριστιανῷ συμβάλητε.

Traduction française :

[93] XCXIII. 1 Car il n'enseigne rien autre chose que les principes d'équité reconnus partout et en tout temps, et qui forment toute la morale du genre humain. Qui ne sait que l'idolâtrie, la fornication, l'homicide sont des crimes? tout homme qui les commet ne peut parvenir à s'aveugler au point d'ignorer qu'il fait mal quand il s'y livre. J'excepte cependant ceux qui, pleins de l'esprit impur et corrompus par une éducation vicieuse, des usages barbares, des lois atroces, ont perdu ou plutôt éteint en eux les premières notions de l'équité naturelle, ou bien les retiennent captives. 2 Voyez-les dans cet état de dégradation : ils ne peuvent souffrir qu'on leur fasse ce qu'ils se permettent à l'égard des autres, et poussés par une conscience ennemie, ils se reprochent mutuellement le mal qu'ils commettent. Avec quelle sagesse Jésus-Christ notre Seigneur et notre Sauveur, a renfermé tous les devoirs de la justice et de la piété dans ces deux préceptes : « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur et de toutes vos forces, et votre prochain comme vous-même. » Si on aime Dieu de tout son cœur, de toutes ses forces, si l'âme est entièrement remplie de ce pieux sentiment, on ne portera pas ses adorations à un autre Dieu ; avec Dieu le père on adorera le Seigneur son ange qu'il nous ordonne lui-même d'adorer, et que ce Dieu et Seigneur aime et chérit. Aime-t-on le prochain comme soi-même? Alors on lui veut tout le bien qu'on veut pour soi ; car personne ne se souhaite du mal. 3 Dans cette disposition d'esprit, on demande pour le prochain et on tâche de lui faire tout le bien qu'on se souhaite et qu'on cherche à lui procurer. Par le mot prochain, nous entendons l'être soumis aux mêmes misères que nous, et doué de raison, en un mot, l'homme. Tous les devoirs de la justice se rapportent à deux objets bien déterminés : Dieu et l'homme. Le vrai juste sera donc, d'après l'Écriture, celui qui aime Dieu de tout son cœur et de toutes ses forces, et son prochain comme lui-même. 4 Mais vous, vous ne l'avez jamais montré à l'égard de Dieu et des prophètes, ni envers vous-même, cet amour et cette tendre charité. Qui ne sait que vous avez toujours abandonné Dieu pour des idoles, et fait mourir les justes? Vous avez poussé l'impiété jusqu'à porter vos mains sur le Christ, et fidèles encore aujourd'hui à votre ancienne perversité , vous chargez de malédictions ceux qui vous prouvent que c'est bien le Christ que vous avez crucifié ; que dis-je ! vous voudriez faire croire que c'est un ennemi de Dieu, chargé de sa malédiction, que vous avez mis à mort. N'est-ce pas le comble de la folie et du délire? 5 Les signes représentés par Moïse vous offrent le moyen de reconnaître celui qui est le Christ; mais vous ne voulez pas, et non contents de ne pas le vouloir, vous cherchez à nous embarrasser, en nous faisant toutes les difficultés qui vous viennent à l'esprit, et puis vous ne savez plus que répondre, quand vous trouvez un Chrétien qui vous tient tête.





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Dernière mise à jour : 11/03/2009