HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Justin (Saint), Dialogue avec le juif Tryphon (texte complet)

Chapitre 56

  Chapitre 56

[56] LVI. 1 Μωυσῆς οὖν, μακάριος καὶ πιστὸς θεράπων θεοῦ, μηνύων ὅτι ὀφθεὶς τῷ Ἀβραὰμ πρὸς τῇ δρυῒ τῇ Μαμβρῆ θεὸς σὺν τοῖς ἅμα αὐτῷ ἐπὶ τὴν Σοδόμων κρίσιν πεμφθεῖσι δύο ἀγγέλοις ὑπὸ ἄλλου, τοῦ ἐν τοῖς ὑπερουρανίοις ἀεὶ μένοντος καὶ οὐδενὶ ὀφθέντος ὁμιλήσαντος δι' ἑαυτοῦ ποτε, ὃν ποιητὴν τῶν ὅλων καὶ πατέρα νοοῦμεν. 2 Οὕτω γάρ φησιν· «Ὤφθη δὲ αὐτῷ θεὸς πρὸς τῇ δρυῒ τῇ Μαμβρῆ, καθημένου αὐτοῦ ἐπὶ τῇ θύρᾳ τῆς σκηνῆς μεσημβρίας. Ἀναβλέψας δὲ τοῖς ὀφθαλμοῖς εἶδε, καὶ ἰδοὺ τρεῖς ἄνδρες εἱστήκεισαν ἐπάνω αὐτοῦ. Καὶ ἰδὼν συνέδραμεν εἰς συνάντησιν αὐτοῖς ἀπὸ τῆς θύρας τῆς σκηνῆς αὐτοῦ, καὶ προσεκύνησεν ἐπὶ τὴν γῆν, καὶ εἶπε·» καὶ τὰ λοιπὰ μέχρι τοῦ· «Ὤρθρισε δὲ Ἀβραὰμ τὸ πρωῒ εἰς τὸν τόπον οὗ εἱστήκει ἔναντι κυρίου, καὶ ἐπέβλεψεν ἐπὶ πρόσωπον Σοδόμων καὶ Γομόρρας καὶ ἐπὶ πρόσωπον τῆς γῆς τῆς περιχώρου, καὶ εἶδε, καὶ ἰδοὺ ἀνέβαινε φλὸξ ἐκ τῆς γῆς ὡσεὶ ἀτμὶς καμίνουΚαὶ παυσάμενος λοιπὸν τοῦ λέγειν, ἐπυθόμην αὐτῶν εἰ ἐνενοήκεισαν τὰ εἰρημένα. 3 Οἱ δὲ ἔφασαν νενοηκέναι μέν, μηδὲν δὲ ἔχειν εἰς ἀπόδειξιν τοὺς λελεγμένους λόγους ὅτι θεὸς κύριος ἄλλος τίς ἐστιν λέλεκται ἀπὸ τοῦ ἁγίου πνεύματος παρὰ τὸν ποιητὴν τῶν ὅλων. 4 Κἀγὼ πάλιν· λέγω πειράσομαι ὑμᾶς πεῖσαι, νοήσαντας τὰς γραφάς, ὅτι ἐστὶ καὶ λέγεται θεὸς καὶ κύριος ἕτερος ὑπὸ τὸν ποιητὴν τῶν ὅλων, ὃς καὶ ἄγγελος καλεῖται, διὰ τὸ ἀγγέλλειν τοῖς ἀνθρώποις ὅσαπερ βούλεται αὐτοῖς ἀγγεῖλαι τῶν ὅλων ποιητής, ὑπὲρ ὃν ἄλλος θεὸς οὐκ ἔστι. Καὶ ἀνιστορῶν πάλιν τὰ προλεχθέντα ἐπυθόμην τοῦ Τρύφωνος· Δοκεῖ σοι ὀφθῆναι ὑπὸ τὴν δρῦν τὴν Μαμβρῆ θεὸς τῷ Ἀβραάμ, ὡς λόγος λέγει; Κἀκεῖνος· Μάλιστα. 5 Καὶ εἷς, ἔφην, ἐκείνων ἦν τῶν τριῶν, οὓς ἄνδρας ἑωρᾶσθαι τῷ Ἀβραὰμ τὸ ἅγιον προφητικὸν πνεῦμα λέγει; Κἀκεῖνος· Οὔ· ἀλλὰ ὦπτο μὲν αὐτῷ θεὸς πρὸ τῆς τῶν τριῶν ὀπτασίας· εἶτα οἱ τρεῖς ἐκεῖνοι, οὓς ἄνδρας λόγος ὀνομάζει, ἄγγελοι ἦσαν, δύο μὲν αὐτῶν πεμφθέντες ἐπὶ τὴν Σοδόμων ἀπώλειαν, εἷς δὲ εὐαγγελιζόμενος τῇ Σάρρᾳ ὅτι τέκνον ἕξει, ἐφ' ἐπέπεμπτο, καὶ ἀπαρτίσας ἀπήλλακτο. 6 Πῶς οὖν, εἶπον, εἷς τῶν τριῶν γενόμενος ἐν τῇ σκηνῇ, καὶ εἰπών· Εἰς ὥρας ἀνακάμψω πρός σε, καὶ τῇ Σάρρᾳ υἱὸς γενήσεται, φαίνεται ἐπανελθὼν γενομένου τῇ Σάρρᾳ υἱοῦ, καὶ θεὸν αὐτὸν ὄντα προφητικὸς λόγος κἀκεῖ σημαίνει; Ἵνα δὲ φανερὸν ὑμῖν γένηται λέγω, ἀκούσατε τῶν ὑπὸ Μωυσέως διαρρήδην εἰρημένων.7 ἔστι δὲ ταῦτα· 7 «Ἰδοῦσα δὲ Σάρρα τὸν υἱὸν Ἅγαρ, τῆς παιδίσκης τῆς Αἰγυπτίας, ὃς ἐγένετο τῷ Ἀβραάμ, παίζοντα μετὰ Ἰσαὰκ τοῦ υἱοῦ αὐτῆς, εἶπε τῷ Ἀβραάμ· Ἔκβαλε τὴν παιδίσκην ταύτην καὶ τὸν υἱὸν αὐτῆς· οὐ γὰρ κληρονομήσει υἱὸς τῆς παιδίσκης ταύτης μετὰ τοῦ υἱοῦ μου Ἰσαάκ. Σκληρὸν δὲ ἐφάνη τὸ ῥῆμα σφόδρα ἐναντίον Ἀβραὰμ περὶ τοῦ υἱοῦ αὐτοῦ. Εἶπε δὲ θεὸς τῷ Ἀβραάμ· Μὴ σκληρὸν ἔστω ἐναντίον σου περὶ τοῦ παιδίου καὶ περὶ τῆς παιδίσκης· πάντα ὅσα ἂν εἴπῃ σοι Σάρρα, ἄκουε τῆς φωνῆς αὐτῆς, ὅτι ἐν Ἰσαὰκ κληθήσεταί σοι σπέρμα.» 8 Νενοήκατε οὖν ὅτι εἰπὼν τότε ὑπὸ τὴν δρῦν ἐπαναστρέψαι, ὡς προηπίστατο ἀναγκαῖον εἶναι τῷ Ἀβραὰμ συμβουλεῦσαι ἅπερ ἐβούλετο αὐτὸν Σάρρα, ἐπανελήλυθεν, ὡς γέγραπται, καὶ θεός ἐστιν, ὡς οἱ λόγοι σημαίνουσιν οὕτως εἰρημένοι· «Εἶπε δὲ θεὸς τῷ Ἀβραάμ· Μὴ σκληρὸν ἔστω ἐναντίον σου περὶ τοῦ παιδίου καὶ περὶ τῆς παιδίσκης; Ἐπυνθανόμην.» 9 Καὶ Τρύφων ἔφη· Μάλιστα· οὐκ ἐκ τούτου δὲ ἀπέδειξας ὅτι ἄλλος ἐστὶν θεὸς παρὰ τοῦτον τὸν ὀφθέντα τῷ Ἀβραάμ, ὃς καὶ τοῖς ἄλλοις πατριάρχαις καὶ προφήταις ὦπτο, ἀλλ' ἡμᾶς ἀπέδειξας οὐκ ὀρθῶς νενοηκότας ὅτι οἱ τρεῖς, οἱ ἐν τῇ σκηνῇ παρὰ τῷ Ἀβραὰμ γενόμενοι, ὅλοι ἄγγελοι ἦσαν. 10 Καὶ πάλιν ἐγώ· Εἰ οὖν καὶ ἀπὸ τῶν γραφῶν μὴ εἶχον ἀποδεῖξαι ὑμῖν ὅτι εἷς τῶν τριῶν ἐκείνων καὶ θεός ἐστι καὶ ἄγγελος καλεῖται, ἐκ τοῦ ἀγγέλλειν, ὡς προέφην, οἷσπερ βούλεται τὰ παρ' αὐτοῦ τῶν ὅλων ποιητὴς θεός, τοῦτον τὸν ἐπὶ τῆς γῆς ἐν ἰδέᾳ ἀνδρὸς ὁμοίως τοῖς σὺν αὐτῷ παραγενομένοις δυσὶν ἀγγέλοις φαινόμενον τῷ Ἀβραάμ, τὸν καὶ πρὸ ποιήσεως κόσμου ὄντα θεόν, τοῦτον νοεῖν ὑμᾶς εὔλογον ἦν, ὅπερ τὸ πᾶν ἔθνος ὑμῶν νοεῖ. Καὶ πάνυ, ἔφη· οὕτως γὰρ καὶ μέχρι τοῦ δεῦρο εἴχομεν. 11 Κἀγὼ πάλιν εἶπον· Ἐπὶ τὰς γραφὰς ἐπανελθὼν πειράσομαι πεῖσαι ὑμᾶς ὅτι οὗτος τε τῷ Ἀβραὰμ καὶ τῷ Ἰακὼβ καὶ τῷ Μωυσεῖ ὦφθαι λεγόμενος καὶ γεγραμμένος θεὸς ἕτερός ἐστι τοῦ τὰ πάντα ποιήσαντος θεοῦ, ἀριθμῷ λέγω ἀλλὰ οὐ γνώμῃ· οὐδὲν γάρ φημι αὐτὸν πεπραχέναι ποτὲ ἅπερ αὐτὸς τὸν κόσμον ποιήσας, ὑπὲρ ὃν ἄλλος οὐκ ἔστι θεός, βεβούληται καὶ πρᾶξαι καὶ ὁμιλῆσαι. 12 Καὶ Τρύφων· Ὅτι οὖν καὶ ἔστιν ἀπόδειξον ἤδη, ἵνα καὶ τούτῳ συνθώμεθα· οὐ γὰρ παρὰ γνώμην[56] LVI. 1 Voyez quel nom Moïse, ce saint et fidèle serviteur du Très-Haut, donne à celui qui se fit voir â Abraham près du chêne de Mambré, et qui était accompagné de deux anges, envoyés, comme lui, pour prononcer le jugement de Sodome, par l'être qui réside au plus haut des cieux, que personne n'a vu, qui n'a parlé directement, lui-même, à personne, et que nous appelons le père, le créateur de toutes choses. Moïse déclare en propres termes qu'il est Dieu; 2 voici comme il s'exprime : « Or, Dieu apparut en la vallée de Mambré à Abraham, assis à l'entrée de sa tente, durant la chaleur du jour. Et comme il levait les yeux, trois hommes parurent debout près de lui, et aussitôt qu'il les eut aperçus, il courut au-devant d'eux dès l'entrée de sa tente, et il adora, s'inclinant vers la terre; » et plus bas : « Abraham se levant dès le matin s'en alla au lieu où il s'était trouvé avec le Seigneur, et il regarda Sodome et Gomorrhe et toute la terre de cette contrée, et il vit une flamme monter de la terre comme la vapeur d'une fournaise. » Quand j'eus fini, je demandai à mes interlocuteurs s'ils avaient saisi le sens de ses paroles. 3 — Oui, répondirent-ils ; mais elles ne prouvent pas qu'il existe, ou que le Saint-Esprit ait dit qu'il existât on autre Dieu, un autre Seigneur que le créateur de toutes choses. 4 — Puisque vous comprenez si bien les Écritures, leur dis-je, je vais essayer de vous prouver d'après leur témoignage la vérité de ce que j'avance, c'est-à-dire qu'après le créateur de l'univers, il existe une autre personne qu'on appelle Dieu et Seigneur, et qui est réellement l'un et l'autre; elle est aussi parfois désignée sous le nom d'ange, parce qu'elle annonce aux hommes tout ce que veut leur annoncer le Dieu créateur, au-dessus duquel il n'est pas d'autre Dieu. Je citai de nouveau le passage, et je demandai à Tryphon : Pensez-vous, d'après ces paroles de l'Écriture, que ce soit Dieu qui ait apparu à Abraham sous le chêne de Mambré? — Oui, sans doute, répondit-il. 5 — Était-il un de ceux qui apparurent à Abraham au nombre de trois et que l'Esprit saint désigne, sous le nom d'hommes? — Nullement, répondit-il; Dieu se fit voir au patriarche avant l'apparition des trois personnages. L'Écriture les appelle du nom d'hommes, mais ils étaient des anges. Deux furent envoyés pour détruire Sodome; l'autre vint annoncer à Sara qu'elle aurait un fils. Ce message rempli, il disparut 6 — Mais, lui dis-je, comment se fait-il que celui des trois qui avait dit devant la tente : Je reviendrai vers toi, lorsque l'heure en sera venue, et alors il naîtra un fils à Sara, ait reparu, en effet, après la naissance du fils de Sara, et que dans le même passage l'Esprit saint déclare qu'il était Dieu? Pour vous faire comprendre encore plus clairement ma pensée, je vais vous citer les paroles mêmes de Moïse : 7 « Et Sara ayant vu le fils d'Agar, servante égyptienne, jouant avec son fils Isaac, elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils ; car le fils de la servante ne sera point héritier avec mon fils Isaac. Abraham écouta ceci avec peine, à cause de son fils. Mais Dieu lui dit : Que cette parole sur l'enfant et sur sa servante ne te paraisse pas dure, et quelque chose que dise Sara, écoute sa voix ; car c'est d'Isaac que ta postérité prendra son nom. » 8 Ne voyez-vous pas que celui qui près du chêne avait promis de revenir, parce qu'il prévoyait que son intervention serait nécessaire pour persuader à Abraham de condescendre aux volontés de Sara, revint, en effet, comme le dit l'Écriture, et qu'il est vraiment Dieu, ainsi que le prouvent ces paroles : « Dieu dit à Abraham : Que cette parole sur l'enfant et sur ta servante ne te paraisse pas dure. » C'est par ces questions que je pressais mes interlocuteurs. 9 — Très bien, dit Tryphon. Mais tout ce que vous venez de dire ne prouve nullement qu'il existe un autre Dieu que celui qui se montra à Abraham, aux autres patriarches et aux prophètes. Vous nous avez seulement fait voir que nous avions eu tort de prendre pour trois anges les trois personnages qui se trouvaient avec Abraham sous sa tente. 10 — Si je ne pouvais, Tryphon, vous montrer par les Écritures que l'un d'eux était Dieu, qu'elles appellent quelquefois du nom d'ange, parce qu'il est chargé de porter aux hommes les ordres du créateur, vous seriez excusable de penser ici comme votre nation à l'égard de celui qui parut au monde sous une forme humaine, ainsi qu'il s'était fait voir à Abraham accompagné de deux anges, bien qu'il fût Dieu et précédât les siècles. — Avons-nous pu jusqu'alors, me dit-il, avoir un autre sentiment? 11 — Eh bien ! lui répondis-je, je vais vous prouver, en m'appuyant toujours sur les Écritures, que celui qui s'est montré à Abraham, à Jacob, à Moïse, et qui est appelé Dieu par les livres saints, est autre que celui qui a tout créé; mais je m'explique, autre par le nombre et non par la volonté. Car je déclare qu'il n'a jamais rien fait qui ne fût parfaitement conforme à la volonté du Dieu créateur, au-dessus duquel il n'y a pas d'autre Dieu. 12 — Voilà ce qu'il faut nous prouver, reprit Tryphon, si vous voulez que nous nous rangions à votre avis; nous sommes déjà persuadés que celui dont vous parlez a toujours fidèlement suivi dans ce qu'il a dit, et rempli les ordres du créateur de toutes choses. — Le passage suivant de l'Écriture, lui répondis-je, va vous mettre en quelque sorte la vérité sous les yeux : « Le soleil, est-il dit, se levait sur la terre, quand Loth parvint à Ségor. Le Seigneur fit donc pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel ; il détruisit ces cités et toute la contrée qui les environne. » 13 Un des quatre auditeurs restés avec Tryphon prit ici la parole : — Outre le Dieu qui apparut à Abraham, il faut donc aussi, dit-il, donner ce nom à l'un des deux anges qui allèrent à Sodome; car l'Esprit saint, parlant par la bouche de Moïse, l'appelle aussi Seigneur. 14 — Ce n'est pas seulement, lui dis-je, pour cette raison qu'il faut reconnaître ce qui est, c'est-à-dire que l'Esprit saint appelle du nom de Seigneur un autre que le créateur de toutes choses ; s'il l'a déclaré par la bouche de Moise, il le dit encore par celle de David; car il le fait parler en ces termes: « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, jusqu'à ce que je réduise vos ennemis à vous servir de marchepied. » Et dans un autre endroit : « Votre trône, ô Dieu, est un trône éternel, le sceptre de l'équité est le sceptre de votre empire. Vous aimez la justice et vous baissez l'iniquité : c'est pourquoi, ô Dieu, votre Dieu vous a sacré d'une onction de joie, au-dessus de tous ceux qui veulent y participer. » 15 Montrez-moi, si vous le pouvez, que l'Esprit saint donne les noms de Dieu et de Seigneur à un autre qu'au Dieu créateur de l'univers et à son Christ ; car je vais vous prouver, et toujours d'après l'Écriture, que ce n'est pas l'un des deux anges qui se dirigeaient sur Sodome qu'elle appelle Seigneur, mais bien celui qui était avec eux et que Moïse nous dit être le Dieu que vit Abraham. 16 — Hâtez-vous de le prouver, dit Tryphon; car, vous le voyez, le jour baisse, et nous ne nous sommes pas préparés à vous répondre sur un sujet aussi difficile. Outre cela, nous n'avons jamais eu affaire à quelqu'un qui sût creuser les choses, les discuter, les développer comme vous le faites. Grâce à l'Ecriture-Sainte dont vous vous êtes toujours fait un appui, nous vous avons laissé discourir à votre gré; c'est d'elle en effet que vous cherchez à tirer toutes vos preuves, et d'ailleurs vous déclarez qu'il n'est point de Dieu au-dessus du créateur de l'univers. 17 — Vons connaissez, leur dis-je, ces paroles de l'Écriture : « Et le Seigneur dit à Abraham : Pourquoi Sara a-t-elle ri, disant : Est-il vrai qu'étant vieille je puisse enfanter ? Y a t-il quelque chose d'impossible à Dieu? Je reviendrai vers toi, selon ma parole, en ce temps et tu vivras, et Sara aura un fils. » Plus loin nous lisons : « Après que ceux-ci se furent levés, ils tournèrent leurs yeux vers Sodome et Gomorrhe, et Abraham allait avec eux les conduisant. Et le Seigneur dit : Puis-je cacher à Abraham, mon fils, ce que je vais faire ?» 18 Et un peu après : « Le cri de Sodome et de Gomorrhe s'est multiplié et leur péché s'est aggravé devant moi. Je descendrai et je verrai s'ils ont accompli en leurs œuvres la clameur venue jusqu'à moi, et s'il est ainsi je le saurai. Et ils partirent de là, et ils s'en allèrent vers Sodome. Or, Abraham était encore devant le Seigneur, et s'approchant du Seigneur, il dit : « Perdrez-vous l'innocent avec le coupable? » Nous ne répéterons pas les paroles qui suivent, nous les avons déjà citées ; mais il importe de rappeler celles qui m'ont servi à convaincre Tryphon et ses amis ; les voici : « Le Seigneur disparut quand il eut cessé de parler à Abraham, et Abraham retourna en sa demeure; sur le soir arrivèrent deux anges à Sodome, et Loth était assis à la porte de la ville. » Et ce qui suit jusqu'à cet endroit: « Et voilà que les étrangers avancèrent leurs mains, et faisant rentrer Loth en sa maison, ils fermèrent la porte. » Je passe encore pour arriver à cette partie du récit: « Ils prirent sa main et la main de sa femme, et la main de ses deux filles, parce que Dieu leur faisait grâce, 20 et ils l'emmenèrent hors de la ville ; et là ils lui dirent : Sauve ta vie, ne regarde point derrière toi, et ne t'arrête point dans toute cette contrée ; mais sauve-toi en la montagne, de peur que tu ne périsses avec les autres. Et Loth leur répondit : Mon Seigneur, je vous prie, puisque votre serviteur a trouvé grâce devant vous et que vous avez manifesté votre miséricorde sur moi, afin de sauver ma vie; or, je ne puis me retirer en la montagne, où le mal me surprendra et où je mourrai; 21 il y a près d'ici une ville où je puis m'enfuir : elle est petite, et je serai sauvé ; n'est-elle pas très petite, et elle sauvera ma vie. Et le Seigneur lui répondit : Voilà que j'ai écouté encore ta prière, et je ne détruirai point la ville pour laquelle tu as parlé. Hâte-toi, sauve-toi là; car je ne pourrai rien faire, jusqu'à ce que tu y sois parvenu. C'est pourquoi cette ville fut appelée Ségor (petite). Le soleil se levait sur la terre quand Loth parvint en Ségor. Le Seigneur fit donc pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel, et il détruisit ces cités et toute la contrée qui les environne. » 22 Mes citations finies, j'ajoutai : Ne voyez-vous pas maintenant, mes amis, que l'un de ces trois personnages désignés par les noms de Seigneur et de Dieu, exécutant les ordres de celui qui est dans les cieux, était le Seigneur des deux anges? car lorsque ceux-ci furent partis pour Sodome il resta seul avec Abraham, et lui adressa les paroles que rapporte Moïse. Quand il eut disparu après cet entretien, Abraham retourna dans sa maison; 23 à peine y fut-il arrivé, qu'il vit non plus les deux anges, mais le personnage mystérieux dont nous parlons conversant avec Loth; et c'était le Seigneur, recevant du Seigneur qui est dans les cieux, c'est-à-dire du créateur de l'univers, la mission de faire tomber sur Sodome et Gomorrhe les fléaux retracés par l'Écriture en ces termes : « Le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe le soufre et le feu du ciel".


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Dernière mise à jour : 12/03/2009