Texte grec :
[1,20] XX.
1. Καὶ Σίβυλλα δὲ καὶ Ὑστάσπης γενήσεσθαι τῶν φθαρτῶν
ἀνάλωσιν διὰ πυρὸς ἔφασαν.
2. οἱ λεγόμενοι δὲ Στωϊκοὶ φιλόσοφοι καὶ αὐτὸν τὸν θεὸν εἰς πῦρ
ἀναλύεσθαι δογματίζουσι καὶ αὖ πάλιν κατὰ μεταβολὴν τὸν κόσμον
γενέσθαι λέγουσιν· ἡμεῖς δὲ κρεῖττόν τι τῶν μεταβαλλομένων
νοοῦμεν τὸν πάντων ποιητὴν θεόν.
3. εἰ οὖν καὶ ὁμοίως τινὰ τοῖς παρ’ ὑμῖν τιμωμένοις ποιηταῖς καὶ
φιλοσόφοις λέγομεν, ἔνια δὲ καὶ μειζόνως καὶ θείως καὶ μόνοι μετὰ
ἀποδείξεως, τί παρὰ πάντας ἀδίκως μισούμεθα;
4. τῷ γὰρ λέγειν ἡμᾶς ὑπὸ θεοῦ πάντα κεκοσμῆσθαι καὶ
γεγενῆσθαι Πλάτωνος δόξομεν λέγειν δόγμα· τῷ δὲ ἐκπύρωσιν
γενέσθαι Στωϊκῶν· τῷ δὲ κολάζεσθαι ἐν αἰσθήσει καὶ μετὰ θάνατον
οὔσας τὰς τῶν ἀδίκων ψυχάς, τὰς δὲ τῶν σπουδαίων ἀπηλλαγμένας
τῶν τιμωριῶν εὖ διάγειν, ποιηταῖς καὶ φιλοσόφοις τὰ αὐτὰ λέγειν
δόξομεν·
5. τῷ δὲ καὶ μὴ δεῖν χειρῶν ἀνθρωπίνων ἔργοις προσκυνεῖν
Μενάνδρῳ τῷ κωμικῷ καὶ τοῖς ταῦτα φήσασι ταὐτὰ φράζομεν·
μείζονα γὰρ τὸν δημιουργὸν τοῦ σκευαζομένου ἀπεφήναντο.
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Traduction française :
[1,20] Et la Sibylle et Hystaspe vous disent que toute la nature corruptible périra
par le feu; et les philosophes de l'école stoïcienne prétendent que Dieu
lui-même se résoudra en feu, et qu'après la ruine universelle le monde renaîtra
de nouveau. Mais nous, combien ne sommes-nous pas supérieurs à ces doctrines
versatiles, avec notre croyance en un Dieu créateur de l'univers? Ainsi, non
seulement nos doctrines ressemblent à celles des philosophes et des poètes le
plus en honneur auprès de vous, mais même, dans de certains points, nous parlons
un langage plus vrai et plus saint. Seuls enfin, nous prouvons nos assertions.
Pourquoi donc maintenant sommes-nous injustement poursuivis de la haine de tous?
Dire que Dieu a tout créé et tout ordonné dans le monde, n'est-ce pas répéter un
dogme de Platon? L'idée de l'embrasement universel nous est commune avec les
stoïciens. Croire que les âmes des méchants conservent la sensibilité après la
mort, et qu'elles sont châtiées pour leurs crimes, tandis que celles des justes
évitent les supplices et jouissent de la félicité, ce n'est que partager le
sentiment des poètes et des philosophes. Quand enfin nous détournons les hommes
d'adorer des êtres pires qu'eux, nous ne faisons que rappeler les paroles de
Ménandre le poète comique, et de tous ceux qui ont écrit dans le même sens. Tous
en effet ont proclamé que le créateur était plus grand que la créature.
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