Texte grec :
[1,5] V.
1.Τί δὴ οὖν τοῦτ’ ἂν εἴη; ἐφ’ ἡμῶν, ὑπισχνουμένων μηδὲν
ἀδικεῖν μηδὲ τὰ ἄθεα ταῦτα δοξάζειν, οὐ κρίσεις ἐξετάζετε, ἀλλὰ
ἀλόγῳ πάθει καὶ μάστιγι δαιμόνων φαύλων ἐξελαυνόμενοι ἀκρίτως
κολάζετε μὴ φροντίζοντες.
2. εἰρήσεται γὰρ τἀληθές· ἐπεὶ τὸ παλαιὸν δαίμονες φαῦλοι,
ἐπιφανείας ποιησάμενοι, καὶ γυναῖκας ἐμοίχευσαν καὶ παῖδας
διέφθειραν καὶ φόβητρα ἀνθρώποις ἔδειξαν, ὡς καταπλαγῆναι τοὺς
οἳ λόγῳ τὰς γινομένας πράξεις οὐκ ἔκρινον, ἀλλὰ δέει
συνηρπασμένοι καὶ μὴ ἐπιστάμενοι δαίμονας εἶναι φαύλους θεοὺς
προσωνόμαζον, καὶ ὀνόματι ἕκαστον προσηγόρευον, ὅπερ ἕκαστος
αὐτῷ τῶν δαιμόνων ἐτίθετο.
3. ὅτε δὲ Σωκράτης λόγῳ ἀληθεῖ καὶ ἐξεταστικῶς ταῦτα εἰς
φανερὸν ἐπειρᾶτο φέρειν καὶ ἀπάγειν τῶν δαιμόνων τοὺς
ἀνθρώπους, καὶ αὐτοὶ οἱ δαίμονες διὰ τῶν χαιρόντων τῇ κακίᾳ
ἀνθρώπων ἐνήργησαν ὡς ἄθεον καὶ ἀσεβῆ ἀποκτεῖναι, λέγοντες
καινὰ εἰσφέρειν αὐτὸν δαιμόνια· καὶ ὁμοίως ἐφ’ ἡμῶν τὸ αὐτὸ
ἐνεργοῦσιν.
4. οὐ γὰρ μόνον Ἕλλησι διὰ Σωκράτους ὑπὸ λόγου ἠλέγχθη
ταῦτα, ἀλλὰ καὶ ἐν βαρβάροις ὑπ’ αὐτοῦ τοῦ λόγου μορφωθέντος καὶ
ἀνθρώπου γενομένου καὶ Ἰησοῦ Χριστοῦ κληθέντος, ᾧ πεισθέντες
ἡμεῖς τοὺς ταῦτα πράξαντας δαίμονας οὐ μόνον μὴ ὀρθοὺς εἶναί
φαμεν, ἀλλὰ κακοὺς καὶ ἀνοσίους δαίμονας, οἳ οὐδὲ τοῖς ἀρετὴν
ποθοῦσιν ἀνθρώποις τὰς πράξεις ὁμοίας ἔχουσιν.
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Traduction française :
[1,5] Pourquoi donc tant de haine contre nous? nous nous déclarons les ennemis du
mal et de toutes ces impiétés, et vous n'examinez pas notre cause: loin de là,
victimes de votre aveugle emportement, tournant sous le fouet des génies du mal,
vous vous inquiétez peu de nous punir au mépris de toute justice. Or écoutez:
car il faut que la vérité se fasse jour. Quand autrefois les génies du mal
eurent manifesté leur présence en enseignant l'adultère aux femmes, la
corruption aux enfants, et en frappant les hommes d'épouvante; alors, sous le
coup de cette immense terreur, le monde entier, abdiquant les conseils de la
raison, cédant à l'effroi, et aussi ignorant la pernicieuse méchanceté de ces
démons, le monde en fit des dieux et les révéra sous le nom qu'ils s'étaient
eux-mêmes choisi. Et si, dans la suite, Socrate, avec la puissance et la
droiture de sa raison, tenta de dévoiler ces choses et d'arracher les hommes au
joug des démons, ceux-ci mirent aussitôt en oeuvre la malignité de leurs
adorateurs, et Socrate, accusé d'enseigner le culte de génies nouveaux, fut
condamné à mort comme impie et comme athée. Même conduite envers nous. Car ce
n'est pas seulement au milieu des Grecs que le Verbe a fait, par l'organe de
Socrate, de semblables révélations; il a parlé au milieu des barbares; mais
alors il était incarné: il s'était fait homme et s'appelait Jésus-Christ. Et
nous, qui avons mis notre foi dans ce Verbe, nous disons que tous ces démons-là,
loin d'être bienfaisants, ne sont que de perfides et de détestables génies,
puisqu'ils agissent comme ne ferait pas un homme quelque peu jaloux de pratiquer
la vertu.
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