Texte grec :
[1,55] LV.
1. Ἀλλ’ οὐδαμοῦ οὐδ’ ἐπί τινος τῶν λεγομένων υἱῶν τοῦ Διὸς τὸ
σταυρωθῆναι ἐμιμήσαντο· οὐ γὰρ ἐνοεῖτο αὐτοῖς, συμβολικῶς, ὡς
προδεδήλωται, τῶν εἰς τοῦτο εἰρημένων πάντων λελεγμένων.
2. ὅπερ, ὡς προεῖπεν ὁ προφήτης, τὸ μέγιστον σύμβολον τῆς
ἰσχύος καὶ ἀρχῆς αὐτοῦ ὑπάρχει, ὡς καὶ ἐκ τῶν ὑπ’ ὄψιν πιπτόντων
δείκνυται· κατανοήσατε γὰρ πάντα τὰ ἐν τῷ κόσμῳ, εἰ ἄνευ τοῦ
σχήματος τούτου διοικεῖται ἢ κοινωνίαν ἔχειν δύναται.
3. θάλασσα μὲν γὰρ οὐ τέμνεται, ἢν μὴ τοῦτο τὸ τρόπαιον, ὃ
καλεῖται ἱστίον, ἐν τῇ νηῒ σῶον μείνῃ· γῆ δὲ οὐκ ἀροῦται ἄνευ αὐτοῦ·
σκαπανεῖς δὲ τὴν ἐργασίαν οὐ ποιοῦνται οὐδὲ βαναυσουργοὶ ὁμοίως
εἰ μὴ διὰ τῶν τὸ σχῆμα τοῦτο ἐχόντων ἐργαλείων.
4. τὸ δὲ ἀνθρώπειον σχῆμα οὐδενὶ ἄλλῳ τῶν ἀλόγων ζώων
διαφέρει, ἢ τῷ ὀρθόν τε εἶναι καὶ ἔκτασιν χειρῶν ἔχειν καὶ ἐν τῷ
προσώπῳ ἀπὸ τοῦ μετωπίου τεταμένον τὸν λεγόμενον μυξωτῆρα
φέρειν, δι’ οὗ ἥ τε ἀναπνοή ἐστι τῷ ζώῳ, καὶ οὐδὲν ἄλλο δείκνυσιν ἢ
τὸ σχῆμα τοῦ σταυροῦ.
5. καὶ διὰ τοῦ προφήτου δὲ ἐλέχθη οὕτως· Πνεῦμα πρὸ προσώπου
ἡμῶν χριστὸς κύριος.
6. καὶ τὰ παρ’ ὑμῖν δὲ σύμβολα τὴν τοῦ σχήματος τούτου
δύναμιν δηλοῖ, {ἵνα ἀμε}λῶμεν καὶ τῶν τροπαίων, δι’ ὧν αἵ τε πρόοδοι
ὑμῶν πανταχοῦ γίνονται, τῆς ἀρχῆς καὶ δυνάμεως τὰ σημεῖα ἐν
τούτοις δεικνύντες, εἰ καὶ μὴ νοοῦντες τοῦτο πράττετε.
7. καὶ τῶν παρ’ ὑμῖν ἀποθνησκόντων αὐτοκρατόρων τὰς
εἰκόνας ἐπὶ τούτῳ τῷ σχήματι ἀνατίθετε, καὶ θεοὺς διὰ γραμμάτων
ἐπονομάζετε.
8. καὶ διὰ λόγου οὖν καὶ σχήματος τοῦ φαινομένου, ὅση
δύναμις, προτρεψάμενοι ὑμᾶς ἀνεύθυνοι οἴδαμεν λοιπὸν ὄντες, κἂν
ὑμεῖς ἀπιστεῖτε· τὸ γὰρ ἡμέτερον γέγονε καὶ πεπέρανται.
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Traduction française :
[1,55] Mais ils ne pensèrent jamais à contrefaire dans aucun des prétendus
fils de Jupiter le supplice de la croix. En effet, cela ne leur vint pas en idée,
parce que tout ce qui en avait été dit l'avait toujours été sous le voile du
symbole. Cette croix est le signe principal, le caractère particulier de la
force et de la puissance, comme parle le prophète. C'est une vérité dont
vous trouvez la preuve dans les objets qui tombent continuellement sous
vos sens. Car, veuillez réfléchir un instant, et voyez si dans ce monde on
peut rien faire sans ce signe, si sans lui le moindre commerce est possible
entre les hommes? Peut-on fendre les ondes sans que, formé de la vergue
et du mât, il brille comme un trophée? Peut-on tracer un sillon sans la
croix de la charrue? Tous vos pionniers, comme au reste tous les artisans
et tous les manoeuvres, ne peuvent travailler sans des instruments qui
affectent sa forme. L'extérieur même de l'homme ne diffère de celui des
animaux que parce que son corps se tient droit et qu'il peut étendre les
mains en croix. Et ce nez, proéminent organe de la respiration vitale, ne
trace-t-il pas encore une croix au milieu du visage? Aussi le prophète a-t-il
dit: "Le souffle de notre face est le Christ notre Seigneur. Les étendards
et les enseignes qui partout précèdent vos pas, ce sont encore des images
de la croix, et c'est cela qui, sans que vous vous en doutiez, en fait les
signes et les marques de votre puissance et de votre autorité. Bien plus,
quand vos empereurs sont morts, c'est avec cette forme de croix que vous
consacrez leurs images et que vous leur décernez dans vos inscriptions
les honneurs de la divinité. Vous le voyez, nous vous avons montré
partout la puissance de ce signe; restez maintenant incrédules, nous
n'aurons rien à nous reprocher, car nous avons fait et accompli tout ce qui
était en nous.
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