HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, IIe Panégyrique de Constance

ἔνι



Texte grec :

[38] Ἀλλ´ ἐπείπερ ἅπαξ ἑκὼν ὁ λόγος ἐς τοῦτο ἀφῖκται καὶ τὴν εὔνοιαν τοῦ πλήθους καὶ τῶν ἐν τέλει καὶ τῶν φυλάκων, οἵπερ δὴ ξυμφυλάττουσιν αὐτῷ τὴν ἀρχὴν καὶ ἀπείργουσι τοὺς πολεμίους, διηγεῖται, βούλεσθε ὑμῖν ἐναργὲς εἴπω τεκμήριον χθές που ἢ καὶ πρῴην γενόμενον; Ἀνὴρ τῶν ἐπιταχθέντων ἐν Γαλατίᾳ στρατοπέδοις (ἴστε ἴσως καὶ τοὔνομα καὶ τὸν τρόπον) ὅμηρον φιλίας καὶ πίστεως ἀπέλιπεν οὐδὲν δεομένῳ βασιλεῖ τὸν παῖδα· εἶτα ἦν ἀπιστότερος τῶν λεόντων, οἷς οὐκ ἔστι, φησί, πρὸς ἄνδρας {Ὅμηρος} ὅρκια πιστά, ἁρπάζων τε ἐκ τῶν πόλεων τὰ χρήματα καὶ διανέμων τοῖς ἐπιοῦσι βαρβάροις καὶ ὥσπερ λύτρα καταβαλλόμενος, ἐξὸν τῷ σιδήρῳ παρασκευάζειν καὶ οὐ τοῖς χρήμασι ποιεῖσθαι τὴν ἀσφάλειαν· ὁ δὲ ἐκείνους ὑπήγετο διὰ τῶν χρημάτων εἰς εὔνοιαν, καὶ τέλος ἐκ τῆς γυναικωνίτιδος ἀνελόμενος ἁλουργὲς ἱμάτιον γελοῖος ἀληθῶς τύραννος καὶ τραγικὸς ὄντως ἀνεφάνη. Ἐνταῦθα οἱ στρατιῶται {καὶ} χαλεπῶς μὲν εἶχον πρὸς τὴν ἀπιστίαν, θῆλυν δὲ οὐχ ὑπομένοντες ὁρᾶν ἐνδεδυκότα στολὴν τὸν δείλαιον, ἐπιθέμενοι σπαράττουσιν, οὐδὲ τὸν τῆς σελήνης κύκλον ἄρξαι σφῶν ἀνασχόμενοι. Τοῦτο μὲν δὴ παρὰ τῆς τῶν φυλάκων εὐνοίας ὑπῆρξε βασιλεῖ τὸ γέρας, ἀρχῆς ἀμεμφοῦς καὶ δικαίας ἀμοιβὴ θαυμαστή. Ὅστις δὲ ἐπ´ αὐτῇ γέγονε ποθεῖτε ἀκούειν; ἀλλ´ οὐδὲ τοῦτο ὑμᾶς λέληθεν ὅτι μήτε ἐς τὸν ἐκείνου παῖδα χαλεπὸς μήτε ἐς τοὺς φίλους ὕποπτος καὶ δεινὸς εἵλετο γενέσθαι, ἀλλὰ ὡς ἔνι μάλιστα πρᾴως εἶχε καὶ εὐμενὴς πᾶσιν ἦν, καίτοι πολλῶν συκοφαντεῖν ἐθελόντων καὶ διηρμένων ἐπὶ τοὺς οὐκ αἰτίους τὰ κέντρα. Πολλῶν δὲ τυχὸν ἀληθῶς ἐνόχων ὄντων ταῖς περὶ αὑτῶν ὑποψίαις, ὁμοίως ἅπασιν ἦν πρᾷος τοῖς οὐκ ἐλεγχθεῖσιν οὐδὲ ἀποφανθεῖσι κοινωνοῖς τῶν ἀτόπων καὶ ἐξαγίστων βουλευμάτων. Τὴν δὲ ἐς τὸν τοῦ παρανομήσαντος παῖδα καὶ πατήσαντος πίστιν καὶ ὅρκια φειδὼ ἆρα βασιλικὸν ἀληθῶς καὶ θεῖον φήσομεν, ἢ μᾶλλον ἀποδεξόμεθα τὸν Ἀγαμέμνονα χαλεπαίνοντα καὶ πικραινόμενον τῶν Τρώων οὐ τοῖς ξυνεξελθοῦσι μόνον τῷ Πάριδι καὶ καθυβρίσασι τοῦ Μενέλεω τὴν ἑστίαν, ἀλλὰ καὶ τοῖς κυουμένοις ἔτι καὶ τυχὸν ὧν οὐδὲ αἱ μητέρες τότ´ ἐγεγόνεσαν, ὁπότε ἐκεῖνος τὰ περὶ τὴν ἁρπαγὴν ἐνενόει; εἰ δὴ τὸ μὲν ὠμόν τις οἴεται καὶ τραχὺ καὶ ἀπάνθρωπον ἥκιστα βασιλεῖ πρέπειν, τὸ πρᾷον δὲ οἶμαι καὶ χρηστὸν καὶ φιλάνθρωπον ἁρμόττειν ἥκιστα μὲν χαίροντι τιμωρίαις, ἀχθομένῳ δὲ ἐπὶ ταῖς τῶν ὑπηκόων ξυμφοραῖς, ὅπως ἂν γίγνωνται, εἴτε κακίᾳ σφῶν καὶ ἀμαθίᾳ, εἴτε ἔξωθεν παρὰ τῆς τύχης ἐπάγοιντο, δῆλός ἐστι τούτῳ διδοὺς τὰ νικητήρια.

Traduction française :

[38] Et maintenant que le fil de mon discours me conduit de lui-même à vous parler de l'affection du peuple envers son empereur, de celle des magistrats et des hommes qui veillent avec lui au salut de l'empire, et qui l'aident à repousser les ennemis, voulez-vous que je vous en raconte un témoignage manifeste, et qui tue date que de quelques jours? Un chef des légions de la Gaule, vous savez son nom et son caractère, avait remis à l'empereur, qui ne l'exigeait pas de lui, son propre fils pour gage de son amitié et de sa fidélité. Mais bientôt, plus infidèle que les lions, entre lesquels et les hommes il n'y a point, suivant Homère, de pactes sûrs, il pille les villes, dont il distribue les richesses aux barbares envahisseurs, et les leur jette en rançon, tandis qu'il pouvait lutter avec le fer, et ne point acheter son salut à prix d'or. Enfin, quand il croit les avoir gagnés par des largesses, il se fait un manteau d'un lambeau de pourpre pris dans un gynécée, tyran de tragédie et vraiment ridicule. Alors les soldats, outrés de sa défection, et révoltés de voir ce misérable affublé d'un vêtement de femme, se jettent sur lui et le déchirent avant qu'il ait régné sur eux le temps d'une lunaison. Ainsi, l'affection de l'armée fut pour l'empereur le prix légitime, la récompense admirable d'un commandement juste et sans reproche. Désirez-vous savoir comment il se conduisit après cette scène? Sans doute vous n'avez point oublié qu'il ne voulut être ni rigoureux envers le fils du rebelle, ni soupçonneux et sévère pour ses amis, mais qu'il se montra plein de clémence et de douceur envers tous. Et cependant bien des gens étaient prêts à les calomnier et à lancer leurs traits contre des innocents. Peut-être plusieurs d'entre eux méritaient-ils d'être soupçonnés; il n'ent fut pas moins indulgent à leur égard, compte pour ceux qui ne furent ni atteints ni convaincus d'avoir été complices de desseins extravagants et sacriléges. Quant à la grâce qu'il accorda au fils du traître, de l'homme qui avait foulé aux pieds sa foi et ses serments, n'est-ce pas un acte vraiment royal et divin? Verrons-nous d'un meilleur oeil Agamemnon déchaîner sa colère et sa rigueur non seulement contre ceux des Troyens qui étaient venus avec Pâris porter le déshonneur au foyer de Ménélas, mais contre des enfants au ventre de leur mère, et dont peut-être les mères elles-mêmes n'étaient pas nées à l'époque où le ravisseur médita son forfait ? Et si l'on croit que ce sont là des actes cruels, odieux, sauvages, indignes d'un roi, si l'ont pense que la douceur, la bonté et la philanthropie lui conviennent, qu'il ne doit point se plaire aux supplices, mais se désoler des malheurs de ses sujets , soit qu'ils arrivent par leur faute et par leur égarement, soit que le hasard les fasse fondre du dehors, on ne manquera point de donner la palme à notre souverain.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006