HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, IIe Panégyrique de Constance

Ἑλένης



Texte grec :

[34] Βούλεσθε οὖν εἰ τοῦτο ὑπάρχει βασιλεῖ καταμαθεῖν; παρέξομαι δὲ ὑμῖν ἐγὼ μαρτυρίαν πιστήν, καί με οὐχ αἱρήσετε ψευδομαρτυριῶν, εὖ οἶδα· ὑπομνήσω γὰρ ὑμᾶς αὐτοὺς ὧν ἴστε· τυχὸν δὲ καὶ ἤδη τοῦ λεγομένου ξυνίετε, εἴ τε οὔπω δῆλον, αὐτίκα μάλα ξυνήσετε ἐννοήσαντες πρῶτον μὲν ὡς αὐτὸν ὁ πατὴρ ἠγάπα διαφερόντως, οὔτι πρᾷος ὢν λίαν τοῖς ἐγγόνοις οὐδὲ τῇ φύσει πλέον ἢ τῷ τρόπῳ διδούς, ἡττώμενος δὲ οἶμαι τῆς θεραπείας καὶ οὐκ ἔχων ὅ τι μέμφοιτο δῆλος ἦν εὔνους ὤν. Καὶ αὐτοῦ σημεῖον τῆς γνώμης, πρῶτον μὲν ὅτι Κωνσταντίῳ ταύτην ἐξεῖλε τὴν μοῖραν, ἣν αὑτῷ πρότερον προσήκειν ἔχειν ὑπέλαβεν, εἶθ´ ὅτι τελευτῶν τὸν βίον, τὸν πρεσβύτατον καὶ τὸν νεώτατον ἀφεὶς σχολὴν ἄγοντας, τοῦτον δὴ ἄσχολον ἐκάλει καὶ ἐπέτρεπε τὰ περὶ τὴν ἀρχὴν ξύμπαντα. Γενόμενος δὲ ἐγκρατὴς ἁπάντων οὕτω τοῖς ἀδελφοῖς δικαίως ἅμα καὶ σωφρόνως προσηνέχθη, ὥστε οἱ μὲν οὐδὲ κληθέντες οὐδὲ ἀφικόμενοι πρὸς ἀλλήλους ἐστασίαζον καὶ διεμάχοντο, τούτῳ δὲ ἐχαλέπαινον οὐδὲν οὐδὲ ἐμέμφοντο. Ἐπεὶ δὲ αὐτῶν ἡ στάσις τέλος εἶχεν οὐκ εὐτυχές, ἐξὸν μεταποιεῖσθαι πλειόνων, ἑκὼν ἀφῆκε, τῆς αὐτῆς ἀρετῆς ὑπολαμβάνων πολλά τε ἔθνη καὶ ὀλίγα δεῖσθαι, περικεῖσθαι δὲ οἶμαι φροντίδας μείζονας ὅτῳ πλειόνων ἀνάγκη ἐπιμελεῖν καὶ κήδεσθαι. Οὐ γὰρ δὴ τρυφῆς ὑπολαμβάνει τὴν βασιλείαν εἶναι παρασκευὴν οὐδέ, ὥσπερ ἐπὶ τῶν χρημάτων εἰς πότους καὶ ἡδονὰς οἱ καταχρώμενοι μειζόνων εὐπορίαν προσόδων ἐπινοοῦσιν, οὕτω χρῆναι τὸν βασιλέα παρασκευάζεσθαι, οὐδὲ ἀναιρεῖσθαι πόλεμον, ὅ τι μὴ τῶν ἀρχομένων τῆς ὠφελείας ἕνεκα. Οὐκοῦν ἐκείνῳ μὲν ἔχειν τὸ πλέον ξυγχωρῶν, αὐτὸς δὲ μετὰ ἀρετῆς ἔλαττον ἔχων, τῷ κρατίστῳ πλεονεκτεῖν ὑπέλαβε. Καὶ ὅτι μὴ δέει μᾶλλον τῆς ἐκείνου παρασκευῆς τὴν ἡσυχίαν ἠγάπα, τεκμήριον ὑμῖν ἐμφανὲς ἔστω ὁ μετὰ ταῦτα ξυμπεσὼν πόλεμος· ἐχρήσατο γοῦν πρὸς τὰς ἐκείνου δυνάμεις ὑπὲρ αὐτοῦ τοῖς ὅπλοις ὕστερον. Πάλιν δὲ ἐνταῦθα ´κεῖνοι μέν που τὸ νικᾶν τεθαυμάκασιν· ἐγὼ δὲ πολὺ πλέον τὸ ξὺν δίκῃ μὲν ἀνελέσθαι τὸν πόλεμον, διενεγκεῖν δὲ ἀνδρείως καὶ μάλα ἐμπείρως, ἐπιθείσης δὲ τὸ τέλος τῆς τύχης δεξιόν, χρήσασθαι τῇ νίκῃ σωφρόνως καὶ βασιλικῶς, καὶ ὅλως ἄξιον τοῦ κρατεῖν φανῆναι. Βούλεσθε οὖν καὶ τούτων ὑμῖν ὥσπερ ἐν τοῖς δικαστηρίοις ὀνομαστὶ καλῶμεν τοὺς μάρτυρας; Καὶ ὅτι μὲν οὐδείς πω πόλεμος συνέστη πρότερον οὐδὲ ἐπὶ τὴν Τροίαν τοῖς Ἕλλησιν οὐδὲ ἐπὶ τοὺς Πέρσας Μακεδόσιν, οἵπερ δὴ δοκοῦσιν ἐν δίκῃ γενέσθαι, τοσαύτην ἔχων ὑπόθεσιν, καὶ παιδί που δῆλον, τοῖς μέν γε λίαν ἀρχαίων ἀδικημάτων τιμωρίας σφόδρα νεωτέρας οὔτε εἰς παῖδας οὔτε εἰς ἐγγόνους γενομένης, ἀλλὰ εἰς τὸν ἀφελόμενον καὶ ἀποστερήσαντα τὴν ἀρχὴν τοὺς τῶν ἀδικησάντων ἀπογόνους· Ἀγαμέμνων δὲ ὥρμητο Τίσασθαι Ἑλένης ὁρμήματά τε στοναχάς τε, καὶ ἐπὶ τοὺς Τρῶας ἐστράτευε γυναῖκα μίαν ἐκδικεῖν ἐθέλων· τῷ δὲ ἔτι μὲν ἦν νεαρὰ τὰ ἀδικήματα, ἦρχε δὲ οὐ κατὰ Δαρεῖον οὐδὲ Πρίαμον ἀνὴρ εὐγενὴς καὶ τυχὸν δι´ ἀρετὴν ἢ κατὰ γένος προσηκούσης αὐτῷ τῆς βασιλείας ἀξιωθείς, ἀλλὰ ἀναιδὴς καὶ τραχὺς βάρβαρος τῶν ἑαλωκότων οὐ πρὸ πολλοῦ. Καὶ ὅσα μὲν ἔπραξε καὶ ὅπως ἦρχεν, οὔτε ἡδύ μοι λέγειν οὔτε ἐν καιρῷ· ἐν δίκῃ δὲ ὅτι πρὸς αὐτὸν ἐπολέμησεν, ἀκηκόατε· τῆς δὲ ἐμπειρίας καὶ τῆς ἀνδρείας ἱκανὰ μὲν τὰ πρόσθεν ῥηθέντα σημεῖα, πιστότερα δὲ οἶμαι τὰ ἔργα τῶν λόγων.

Traduction française :

[34] Voulez-voies voir comment ceci s'applique à notre empereur? Je vous en offrirai la preuve convaincante, et vous ne m'accuserez pas de faux témoignage, j'en suis certain : je ne vous rappellerai que ce que vous savez. Peut-être pressentez-vous déjà ce que je vais vous dire, ou, si vous ne le voyez pas bien encore, allez-vous immédiatement le comprendre, en songeant d'abord qu'il a été singulièrement chéri d'un père qui ne fut pas d'une douceur extrême envers ses enfants, et qui, n'accordant rien à la nature ni aux habitudes, fut fléchi, je le pense, par des égards respectueux, et, ne trouvant rien à reprendre, laissa éclater sa bienveillance et donna des signes évidents de son affection. En premier lieu, il réserva pour Constance la portion de son empire qu'il avait jugé convenable de gouverner lui-même; puis, à la fin de sa carrière, paraissant oublier l'aîné et le plus jeune de ses fils, qui étaient sans fonctions, il appela notre prince, qui était en fonctions, et lui remit aux mains le pouvoir suprême. Maître de l'univers, celui-ci traita ses frères avec tant de justice et de bonté, que, leur abandon et leur éloignement les avant soulevés et armés l'un contre l'autre, ils ne témoignèrent aucun mécontentement et n'adressèrent aucun reproche au nouvel empereur. L'issue malheureuse de leur querelle aurait pu lui livrer beaucoup plus qu'il ne possédait : il leur en fit cession, sachant bien qu'il faut autant de vertu pour gouverner un petit nombre de provinces qu'un grand, et qu'on ne fait qu'accroître le nombre de ses soins, quand il faut veiller aux intérêts d'un plus grand nombre d'hommes. Il ne crut pas, en effet, que la royauté dût être une source de délices, ni que, semblable à ceux qui, ne voyant dans l'argent qu'un moyen d'abuser de la table et des plaisirs, cherchent à se procurer d'immenses revenus, un prince doit tout mettre en oeuvre pour acquérir des richesses, ou entreprendre une guerre, quand ce n'est point l'intérêt de ses sujets. Ainsi, en accordant la supériorité à ses frères, et en se contentant, avec sa vertu, d'un rang inférieur, il pensa qu'il occupait la place la plus élevée. Et pour qu'on ne croie pas que la crainte seule lui fit préférer la tranquillité aux apprêts de la guerre, je n'en veux pour preuve que celle qui survint, où il se servit des troupes de l'un de ses rivaux pour lutter contre les armes de l'autre. Des orateurs, avant moi, vous ont fait admirer sa victoire; moi, je le loue d'avoir entrepris cette guerre avec justice, de l'avoir poussée avec autant de vigueur que d'habileté, et, lorsque la fortune l'eut conduite à bonne fin, d'avoir usé sagement, royalement de la victoire, et de s'e'tre montré par là tout à fait digne de l'avoir remportée. Voulez-vous que, comme dans les tribunaux, je vous cite nommément des témoins? Mais il n'est pas de guerre entreprise autrefois, contre les Troyens par les Grecs ou contre les Perses par les Macédoniens, avec un caractère évident de justice, qui ait eu de motif aussi plausible : le fait est clair même pour un enfant. Il ne s'agissait pas d'appliquer une vengeance nouvelle à d'antiques méfaits ou à la postérité de leurs auteurs, mais de frapper un homme qui privait et dépouillait du pouvoir les descendants de ceux qui en étaient les maîtres légitimes. Agamemnon partit "Pour venger le départ d'Itéléne et ses soupirs", et il fit la guerre aux Troyens, pour revendiquer une femme. Mais les injures faites à notre empereur étaient récentes. L'usurpateur n'était pas, comme Darius ou Priam, un prince distingué par sa noblesse et sans doute jugé digne du trône par sa vertu ou par sa naissance; c'était un impudent, un sauvage barbare, du nombre (les captifs naguère soumis. Dire ce qu'il a fait et comment il usurpa l'empire, est chose désagréable pour moi et inopportune ; car vous avez entendu pour quelles fortes raisons l'empereur lui fit la guerre ; et pour ce qui est de son expérience et de son courage, il suffit des preuves qui en ont été déjà exposées, les actions, ce me semble, étant plus éloquentes que les discours.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006