HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, IIe Panégyrique de Constance

ἀκήρυκτος



Texte grec :

[21] Ἀλλ´ οὐ γὰρ εἴ τις ἐκείνοις μέμφοιτο καὶ ἐπιδεικνύοι διαμαρτάνοντας, οὗτός ἐστι βασιλέως ἀξιόχρεως ἐπαινέτης· ὅστις δὲ οἶμαι τῶν ἔργων ἀξίως μνησθείη οὐ μάτην οὐδὲ αὐτομάτως οὐδὲ ἀλόγῳ φορᾷ γενομένων, προβουλευθέντων δὲ ὀρθῶς καὶ διοικηθέντων, οὗτος ἀρκούντως ἐπαινεῖ τὴν βασιλέως ἀγχίνοιαν, Τὸ δὲ ἐφ´ ἑκάστῃ συνόδῳ τὰς δημηγορίας ἐκλέγειν ἐς τὰ στρατόπεδα καὶ δήμους καὶ βουλευτήρια, μακροτέρας δεῖται τῆς ξυγγραφῆς· ἑνὸς δὲ ἴσως ἐπακούειν οὐ χαλεπόν. Καί μοι πάλιν ἐννοήσατε τὸν Λαέρτου, ὁπότε ὡρμημένους ἐκπλεῖν τοὺς Ἕλληνας ἐπέχει τῆς ὁρμῆς καὶ ἐς τὸν πόλεμον μετατίθησι τὴν προθυμίαν, καὶ {τοῦ} βασιλέως τὸν ἐν Ἰλλυριοῖς ξύλλογον, ἵνα δὴ πρεσβύτης ἀνὴρ ὑπὸ μειρακίων παιδικὰ φρονεῖν ἀναπειθόμενος ὁμολογιῶν ἐπελανθάνετο καὶ πίστεων, καὶ τῷ μὲν σωτῆρι καὶ εὐεργέτῃ δυσμενὴς ἦν, σπονδὰς δὲ ἐποιεῖτο πρὸς ὃν ἦν ἄσπονδος καὶ ἀκήρυκτος βασιλεῖ πόλεμος, στρατόν τε ἤγειρε καὶ ἐπὶ τοῖς ὁρίοις ἀπήντα τῆς χώρας, κωλῦσαι τοῦ πρόσω χωρεῖν ἐπιθυμῶν. Ἐπεὶ δὲ ἐς ταὐτὸν ἦλθον ἀμφοτέρω τὼ στρατεύματε καὶ ἐχρῆν ἐπὶ τῶν ὁπλιτῶν ποιεῖσθαι τὴν ἐκκλησίαν, βῆμά τε ὑψηλὸν ᾔρετο καὶ αὐτὸ περιέσχεν ὁπλιτῶν δῆμος καὶ ἀκοντιστῶν καὶ τοξοτῶν ἱππεῖς τε ἐνσκευασάμενοι τοὺς ἵππους καὶ τὰ σημεῖα τῶν τάξεων, ἀνῄει τε ἐπ´ αὐτὸ βασιλεὺς μετὰ τοῦ τέως ξυνάρχοντος, οὔτε αἰχμὴν φέρων οὔτε ἀσπίδα καὶ κράνος, ἀλλὰ ἐσθῆτα τὴν συνήθη, καὶ οὐδὲ αὐτῷ τις τῶν δορυφόρων εἵπετο, μόνος δὲ ἐπὶ τοῦ βήματος εἱστήκει πεποιθὼς τῷ λόγῳ σεμνῶς ἡρμοσμένῳ. Ἐργάτης γάρ ἐστι καὶ τούτων ἀγαθός, οὐκ ἀποσμιλεύων οὐδὲ ἀπονυχίζων τὰ ῥήματα οὐδὲ ἀποτορνεύων τὰς περιόδους καθάπερ οἱ κομψοὶ ῥήτορες, σεμνὸς δὲ ἅμα καὶ καθαρὸς καὶ τοῖς ὀνόμασι ξὺν καιρῷ χρώμενος, ὥστε ἐνδύεσθαι ταῖς ψυχαῖς οὐ τῶν παιδείας καὶ ξυνέσεως μεταποιουμένων μόνον, ἀλλ´ ἤδη καὶ τῶν ἰδιωτῶν ξυνιέναι πολλοὺς καὶ ἐπαΐειν τῶν ῥημάτων. Οὐκοῦν ᾕρει μυριάδας ὁπλιτῶν συχνὰς καὶ χιλιάδας ἱππέων εἴκοσι καὶ ἔθνη μαχιμώτατα καὶ χώραν πάμφορον, οὐ βίᾳ ἕλκων οὐδὲ αἰχμαλώτους ἄγων, ἑκόντας δὲ αὐτῷ πειθομένους καὶ τὸ ἐπιταττόμενον ποιεῖν ἐθέλοντας. Ταύτην ἐγὼ τὴν νίκην κρίνω τῆς Λακωνικῆς μακρῷ σεμνοτέραν· ἡ μὲν γὰρ ἦν ἄδακρυς μόνον τοῖς κρατοῦσιν, ἡ δὲ οὐδὲ τοῖς κρατηθεῖσιν ἤνεγκε δάκρυα, ἀλλ´ ἀπὸ τοῦ βήματος κατῆλθεν ὁ τῆς βασιλείας ὑποκριτὴς δικασάμενος καὶ ὥσπερ ὄφλημα βασιλεῖ πατρῷον ἀποδοὺς τὴν ἁλουργίδα· τἆλλα δὲ αὐτῷ δίδωσι βασιλεὺς ἄφθονα μᾶλλον ἢ Κῦρόν φασι παρασχεῖν τῷ πάππῳ, ζῆν τε ἐποίησε καὶ διαιτᾶσθαι καθάπερ Ὅμηρος ἀξιοῖ τῶν ἀνδρῶν τοὺς ἀφηλικεστέρους· Τοιούτῳ γὰρ ἔοικεν, ἐπεὶ λούσαιτο φάγοι τε, Εὑδέμεναι μαλακῶς· ἣ γὰρ δίκη ἐστὶ γερόντων.

Traduction française :

[21] Toutefois adresser des reproches aux Grecs et les convaincre d'une faute, ce n'est pas louer dignement notre empereur. Mais quiconque, ce me semble, en rappelant ses grandes actions, montre qu'elles ne sont pas l'effet du hasard, d'une aventure, d'une ardeur irréfléchie, mais d'un dessein prémédité et d'un plan suivi, celui-là loue convenablement la sagesse du prince. Faire ici l'énumération des harangues qu'il a prononcées dans toutes les réunions, devant l'armée, le peuple ou le sénat, exigerait un trop long discours. Qu'on me permette d'en citer une seule, et rapprochez, je vous prie, la harangue du fils de Laërte, retenant les Grecs qui s'élancent pour mettre à la voile et rallumant en eux l'ardeur de combattre, du discours de l'empereur en lllyrie, dans l'assemblée où se trouvait ce vieillard, à qui son caractère mobile comme celui de l'enfance fit oublier ses serments et sa foi, jusqu'à se déclarer ennemi de son sauveur et de son bienfaiteur, traiter avec un ennemi intraitable, et se révolter contre le souverain. Celui-ci rassemble une armée, et s'avance jusqu'aux frontières de la province, dans le dessein d'en barrer le passage. Là, les deux armées s'étant réunies, il devient nécessaire de convoquer une assemblée : on érige une tribune élevée, autour de laquelle se rangent la masse des hoplites, les hommes de trait, les archers, les cavaliers avec leurs chevaux équipés et les enseignes des légions. L'empereur y monte accompagné de celui qu'il a eu jusque-là pour collègue : il n'a ni lance, ni bouclier, ni casque, mais seulement ses habits ordinaires : pas un des doryphores ne le suit ; il se tient seul debout à la tribune, confiant dans la gravité de son éloquence. Car il est bon artisan de paroles, non qu'il taille et qu'il polisse ses mots ou qu'il arrondisse ses périodes, comme les rhéteurs élégants ; mais sa diction est grave et pure; il sait user à temps des expressions qui pénètrent dans l'âme non seulement des gens instruits et éclairés, mais des ignorants capables d'entendre et de comprendre ce qu'on leur dit. Le fait est qu'il enlève des milliers d'hoplites, vingt mille cavaliers, des nations belliqueuses, un pays fertile, et cela, non par la contrainte, ni en faisant des prisonniers, mais en gagnant des coeurs qui cèdent et qui sont prêts à se soumettre à sa volonté. Voilà une victoire bien plus glorieuse que celle des Spartiates; car, cette dernière ne fut sans larmes que pour les vainqueurs, l'autre ne coûta pas une larme même aux vaincus. Le personnage, qui avait pris le masque de la royauté, descend de la tribune, en voyant sa cause perdue, et remet la pourpre à l'empereur comme une restitution de famille. De son côté, l'empereur lui accorde des biens plus considérables que Cyrus n'en avait accordé, dit-on, à son aïeul. Il lui donne, avec la vie sauve, l'aisance qu'Homere juge convenable aux hommes qui ont passé la jeunesse : "Des bains, des aliments, un lit doux et commode, C'est ce que la vieillesse a le droit d'obtenir".





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Dernière mise à jour : 23/03/2006