HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, IIe Panégyrique de Constance



Texte grec :

[1] Τὸν Ἀχιλλέα φησὶν ἡ ποίησις, πότε ἐμήνισε καὶ διηνέχθη πρὸς τὸν βασιλέα, μεθεῖναι μὲν ταῖν χεροῖν τὴν αἰχμὴν καὶ τὴν ἀσπίδα, ψαλτήριον δὲ ἁρμοσάμενον καὶ κιθάραν ᾄδειν καὶ ὑμνεῖν τῶν ἡμιθέων τὰς πράξεις, καὶ ταύτην διαγωγὴν τῆς ἡσυχίας ποιεῖσθαι, εὖ μάλα ἐμφρόνως τοῦτο διανοηθέντα· τὸ μὲν γὰρ ἀπεχθάνεσθαι καὶ παροξύνειν τὸν βασιλέα λίαν αὔθαδες καὶ ἄγριον· τυχὸν δὲ οὐδὲ ἐκείνης ἀπολύεται τῆς μέμψεως τῆς Θέτιδος, ὅτι τῷ καιρῷ τῶν ἔργων εἰς ᾠδὰς καταχρῆται καὶ κρούματα, ἐξὸν τότε μὲν ἔχεσθαι τῶν ὅπλων καὶ μὴ μεθιέναι, αὖθις δὲ ἐφ´ ἡσυχίας ὑμνεῖν τὸν βασιλέα καὶ ᾄδειν τὰ κατορθώματα. Οὐ μὴν οὐδὲ τὸν Ἀγαμέμνονά φησιν πατὴρ ἐκείνων τῶν λόγων μετρίως καὶ πολιτικῶς προσενεχθῆναι τῷ στρατηγῷ, ἀλλ´ ἀπειλῇ τε χρῆσθαι καὶ ἔργοις ὑβρίζειν, τοῦ γέρως ἀφαιρούμενον· συνάγων δὲ αὐτοὺς ἐς ταὐτὸν ἀλλήλοις ἐπὶ τῆς ἐκκλησίας μεταμελομένους, τὸν μὲν τῆς Θέτιδος ἐκβοῶντα Ἀτρείδη, ἦ ἄρ τι τόδ´ ἀμφοτέροισιν ἄρειον Ἔπλετο, σοὶ καὶ ἐμοί, εἶτα ἐπαρώμενον τῇ προφάσει τῆς ἀπεχθείας καὶ ἀπαριθμούμενον τὰς ἐκ τῆς μήνιδος ξυμφοράς, τὸν βασιλέα δὲ αἰτιώμενον Δία καὶ Μοίρας καὶ Ἐριννῦν, δοκεῖ μοι διδάσκειν, ὥσπερ ἐν δράματι τοῖς προκειμένοις ἀνδράσιν οἷον εἰκόσι χρώμενος, ὅτι χρὴ τοὺς μὲν βασιλέας μηδὲν ὕβρει πράττειν μηδὲ τῇ δυνάμει πρὸς ἅπαν χρῆσθαι μηδὲ ἐφιέναι τῷ θυμῷ, καθάπερ ἵππῳ θρασεῖ χήτει χαλινοῦ καὶ ἡνιόχου φερομένῳ, παραινεῖν δὲ αὖ τοῖς στρατηγοῖς ὑπεροψίαν βασιλικὴν μὴ δυσχεραίνειν, φέρειν δὲ ἐγκρατῶς καὶ πρᾴως τὰς ἐπιτιμήσεις, ἵνα μὴ μεταμελείας αὐτοῖς βίος μεστὸς ᾖ. Ταῦτα κατ´ ἐμαυτὸν ἐννοῶν, ὦ φίλε βασιλεῦ, καὶ σὲ μὲν ρῶν ἐπὶ τῶν ἔργων τὴν Ὁμηρικὴν παιδείαν ἐπιδεικνύμενον καὶ ἐθέλοντα πάντως κοινῇ τε ἅπαντας ἀγαθόν τι δρᾶν, ἡμῖν δὲ ἰδίᾳ τιμὰς καὶ γέρα ἄλλα ἐπ´ ἄλλοις παρασκευάζοντα, τοσούτῳ δὲ οἶμαι κρείττονα τοῦ τῶν Ἑλλήνων βασιλέως εἶναι ἐθέλοντα, ὥστε μὲν ἠτίμαζε τοὺς ἀρίστους, σὺ δὲ οἶμαι καὶ τῶν φαύλων πολλοῖς τὴν συγγνώμην νέμεις, τὸν Πιττακὸν ἐπαινῶν τοῦ λόγου, ὃς τὴν συγγνώμην τῆς τιμωρίας προὐτίθει, αἰσχυνοίμην ἄν, εἰ μὴ τοῦ Πηλέως φαινοίμην εὐγνωμονέστερος καὶ ἐπαινοίην εἰς δύναμιν τὰ προσόντα σοι, οὔτι φημὶ χρυσὸν καὶ ἁλουργῆ χλαῖναν, οὐδὲ μὰ Δία πέπλους παμποικίλους, γυναικῶν ἔργα Σιδωνίων, οὐδὲ ἵππων Νισαίων κάλλη καὶ χρυσοκολλήτων ἁρμάτων ἀστράπτουσαν αἴγλην, οὐδὲ τὴν Ἰνδῶν λίθον εὐανθῆ καὶ χαρίεσσαν. Καίτοι γε εἴ τις ἐθέλοι τούτοις τὸν νοῦν προσέχων ἕκαστον ἀξιοῦν λόγου, σμικροῦ πᾶσαν οἶμαι τὴν Ὁμήρου ποίησιν ἀποχετεύσας ἔτι δεήσεται λόγων, καὶ οὐκ ἀποχρήσει σοὶ μόνῳ τὰ ξύμπασι ποιηθέντα τοῖς ἡμιθέοις ἐγκώμια.

Traduction française :

[1] SECOND PANÉGYRIQUE DE CONSTANCE. Achille, nous dit le poète, outré de dépit contre le roi, rejette de ses mains sa lance et son bouclier, et, prenant le luth et la cithare, se met à chanter et à célébrer les exploits des demi-dieux, afin de charmer ses longues heures de repos. C'était agir avec sagesse. Car manifester de l'emportement et de l'aigreur envers le roi, paraîtrait un excès de violence sauvage. Peut-être cependant le poète ne veut-il pas épargner tout à fait au fils de Thétis le reproche d'avoir employé le temps de l'action en chants et en accords, lorqu'il pouvait se servir de ses armes et revenir ensuite, au sein du repos, chanter le roi et célébrer ses hauts faits. D'autre part le père de ces fictions dit qu'Agamemnon manqua de mesure et de courtoisie envers l'un des chefs de l'armée en usant de menaces, et lui fit une insulte réelle en lui enlevant le prix de sa valeur. Aussi les représente-t-il réunis au milieu de l'assemblée, touchés de repentir, et le fils de Thétis s'écrie : "Fils d'Atrée, il était plus prudent et plus sage De demeurer amis, toi de moi, moi de toi." Après quoi, il s'emporte contre la cause de leur querelle, et il énumère les fléaux qu'engendre la colère, accusant le souverain Jupiter, les Parques, Erinnys. Il me semble par là nous enseigner, ainsi que dans un drame, en se servant de héros comme de figures allégoriques, que les bons princes ne doivent jamais user de violence, ni se prévaloir de leur puissance en toute occasion, ni lâcher la bride à leur colère, comme à un cheval fougueux, qui s'emporte sans frein et sans conducteur. Il engage en même temps les chefs militaires à ne point se révolter contre l'orgueil du prince, mais à souffrir avec modération et avec sang-froid ses réprimandes, pour n'avoir pas à remplir leur existence de regrets. Pénétré de ces pensées, très cher empereur, et voyant par tes actions que, imbu de cette doctrine d'Homère, tu veux non seulement faire du bien à tous, mais me combler particulièrement de tes faveurs, te montrer ainsi de beaucoup supérieur au monarque des Grecs, puisqu'il abaissait les grands et que ton indulgence s'étend sur les petits, et pratiquer la maxime de Pittacus qu'il faut préférer le pardon à la vengeance, je rougirais de ne pas paraître plus reconnaissant que le fils de Pélée et de ne pas louer, autant que je le puis, les avantages réunis en ta personne. Je ne parle ici ni de l'or, ni des habits de pourpre, ni, par le ciel, de ces voiles brodés, oeuvre des femmes de Sidon, ni de la beauté de tes coursiers de Nisa, ni de la splendeur éblouissante de tes chars dorés, ni de l'éclat vif et gracieux des pierreries de l'Inde. Et pourtant qui voudrait s'y arrêter, et appliquer sa pensée à chaque objet digne d'admiration, aurait bien vite épuisé, je crois, toute la poésie d'Homère : il serait à court de paroles, et ce ne serait point assez pour toi seul des éloges réunis de tous les demi-dieux.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006