HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, IIe Panégyrique de Constance

ἄρα



Texte grec :

[27] Ἀλλ´ ἔοικε γὰρ ὁ λόγος, ὥσπερ ὁδοῦ τινος κατάντους ἐπιλαβόμενος, ἀφειδῶς ἐμφορεῖσθαι τῆς καταρρήσεως καὶ πέρα τοῦ δέοντος κολάζειν τῶν ἀνδρῶν τοὺς τρόπους, ὥστε οὐκ ἐπιτρεπτέον αὐτῷ περαιτέρω φοιτᾶν, ἀπαιτητέον δὲ εἰς δύναμιν τὸν ἀγαθὸν ἄνδρα καὶ βασιλικὸν καὶ μεγαλόφρονα. Ἔστι δὲ πρῶτον μὲν εὐσεβὴς καὶ οὐκ ὀλίγωρος θεραπείας θεῶν, εἶτα ἐς τοὺς τοκέας ζῶντάς τε οἶμαι καὶ τελευτήσαντας ὅσιος καὶ ἐπιμελής, ἀδελφοῖς τε εὔνους, καὶ ὁμογνίους θεοὺς αἰδούμενος, ἱκέταις καὶ ξένοις πρᾷος καὶ μείλιχος, τοῖς μὲν ἀγαθοῖς τῶν πολιτῶν ἀρέσκειν ἐθέλων, τῶν πολλῶν δὲ ἐπιμελόμενος ἐν δίκῃ καὶ ἐπ´ ὠφελείᾳ· ἀγαπᾷ δὲ πλοῦτον, οὔτι τὸν χρυσῷ καὶ ἀργύρῳ βριθόμενον, φίλων δὲ ἀληθοῦς εὐνοίας καὶ ἀκολακεύτου θεραπείας μεστόν· ἀνδρεῖος μὲν φύσει καὶ μεγαλοπρεπής, πολέμῳ δὲ ἥκιστα χαίρων καὶ στάσιν ἐμφύλιον ἀπεχθαίρων, τούς γε μὴν ἔκ τινος τύχης ἐπιφυομένους ἢ διὰ τὴν σφῶν αὐτῶν μοχθηρίαν ἀνδρείως ὑφιστάμενος καὶ ἀμυνόμενος ἐγκρατῶς, τέλος τε ἐπάγων τοῖς ἔργοις καὶ οὐ πρότερον ἀφιστάμενος, πρὶν ἂν ἐξέλῃ τῶν πολεμίων τὴν δύναμιν καὶ ὑποχείριον αὑτῷ ποιήσηται. Κρατήσας δὲ μετὰ τῶν ὅπλων ἔπαυσε τὸ ξίφος φόνων, μίασμα κρίνων τὸν οὐκ ἀμυνόμενον ἔτι κτείνειν καὶ ἀναιρεῖν. Φιλόπονος δὲ ὢν φύσει καὶ μεγαλόψυχος, κοινωνεῖ μὲν ἅπασι τῶν πόνων καὶ ἔχειν ἐν αὐτοῖς τὸ πλέον ἀξιοῖ, μεταδίδωσι δὲ ἐκείνοις τῶν κινδύνων τὰ ἔπαθλα, χαίρων καὶ γεγηθὼς οὔτι τῷ πλέον ἔχειν τῶν ἄλλων χρυσίον καὶ ἀργύριον καὶ ἐπαύλεις κόσμῳ πολυτελεῖ κατεσκευασμένας, ἀλλὰ τῷ πολλοὺς μὲν εὖ ποιεῖν δύνασθαι, χαρίζεσθαι δὲ ἅπασιν ὅτου ἂν τύχωσιν ἐνδεεῖς ὄντες· τούτων αὑτὸν ὅ γε ἀληθινὸς ἀξιοῖ βασιλεύς. Φιλόπολις δὲ ὢν καὶ φιλοστρατιώτης, τῶν μὲν καθάπερ νομεὺς ποιμνίων ἐπιμελεῖται, προνοῶν ὅπως ἂν αὐτῷ θάλλῃ καὶ εὐθηνῆται τὰ θρέμματα δαψιλοῦς καὶ ἀταράχου τῆς νομῆς ἐμπιπλάμενα, τοὺς δὲ ἐφορᾷ καὶ συνέχει, πρὸς ἀνδρείαν καὶ ῥώμην καὶ πρᾳότητα γυμνάζων καθάπερ σκύλακας εὐφυεῖς καὶ γενναίους τῆς ποίμνης φύλακας, ἔργων τε αὑτῷ κοινωνοὺς καὶ ἐπικούρους τῷ πλήθει νομίζων, ἀλλ´ οὐχὶ ἁρπακτῆράς τινας οὐδὲ λυμεῶνας τῶν ποιμνίων, καθάπερ οἱ λύκοι καὶ κυνῶν οἱ φαυλότατοι οἳ, τῆς αὑτῶν φύσεως καὶ τροφῆς ἐπιλαθόμενοι, ἀντὶ σωτήρων καὶ προαγωνιστῶν ἀνεφάνησαν αὐτοὶ δηλήμονες· οὐδὲ μὴν ὑπνηλοὺς ἀνέξεται εἶναι καὶ ἀργοὺς καὶ ἀπολέμους, ὅπως ἂν μὴ φυλάκων ἑτέρων οἱ φρουροὶ δέωνται, ἀλλ´ οὐδὲ ἀπειθεῖς ἄρχουσιν, εἰδὼς ὅτι τοῦτο μάλιστα πάντων, ἔστι δὲ ὅπου καὶ μόνον ἀπόχρη σωτήριον ἐπιτήδευμα πρὸς πόλεμον· πόνων δὲ ἁπάντων ἀδεεῖς καὶ ἀτεράμονας, οὔτι ῥᾳθύμους ἐργάσεται, ἐπιστάμενος ὅτι μὴ μέγα ὄφελος φύλακος τὸν πόνον φεύγοντος καὶ οὐ δυναμένου καρτερεῖν οὐδὲ ἀντέχειν πρὸς κάματον. Ταῦτα δὲ οὐ παραινῶν μόνον οὐδὲ ἐπαινῶν τοὺς ἀγαθοὺς προθύμως καὶ χαριζόμενος ἢ κολάζων ἐγκρατῶς καὶ ἀπαραιτήτως ξυμπείθει καὶ βιάζεται, ἀλλὰ πολὺ πρότερον αὑτὸν τοιοῦτον ἐπιδεικνύων, ἀπεχόμενος μὲν ἡδονῆς ἁπάσης, χρημάτων δὲ οὐδὲν οὔτε σμικρὸν οὔτε μεῖζον ἐπιθυμῶν καὶ ἀφαιρούμενος τῶν ὑπηκόων, ὕπνῳ τε εἴκων ὀλίγα καὶ τὴν ἀργίαν ἀποστρεφόμενος. Ἀληθῶς γὰρ οὐδεὶς οὐδενὸς εἰς οὐδὲν ἄξιος καθεύδων ἀνὴρ ἢ καὶ ἐγρηγορὼς τοῖς καθεύδουσιν ἐμφερής. Πειθομένους δὲ αὐτοὺς ἕξει καλῶς αὑτῷ τε οἶμαι καὶ τοῖς ἄρχουσιν, εἰ τοῖς ἀρίστοις πειθόμενος νόμοις καὶ τοῖς ὀρθοῖς ξυνεπόμενος διατάγμασι δῆλος εἴη, καὶ ὅλως τὴν ἡγεμονίαν ἀποδοὺς τῷ φύσει βασιλικῷ καὶ ἡγεμονικῷ τῆς ψυχῆς μορίῳ, ἀλλ´ οὐ τῷ θυμοειδεῖ καὶ ἀκολάστῳ.

Traduction française :

[27] Mais il me semble que mon discours, entraîné comme par la pente de la route, s'emporte sans ménagement et par une impulsion mal réglée à critiquer les moeurs des hommes. II ne faut pas lui permettre d'aller plus loin. On ne doit lui demander que l'image possible d'un homme de bien, ayant un coeur de roi, un caractère magnanime. Et d'abord son premier devoir est la piété, le respect du culte des dieux, puis un amour religieux, un sentiment tendre envers ses parents soit vivants, soif morts, de la bienveillance pour ses frères, de la vénération pour les dieux de la famille, de la douceur, de l'aménité à l'égard des serviteurs et des étrangers. Tout eu voulant plaire aux siens, il prend un soin équitable des intérêts de tous. Il aime la richesse, non celle qui se pèse au poids de l'or et de l'argent, mais celle qui est pleine d'une vraie bonté pour les amis et d'une complaisance sans flatterie. Ferme et courageux de sa nature, il n'aime point la guerre et il déteste les discordes civiles. Mais si ces malheurs arrivent soit par l'effet du hasard, soit par la méchanceté des hommes, il les supporte bravement et les repousse avec force, poursuivant son oeuvre jusqu'à la fin et ne cessant de lutter qu'après avoir renversé toutes les forces de ses ennemis et les avoir entièrement domptés. Quand ses armes ont été victorieuses, il dépose son épée meurtriere, et regarde comme un crime de tuer et d'égorger celui qui ne se défend plus. Naturellement ami du travail, doué d'une grande âme, il s'associe aux travaux des autres, ne craint point d'en prendre la plus large part, et partage avec eux les récompenses des dangers : non qu'il ait à coeur et qu'il se réjouisse de posséder plus d'or et d'argent que les autres, ni des maisons de plaisance luxueusement ornées, mais il veut faire du bien à tous et répandre ses faveurs sur ceux dont le besoin les réclame. Telles sont les qualités d'un roi, digne de ce nom. Ami des citoyens, ami des soldats, il soigne les premiers comme un berger qui veille à ce que son troupeau devienne florissant et vigoureux, en paissant dans des pâturages abondants et tranquilles, et il ne perd jamais de vue les seconds, les exerçant au courage, à la force, à la douceur, et les regardant comme des chiens de bonne race, vaillants gardiens de ses brebis, comme des compagnons de ses entreprises, des défenseurs du peuple, et non pas des ravisseurs et des pestes de son troupeau ; vrais loups, chiens de la pire espèce, qui, oubliant leur naturel et leur éducation, se font, au lieu de sauveurs et de protecteurs, des fléaux redoutables. Cependant il ne les souffre pas endormais, oisifs, mal aguerris : de tels gardiens auraient besoin d'être gardés eux-mêmes, mais il ne les veut pas rebelles à leurs chefs. Il sait que, avant toute chose et sans autre ressource, la discipline suffit pour triompher à la guerre. Il accoutumera ses soldats à supporter tous les travaux, à se montrer durs et sans mollesse, convaincu qu'il n'y a pas grand secours à attendre d'un gardien qui fuit le travail, qui ne sait pas le supporter et qui ne résiste pas à la fatigue. Et pour cela, il ne se bornera point à exhorter, à louer de tout coeur les bons soldats, à récompenser ou à punir avec une fermeté inexorable, agissant par la persuasion ou par la contrainte, il commencera tout d'abord par se montrer tel qu'il veut qu'on soit, s'abstenant de tout plaisir, ne souhaitant ni peu ni beaucoup la richesse, et n'en dépouillant point ses sujets, ne cédant jamais au sommeil et détestant l'oisiveté. Car il est nul, en vérité, et il ne sert de rien à personne, l'homme qui dort, ou qui, éveillé, a l'air d'être endormi. Ses sujets, j'en suis sûr, lui seront constamment soumis à lui et à ses magistrats, si on le voit obéir à ses excellentes lois et se soumettre à ses justes décrets, s'il accorde en tout la prééminence à la partie de son être vraiment royale et souveraine, et non point à la passion et au déréglement.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006