HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, IIe Panégyrique de Constance

ἄρα



Texte grec :

[26] Ὑμῖν δὲ εἰ θαυμαστὸν δοκεῖ τὸ μὴ δικαίως μεταποιεῖσθαι τῆς καλῆς ταύτης καὶ θεοφιλοῦς ἐπωνυμίας τοὺς πολλῆς μὲν γῆς καὶ ἐθνῶν ἀπείρων ἄρχοντας, γνώμῃ δὲ αὐτεξουσίῳ δίχα νοῦ καὶ φρονήσεως καὶ τῶν ταύτῃ ξυνεπομένων ἀρετῶν τὰ προστυχόντα κρίνοντας, ἴστε οὐδὲ ἐλευθέρους ὄντας, οὐ μόνον εἰ τὰ παρόντα οὐδενὸς σφίσιν ἐμποδὼν ὄντος ἔχοιεν καὶ ἐμφοροῖντο τῆς ἐξουσίας, ἀλλὰ καὶ εἰ τῶν ἐπιστρατευόντων κρατοῖεν καὶ ἐπιόντες ἀνυπόστατοί τινες σφόδρα καὶ ἄμαχοι φαίνοιντο. Εἰ δὲ ἀπιστεῖ τις ὑμῶν τῷ λόγῳ τῷδε, μάλα ἐμφανῶν μαρτύρων οὐκ ἀπορήσομεν, Ἑλλήνων ὁμοῦ καὶ βαρβάρων, οἳ μάχας πολλὰς καὶ ἰσχυρὰς λίαν μαχεσάμενοι καὶ νενικηκότες, ἔθνη μὲν ἐκτῶντο καὶ αὑτοῖς φόρους ἀπάγειν κατηνάγκαζον, ἐδούλευον δὲ αἴσχιον ἐκείνων ἡδονῇ καὶ τρυφῇ καὶ ἀκολασίᾳ καὶ ὕβρει καὶ ἀδικίᾳ. Τούτους δὲ οὐδὲ ἰσχυροὺς ἂν φαίη νοῦν ἔχων ἀνήρ, εἰ καὶ ἐπιφαίνοιτο καὶ ἐπιλάμποι μέγεθος τοῖς ἔργοις· μόνος γάρ ἐστι τοιοῦτος ὁ μετὰ ἀρετῆς ἀνδρεῖος καὶ μεγαλόφρων· ὅστις δὲ ἥττων μὲν ἡδονῶν, ἀκράτωρ δὲ ὀργῆς καὶ ἐπιθυμιῶν παντοίων, καὶ ὑπὸ σμικρῶν ἀπαγορεύειν ἀναγκαζόμενος, οὗτος δὲ οὐδὲ ἰσχυρὸς οὐδὲ ἀνδρεῖος ἀνθρωπίνην ἰσχύν· ἐπιτρεπτέον δὲ ἴσως αὐτῷ κατὰ τοὺς ταύρους ἢ τοὺς λέοντας ἢ τὰς παρδάλεις τῇ ῥώμῃ γάννυσθαι, εἰ μὴ καὶ ταύτην ἀποβαλὼν καθάπερ οἱ κηφῆνες ἀλλοτρίοις ἐφέστηκε πόνοις, αὐτὸς ὢν μαλθακὸς αἰχμητὴς καὶ δειλὸς καὶ ἀκόλαστος. Τοιοῦτος δὲ ὢν οὐ μόνον ἀληθοῦς ἐνδεὴς πλούτου καθέστηκεν, ἀλλὰ καὶ τοῦ πολυτιμήτου καὶ σεμνοῦ καὶ ἀγαπητοῦ, ἐξ οὗ παντοδαπαὶ κρεμάμεναι ψυχαὶ πράγματα ἔχουσι μυρία καὶ πόνους, τοῦ καθ´ ἡμέραν κέρδους ἕνεκα πλεῖν τε ὑπομένουσαι καὶ καπηλεύειν καὶ λῃστεύειν καὶ ἀναρπάζειν τὰς τυραννίδας· ζῶσι γὰρ ἀεὶ μὲν κτώμενοι, ἀεὶ δὲ ἐνδεεῖς, οὔτι τῶν ἀναγκαίων φημὶ σιτίων καὶ ποτῶν καὶ ἐσθημάτων· ὥρισται γὰρ ὁ τοιοῦτος πλοῦτος εὖ μάλα παρὰ τῆς φύσεως, καὶ οὐκ ἔστιν αὐτοῦ στέρεσθαι οὔτε τοὺς ὄρνιθας οὔτε τοὺς ἰχθύας οὐδὲ τὰ θηρία, ἀλλ´ οὐδὲ ἀνθρώπων τοὺς σώφρονας· ὅσους δὲ ἐνοχλεῖ χρημάτων ἐπιθυμία καὶ ἔρως δυστυχής, τούτους δὲ ἀνάγκη πεινῆν διὰ βίου καὶ ἀθλιώτερον ἀπαλλάττειν μακρῷ τῶν τῆς ἐφημέρου τροφῆς δεομένων· τούτοις μὲν γὰρ ἀποπλήσασι τὴν γαστέρα πολλὴ γέγονεν εἰρήνη καὶ ἀνακωχὴ τῆς ἀλγηδόνος, ἐκείνοις δὲ οὔτε ἡμέρα πέφηνεν ἀκερδὴς ἡδεῖα, οὔτε εὐφρόνη τὸν λυσιμελῆ καὶ λυσιμέριμνον ὕπνον ἐπάγουσα παῦλαν ἐνεποίησε τῆς ἐμμανοῦς λύττης, στροβεῖ δὲ αὐτῶν καὶ στρέφει τὴν ψυχὴν ἐκλογιζομένων καὶ ἀπαριθμουμένων τὰ χρήματα· καὶ οὐκ ἐξαιρεῖται τοὺς ἄνδρας τῆς ἐπιθυμίας καὶ τῆς ἐπ´ αὐτῇ λοιδορίας οὐδὲ ὁ Ταντάλου καὶ Μίδου πλοῦτος περιγενόμενος οὔτε ἡ μεγίστη καὶ χαλεπωτάτη δαιμόνων τυραννὶς προσγενομένη. Ἢ γὰρ οὐκ ἀκηκόατε Δαρεῖον τὸν Περσῶν μονάρχην ἢ μᾶλλον μισθωτόν, οὐ παντάπασι μοχθηρὸν ἄνθρωπον, δυσέρωτα δὲ αἰσχρῶς εἰς χρήματα, καὶ νεκρῶν θήκας ὑπὸ τῆς ἐπιθυμίας διορύττειν ἀναπειθόμενον καὶ πολυτελεῖς ἐπιτάττειν φόρους; ὅθεν αὐτῷ τὸ κλεινὸν ὄνομα γέγονε κατὰ πάντας ἀνθρώπους ἐκφανές· ἐκάλουν γὰρ αὐτὸν Περσῶν οἱ γνώριμοι ὅτιπερ Ἀθηναῖοι τὸν Σάραμβον.

Traduction française :

[26] Si vous trouvez étonnant que nous refusions le beau, le divin titre de nobles à ceux qui possèdent un vaste territoire, qui règnent arbitrairement sur des milliers de peuples, mais qui ne font preuve dans le jugement de leurs sujets ni d'intelligence, ni de sagesse, ni des qualités compagnes de cette vertu, sachez que ces hommes ne sont point libres, quand même rien dans le présent ne leur ferait obstacle et n'entraverait leur volonté , quand ils repousseraient les agressions de leurs ennemis, ou quand, les attaquant eux-mêmes, ils se montreraient redoutables et invincibles. Se refuse-t-on à croire ce que je dis, nous ne manquerons pas d'éclatants témoignages soit chez les Grecs, soit chez les barbares, qui, après avoir livré de nombreux et sanglants combats, dont ils sont sortis vainqueurs, après avoir subjugué des nations auxquelles ils ont imposé des tributs, ont été, plus honteusement qu'elles, les esclaves de leurs passions, de leur mollesse, de leur débauche, de leur violence, de leur injustice. Jamais homme sensé ne leur donnera le nom de forts, quelque célèbres, quelque brillants qu'ils soient par la grandeur de leurs exploits. On n'est fort, on n'est magnanime que par la vertu. Quiconque se laisse maîtriser par les passions, emporter par la colère, ou par les désirs de tout genre, subjuguer et dominer par les moindres faiblesses, celui-là n'est point fort, il n'a rien d'une trempe virile. Laissons-le se prévaloir d'une vigueur comparable à celle des taureaux, des lions ou des léopards, à moins que, privé même de cet avantage et semblable aux frelons, il ne tire profit des travaux des autres, n'étant lui-même qu'un soldat mou, lâche et efféminé. Assurément un tel homme manque non seulement de la vraie richesse, mais de ces biens acquis avec grand'peine, enviés, désirés, pour la possession desquels tant d'âmes, tenues en suspens, affrontent mille maux, mille dangers, prêtes, chaque jour, en vue du gain, à braver le péril des mers, à trafiquer, à brigander, à usurper des tyrannies. Car ils ne vivent que pour acquérir toujours, manquant toujours de tout, sauf les objets nécessaires à la vie, le manger, le boire, le vêtement, richesse que la nature a bien voulu répartir à tous les êtres, et dont elle n'en prive pas un seul, oiseau, poisson, bête sauvage, homme tempérant. Mais ceux que trouble le désir des richesses ou la triste passion de l'amour, sont condamnés à une faim perpétuelle et à vivre beaucoup plus malheureux que ceux qui n'ont pas les aliments de chaque jour. Ces derniers, en effet, après avoir satisfait leur appétit, trouvent la paix et la fin de leur souffrance. Pour eux pas de journée agréable, quand elle s'écoule sans profit, pas de nuit qui leur amène le sommeil, et qui, en délassant leurs membres et en chassant les soucis, donne un peu de repos à leur folle douleur. Au contraire, elle tourmente et torture leur âme, préoccupée de calculer et de supputer leurs richesses. De tels hommes ne pourraient être délivrés de leurs passions, et de la honte qui en est la suite, ni par les trésors de Tantale, ni par ceux de Midas, ni par le plus grand et le plus absolu des pouvoirs, celui des démons. N'avez-vous pas entendu dire que Darius, monarque des Perses, qui n'était pas dans une condition mercenaire, épris d'un fol amour pour les richesses, poussait la passion jusqu'à fouiller les tombeaux des morts et à grever ses peuples d'impôts? Aussi se fit-il un nom fameux parmi les hommes. Les notables persans lui donnèrent un surnom qui équivaut au mot Sarambe chez les Athéniens.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006