Texte grec :
[17] Καὶ ἵνα μὴ διατρίβειν δοκῶ αὖθίς τε ὑπὲρ τῶν
δυσχωριῶν διαλεγόμενος καὶ ὡς οὔτε στρατόπεδον ἦν οὐδὲ
χάρακα πλησίον καταβαλέσθαι οὔτε ἐπάγειν μηχανὰς καὶ
ἑλεπόλεις, ἀνύδρου δεινῶς ὄντος καὶ οὐδὲ μικρὰς λιβάδας
ἔχοντος τοῦ πέριξ χωρίου, ἐπ´ αὐτὴν εἶμι τὴν αἵρεσιν.
Καὶ εἰ βούλεσθε τὸ κεφάλαιον ἀθρόως ἑλεῖν τοῦ λόγου,
ὑπομνήσθητε τῆς τοῦ Μακεδόνος ἐπὶ τοὺς Ἰνδοὺς πορείας,
οἳ τὴν πέτραν ἐκείνην κατῴκουν, ἐφ´ ἣν οὐδὲ τῶν ὀρνίθων
ἦν τοῖς κουφοτάτοις ἀναπτῆναι, ὅπως ἑάλω, καὶ οὐδὲν
πλέον ἀκούειν ἐπιθυμήσετε, πλὴν τοσοῦτον μόνον, ὅτι
Ἀλέξανδρος μὲν ἀπέβαλε πολλοὺς Μακεδόνας ἐξελὼν τὴν
πέτραν, ὁ δὲ ἡμέτερος ἄρχων καὶ στρατηγὸς οὐδὲ χιλίαρχον
ἀποβαλὼν ἢ λοχαγόν τινα, ἀλλ´ οὐδὲ ὁπλίτην τῶν ἐκ καταλόγου,
καθαρὰν καὶ ἄδακρυν περιεποιήσατο τὴν νίκην.
Ἕκτωρ δὲ οἶμαι καὶ Σαρπηδὼν πολλοὺς ἐκ τοῦ τειχίσματος
ἔβαλον, ἐντυχόντες δὲ ἀριστεύοντι Πατρόκλῳ, ὁ μὲν ἐπὶ
τῶν νεῶν κτείνεται, ὁ δὲ ἔφευγεν αἰσχρῶς οὐδὲ ἀνελόμενος
τὸ σῶμα τοῦ φίλου· οὕτως οὐδενὶ ξὺν νῷ, ῥώμῃ δὲ
μᾶλλον σωμάτων θρασυνόμενοι, τὴν ἐς τὸ τεῖχος πάροδον
ἐτόλμων. Βασιλεὺς δέ, οὗ μὲν ἀλκῆς ἔργον ἐστὶ καὶ θυμοῦ,
χρῆται τοῖς ὅπλοις καὶ κρατεῖ ξυμβουλίᾳ, οὗ δὲ μόνον
ἐδέησε γνώμης, ταύτῃ κυβερνᾷ, καὶ κατεργάζεται πράγματα
τοσαῦτα, ὁπόσα οὐδὲ ὁ σίδηρος ἐξελεῖν ἰσχύσει.
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Traduction française :
[17] Je n'ai pas besoin d'insister longuement sur les difficultés
de la position, où l'on ne pouvait ni asseoir un camp, ni
construire des retranchements près du fort, ni faire avancer
les machines et les hélépoles, le pays manquant absolument
d'eau, ou n'ayant que quelques minces filets autour de la forteresse.
J'arrive à la prise elle-même; et, si vous voulez me
permettre de résumer tout en un mot, rappelez-vous l'expédition
du roi de Macédoine chez les Indiens, qui habitaient cette
fameuse roche au-dessus de laquelle ne pouvaient voler les
oiseaux même les plus légers {la roche Aornos} ; souvenez-vous
comment elle fut prise, et vous n'aurez plus rien à savoir, sinon
qu'Alexandre perdit un grand nombre de Macédoniens à l'assaut de cette
roche, tandis que notre chef et général, en ne perdant pas un
tribun, pas un centurion, pas même un soldat de ses cadres,
remporta une victoire sans tache et sans larmes. Hector, je le
sais, et Sarpédon frappent beaucoup de guerriers sur le retranchement;
mais quand ils ont trouvé Patrocle qui fait des prodiges
de valeur, l'un est tué près des vaisseaux, l'autre s'enfuit
honteusement, sans emporter le corps de son ami. Tant il est
vrai que c'était moins la réflexion que la force du corps, dont
ils étaient si fiers, qui les avait poussés à cette irruption sur le
retranchement. L'empereur, quand il faut de la vigueur et du
courage, sait se servir des armes, mais il les subordonne à la
prudence; puis, quand il faut seulement de la prudence, il
sait en user pour accomplir des actes plus glorieux que ceux
qu'il eût exécutés avec le fer.
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