Texte grec :
[7] Τοῦτο μὲν δὴ καὶ αὖθις τεύξεται λόγου· ἐκεῖνο δὲ
ἤδη ῥητέον ὡς οὐδὲ ἐν τοῖς κειμένοις ἦν οὐδὲ ἐν τοῖς
φεύγουσιν ὁ παιδοτρίβης τοῦ τυράννου· τὸ γὰρ μηδὲ ἐλπίσαι
συγγνώμην εὔλογον οὕτω μὲν ἄδικα διανοηθέντα, ἀσεβῆ δὲ
ἐξεργασάμενον, φόνων τε ἀδίκων ἀνδρῶν καὶ γυναικῶν,
πολλῶν μὲν ἰδιωτῶν, πάντων δὲ σχεδὸν ὁπόσοι τοῦ βασιλείου
γένους μετεῖχον ἁψάμενον, οὔτι ξὺν δείματι οὐδὲ ἄν
τις ἐμφύλιον φόνον διανοηθείη δρῶν, παλαμναίους τινὰς
καὶ μιάστορας δεδιὼς καὶ ὑφορώμενος ἐκ τοῦ μιάσματος,
ἀλλὰ ὥσπερ τισὶ καθαρσίοις καινοῖς καὶ ἀτόποις τοὺς
πρόσθεν ἀπονιπτόμενος, ἄνδρα ἐπ´ ἀνδρὶ καὶ γυναῖκας ἐπὶ
τοῖς φιλτάτοις ἀποκτιννύς, εἰκότως ἀπέγνω τὴν ἱκετηρίαν.
Ταῦτα εἰκὸς μὲν αὐτὸν διανοηθῆναι, εἰκὸς δὲ καὶ ἄλλως
ἔχειν· οὐ γὰρ δὴ ἴσμεν ὅ τί ποτε παθὼν ἢ δράσας ᾤχετο
ἄιστος, ἄφαντος· ἀλλ´ εἴτε αὐτὸν δαίμων τιμωρὸς
ξυναρπάσας, καθάπερ Ὅμηρός φησι τὰς τοῦ Πανδάρεω
θυγατέρας, ἐπὶ γῆς ἄγει πέρατα ποινὰς ἀπαιτήσων τῶν
διανοημάτων, εἴτε αὐτὸν ὁ ποταμὸς ὑποδεξάμενος ἑστιᾶν
κελεύει τοὺς ἰχθῦς, οὔτι πω δῆλον. Ἄχρι μὲν γὰρ τῆς
μάχης αὐτῆς καὶ ὁπηνίκα οἱ λόχοι συνετάττοντο πρὸς
φάλαγγα θρασὺς ἦν ἐν μέσοις ἀναστρεφόμενος· ἐπεὶ δὲ
ἐπράχθη τὰ τῆς μάχης, ὥσπερ ἦν ἄξιον, ἀφανὴς ᾤχετο
οὐκ οἶδα ὑπὸ τοῦ θεῶν ἢ δαιμόνων κρυφθείς, πλὴν ὅτι γε
οὐκ ἐπ´ ἀμείνοσι ταῖς τύχαις εὔδηλον. Οὐ γὰρ δὴ αὖθις
ἔμελλε φανεὶς ἐπ´ ἐξουσίας ὑβρίζων ἀδεῶς εὐδαιμονήσειν,
ὡς ᾤετο, ἀλλὰ ἐς τὸ παντελὲς ἀφανισθεὶς τιμωρίαν ὑφέξειν
αὑτῷ μὲν δυστυχῆ, πολλοῖς δὲ ὠφέλιμον καὶ πρὸς
ἐπανόρθωσιν. Τὰ μὲν δὴ περὶ τὸν μηχανοποιὸν τῆς ὅλης
ὑποθέσεως πλείονος ἀξιωθέντα λόγου, μέσῃ τῇ πράξει
παρελόμενα τὸ ξυνεχὲς τῆς διηγήσεως, ἐνταῦθά που πάλιν
ἀφετέα· ἐπανιτέον δὲ ὅθενπερ ἐξῆλθον καὶ ἀποδοτέον τὸ
τέλος τῆς μάχης.
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Traduction française :
[7] Je reviendrai du reste sur ce point.
Disons maintenant comment ce pédagogue du tyran ne
se trouva ni parmi les morts ni parmi les fuyards. Comme c'eût
été démence à lui d'espérer son pardon, après ses criminelles
tentatives, ses actes impies, les meurtres injustes d'un grand
nombre d'hommes et de femmes de condition privée ou se rattachant
presque tous à la famille impériale, dont il avait versé
le sang; quoiqu'il n'eût rien à en redouter ni à exercer de vengeance
civile par crainte des Furies vengeresses de ses crimes;
mais, comme entraîné par une sorte de désir d'effacer ses
anciens forfaits par de nouvelles et folles expiations, il avait fait
périr homme sur homme, femme sur femme, avec les objets les
plus chers à leur tendresse, il n'avait pas eu tort de désespérer
de sa grâce. Peut-être fut-ce là sa pensée, peut-être aussi en
est-il autrement. Car nous ne savons au juste ni ce qu'il a fait
ni ce qui lui est arrivé : seulement, il a disparu, il s'est évanoui.
Un démon vengeur l'a-t-il enlevé, comme Homère le dit des
filles de Pandare, et l'a-t-il emporté aux extrémités de la terre
pour lui faire expier ses perfides desseins, ou bien le fleuve
l'a-t-il englouti pour servir de pâture aux poissons? Nul ne le
sait. Avant la bataille, quand les troupes se formaient en corps
d'armée, on le vit audacieux courir à travers les rangs; mais
après le combat, commute on devait s'y attendre, il disparut
emporté par Dieu ou par les démons. Que ce ne soit pas pour
le réserver à de meilleurs destins, la chose est évidente. Car
s'il devait jamais revenir, ce ne serait pas pour jouir tranquillement,
suivant son espoir, du fruit de ses violences, mais pour
disparaître, frappé d'un supplice aussi terrible pour lui qu'utile
aux autres. Mais en voilà beaucoup plus qu'il n'en faut sur le
machinateur de toute cette entreprise. Achevons cette digression,
qui coupe la suite de notre récit, et reprenons, en revenant
à notre point de départ, et en disant l'issue de la bataille.
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