HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, IIe Panégyrique de Constance

ἔνδον



Texte grec :

[12] Ἆρά γε ἄξιον ταύτην παραβάλλειν τὴν μάχην ταῖς ὑπὲρ τῶν νεῶν τῶν Ἑλληνικῶν καὶ τοῦ τείχους; ἀθρεῖτε δὲ ὧδε τὴν ὁμοιότητα καὶ τὸ διάφορον λογίζεσθε. Ἑλλήνων μὲν Αἴαντε καὶ οἱ Λαπίθαι καὶ Μενεσθεὺς τοῦ τείχους εἶξαν καὶ περιεῖδον τὰς πύλας συντριβομένας ὑφ´ Ἕκτορος καὶ τῶν ἐπάλξεων ἐπιβεβηκότα τὸν Σαρπηδόνα· οἱ δὲ οὐδὲ διαρραγέντος αὐτομάτως τοῦ τείχους ἐνέδοσαν, ἀλλὰ ἐνίκων μαχόμενοι καὶ ἀπεκρούοντο Παρθυαίους ξὺν Ἰνδοῖς ἐπιστρατεύσαντας· εἶτα ὁ μὲν ἐπιβὰς τῶν νεῶν ἀπὸ τῶν ἰκρίων ὥσπερ ἐρύματος πεζὸς διαγωνίζεται, οἱ δὲ πρότερον ἀπὸ τῶν τειχῶν ἐναυμάχουν· τέλος δὲ οἱ μὲν τῶν ἐπάλξεων εἶξαν καὶ τῶν νεῶν, οἱ δὲ ἐνίκων ναυσί τε ἐπιόντας καὶ πεζῇ τοὺς πολεμίους. Ἀλλὰ γὰρ εὖ ποιῶν ὁ λόγος ἐπὶ τὸν Ἕκτορα καὶ τὸν Σαρπηδόνα, οὐκ οἶδα ὅπως, ὑπηνέχθη καὶ ἐπ´ αὐτό γέ φασι τῶν ἔργων τὸ κεφάλαιον, τὴν καθαίρεσιν τοῦ τείχους, ὃ μιᾷ πρότερον ἡμέρᾳ τοὺς Ἀχαιούς φησι, τοῦ Πυλίου δημαγωγοῦ καὶ βασιλέως ξυμπείθοντος, ἄρρηκτον νηῶν τε καὶ αὐτῶν εἶλαρ κατασκευάσασθαι. Σχεδὸν γάρ μοι τοῦτο φαίνεται τὸ γενναιότατον τῶν ἔργων Ἕκτορος, καὶ οὐχὶ Γλαύκου τέχνῃ συνεῖναι οὐδὲ σοφωτέρας ἐπινοίας δεῖται, Ὁμήρου σαφῶς διδάσκοντος ὡς Ἀχιλλέως μὲν φανέντος ἐδύσατο οὐλαμὸν ἀνδρῶν, Ἀγαμέμνονος δὲ τοῖς Τρωσὶν ἐπικειμένου καὶ ἐς τὸ τεῖχος καταδιώξαντος Ἕκτορα ὕπαγε Ζεύς, ἵνα ἀποσώζοιτο καθ´ ἡσυχίαν. Προσπαίζων δὲ αὐτὸν ὁ ποιητὴς καὶ καταγελῶν τῆς δειλίας ὑπὸ τῇ φηγῷ καὶ πρὸς ταῖς πύλαις ἤδη καθημένῳ τὴν Ἶριν ἥκειν ἔφη παρὰ τοῦ Διὸς φράζουσαν· Ὄφρ´ ἂν μέν κεν ὁρᾷς Ἀγαμέμνονα, ποιμένα λαῶν, Θύνοντ´ ἐν προμάχοισιν, ἐναίροντα στίχας ἀνδρῶν, Τόφρ´ ὑπόεικε μάχης. Πῶς γὰρ εἰκὸς οὕτως ἀγεννῆ καὶ δειλὰ παραινεῖν τὸν Δία, ἄλλως τε οὐδὲ μαχομένῳ, ξὺν πολλῇ δὲ ἑστῶτι ῥᾳστώνῃ; Καὶ ὁπηνίκα δὲ ὁ τοῦ Τυδέως, τῆς Ἀθηνᾶς πολλὴν ἐκ τοῦ κράνους ἀναπτούσης φλόγα, πολλοὺς μὲν ἔκτεινε, φεύγειν δὲ ἠνάγκαζε τοὺς ὑπομένοντας, πόρρω τε ἀφειστήκει τοῦ πολέμου καὶ πολλὰ ὑπομένων ὀνείδη ἀπέγνω μὲν κρατοῦσι τοῖς Ἀχαιοῖς ἀντιστῆναι, εὐπρεπῆ δὲ ποιεῖται τὴν εἰς τὸ ἄστυ πορείαν, ὡς τῇ μητρὶ παραινέσων ἐξιλεοῦσθαι τὴν Ἀθηνᾶν μετὰ τῶν Τρωάδων. Καίτοι εἰ μὲν αὐτὸς ἱκέτευε πρὸ τοῦ νεὼ ξὺν τῇ γερουσίᾳ, πολὺν ἂν εἶχε λόγον· προσήκει γὰρ οἶμαι τὸν στρατηγὸν ἢ βασιλέα καθάπερ ἱερέα καὶ προφήτην θεραπεύειν ἀεὶ ξὺν κόσμῳ τὸν θεὸν καὶ μηδὲν ὀλιγωρεῖν μηδὲ ἑτέρῳ μᾶλλον προσήκειν ἡγεῖσθαι μηδὲ ἐπιτρέπειν, ἀνάξιον αὐτοῦ νομίζοντα τὸ διακόνημα.

Traduction française :

[12] Eh bien, peut-on comparer, je le demande, ce combat avec ceux qui furent livrés près des vaisseaux grecs et sous les murailles? Voyez en quoi ils se ressemblent, et considérez comment ils diffèrent. Du côté des Grecs, les deux Ajax, les Lapithes et Ménesthée ont abandonné le mur, et ont laissé Hector briser les portes et Sarpédon franchir les remparts. Ici les assiégeants, loin de quitter la brèche, combattent victorieusement et repoussent l'assaut des Parthes et des Indiens. L'un des Grecs monté sur les vaisseaux, combat à pied de dessus le tillac, comme du haut d'un mur; les nôtres, de dessus leurs murailles, livrent un combat naval. A la fin, les Grecs quittent les remparts et les vaisseaux ; les nôtres battent les ennemis qui les ont attaqués de pied ou sur leurs navires. Il est heureux pour moi que mon sujet m'ait conduit, je ne sais comment, à parler d'Hector et de Sarpédon, et de ce qu'on regarde comme le plus important de leurs exploits, la destruction du mur, que le poète, dans une harangue qu'il place dans la bouche du vieillard de Pylos, parlant au nom du roi, appelle un rempart inexpugnable élevé par les Grecs. C'est, à mon avis, le plus héroïque fait d'armes d'Hector. Mais il ne faut ni l'art de Glaucus, ni un esprit bien subtil, puisque Homère se charge de nous l'apprendre, pour voir que, quand Achille paraît, "Hector court se cacher dans les rangs des soldats", et que, au moment où Agamemnon presse les Troyens et les poursuit jusqu'aux mus, Jupiter dérobe Hector pour le sauver à son aise. Le poète lui-même semble se rire de la timidité de ce héros, lorsqu'il feint qu'Iris, envoyée par Jupiter, trouve Hlector sous le hêtre, assis auprès des portes, et lui dit : "Oui, tant que tu verras aux premiers bataillons 4 Combattre Agamemnon, pasteur des nations, Furieux, renversant les guerriers sous les armes, Abstiens-toi du combat." Comment se peut-il faire que Jupiter ait donné cet indigne et lâche conseil, surtout à un guerrier qui ne combat plus et qui demeure dans le repos le plus complet? Et puis , quand le fils de Tydée, dont Minerve rend le casque étincelant de flammes, égorge tant de Troyens et met en fuite ceux qui résistent, que fait Hector? Il se tient loin de la mêlée : insensible à tous les reproches, il n'a pas le coeur de s'opposer aux Achéens victorieux, et colore son retour dans la ville du prétexte d'engager sa mère à aller supplier Minerve avec les femmes troyennes. Encore s'il s'était prosterné lui-même avec le sénat dans le vestibule du temple, ce serait un acte louable ! Il convient, en effet, qu'un chef d'armée ou un roi, en sa qualité de prêtre et de prophète, ne manque jamais de rendre à la Divinité les honneurs qui lui sont dus, qu'il n'en néglige aucun, qu'il n'en remette point le soin à d'autres, et qu'il ne regarde pas ce service comme au-dessous de sa dignité.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006