HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

ἕνεκεν



Texte grec :

[29] ἀφικομένου μου πρὸς ὑμᾶς, ὁ δῆμος ἐν τῷ θεάτρῳ, πνιγόμενος ὑπὸ τῶν πλουσίων, ἀφῆκε φωνὴν πρῶτον ταύτην· «Πάντα γέμει, πάντα πολλοῦ.» Τῆς ἐπιούσης διελέχθην ἐγὼ τοῖς δυνατοῖς ὑμῶν, ἐπιχειρῶν πείθειν ὅτι κρεῖττόν ἐστιν ὑπεριδόντας ἀδίκου κτήσεως εὖ ποιῆσαι πολίτας καὶ ξένους. Οἱ δὲ ἐπαγγειλάμενοι τοῦ πράγματος ἐπιμελήσεσθαι, μηνῶν ἑξῆς τριῶν ὑπεριδόντος μου καὶ περιμείναντος, οὕτως ὀλιγώρως ἔσχον τοῦ πράγματος, ὡς οὐδεὶς ἂν ἤλπισεν. Ἐπεὶ δὲ ἑώρων ἀληθῆ τὴν τοῦ δήμου φωνὴν καὶ τὴν ἀγορὰν οὐχ ὑπὸ ἐνδείας, ἀλλὰ ὑπὸ ἀπληστίας τῶν κεκτημένων στενοχωρουμένην, ἔταξα μέτριον ἑκάστου τίμημα καὶ δῆλον ἐποίησα πᾶσιν. Ἐπεὶ δὲ ἦν τὰ μὲν ἄλλα παρ´ αὐτοῖς πολλὰ πάνυ (καὶ γὰρ ἦν οἶνος καὶ ἔλαιον καὶ τὰ λοιπὰ πάντα), σίτου δὲ ἐνδεῶς εἶχον, ἀφορίας δεινῆς ὑπὸ τῶν ἔμπροσθεν αὐχμῶν γενομένης, ἔδοξέ μοι πέμπειν εἰς Χαλκίδα καὶ Ἱερὰν πόλιν καὶ πόλεις τὰς πέριξ, ἔνθεν εἰσήγαγον ὑμῖν μέτρων τετταράκοντα μυριάδας. Ὡς δὲ ἀνάλωτο καὶ τοῦτο, πρότερον μὲν πεντάκις χιλίους, ἑπτάκις χιλίους δὲ ὕστερον, εἶτα νῦν μυρίους, οὓς ἐπιχώριόν ἐστι λοιπὸν ὀνομάζειν μοδίους, ἀνάλισκον σίτου, πάντας οἴκοθεν ἔχων. Ἀπὸ τῆς Αἰγύπτου κομισθέντα μοι σῖτον ἔδωκα τῇ πόλει, πραττόμενος ἀργύριον οὐ κατὰ δέκα μέτρα, ἀλλὰ πεντεκαίδεκα τοσοῦτον, ὅσον ἐπὶ τῶν δέκα πρότερον. Εἰ δὲ τοσαῦτα μέτρα θέρους ἦν παρ´ ὑμῖν τοῦ νομίσματος, τί προσδοκᾶν ἔδει τηνικαῦτα, ἡνίκα φησὶν ὁ Βοιώτιος ποιητὴς χαλεπὸν γενέσθαι τὸν λιμὸν ἐπὶ τῷ δράγματι; ἆρ´ οὐ πέντε μόγις καὶ ἀγαπητῶς, ἄλλως τε καὶ τηλικούτου χειμῶνος ἐπιγενομένου; τί οὖν ὑμῶν οἱ πλούσιοι; τὸν μὲν ἐπὶ τῶν ἀγρῶν σῖτον λάθρᾳ ἀπέδοντο πλείονος, ἐβάρησαν δὲ τὸ κοινὸν τοῖς ἰδίοις ἀναλώμασι. Καὶ οὐχ ἡ πόλις μόνον ἐπὶ τοῦτο συρρεῖ, οἱ πλεῖστοι δὲ καὶ ἐκ τῶν ἀγρῶν συντρέχουσιν, ὃ μόνον ἐστὶν εὑρεῖν πολὺ καὶ εὔωνον, ἄρτους ὠνούμενοι. Καίτοι τίς μέμνηται παρ´ ὑμῖν εὐθηνουμένης τῆς πόλεως πεντεκαίδεκα μέτρα σίτου πραθέντα τοῦ χρυσοῦ; Ταύτης ἕνεκεν ὑμῖν ἀπηχθόμην ἐγὼ τῆς πράξεως, ὅτι τὸν οἶνον ὑμῖν οὐκ ἐπέτρεψα καὶ τὰ λάχανα καὶ τὰς ὀπώρας ἀποδόσθαι χρυσοῦ, καὶ τὸν ὑπὸ τῶν πλουσίων ἀποκεκλεισμένον ἐν ταῖς ἀποθήκαις σῖτον ἄργυρον αὐτοῖς καὶ χρυσὸν ἐξαίφνης παρ´ ὑμῶν γενέσθαι. Ἐκεῖνοι μὲν γὰρ αὐτὸν ἔξω τῆς πόλεως διέθεντο καλῶς, ἐργασάμενοι τοῖς ἀνθρώποις λιμὸν ἀλοιητῆρα βροτείων, ὡς ὁ θεὸς ἔφη τοὺς ταῦτα ἐπιτηδεύοντας ἐξελέγχων.

Traduction française :

[29] A peine suis-je arrivé chez vous que le peuple, écrasé par les riches, s'écrie au théâtre : « On a de tout et tout est hors de prix! » Le lendemain j'ai une conversation avec vos notables et je cherche à leur faire comprendre qu'il vaut mieux sacrifier un gain injuste et faire du bien à leurs concitoyens et aux étrangers. Ils me promettent de s'occuper de l'affaire, que je perds de vue et dont j'attends l'issue pendant trois mois, tant ils y mettent d'inconcevable négligence ! Moi, voyant que les plaintes du peuple sont fondées, et que la cherté des denrées ne vient pas de la disette, mais de l'insatiable cupidité des propriétaires, je taxe chaque objet à un taux raisonnable et je fais publier le tarif. Or, il y avait de tout en abondance, du vin, de l'huile et le reste : le blé seul était rare parce que la sécheresse de l'année précédente avait fait manquer la récolte. Je prends soin d'envoyer à Chalcis, à Hiérapolis et aux villes des environs : j'en fais venir pour vous trente myriades de mesures. Lorsque cette provision est consommée, je prends d'abord cinq mille, puis sept mille et enfin dix mille autres mesures, de celles que vous nommez muids, c'est-à-dire tout le blé qu'on m'avait envoyé d'Égypte, je vous le donne, sans exiger d'autre payement pour quinze mesures que ce que vous paviez auparavant pour dix. Si, dès l'été, cette quantité de blé valait déjà un statère d'or, que deviez-vous vous attendre à le payer dans la saison où? comme dit le poète béotien : "La rigueur de la faim sévit sur la maison"? N'auriez-vous pas été contents d'en recevoir même moins de cinq pendant l'hiver et surtout un hiver aussi rude? Pourquoi donc alors vos concitoyens riches vendaient-ils en cachette le blé qu'ils avaient à la campagne et grevaient-ils leur cité natale à leurs propres dépens? Car aujourd'hui ce n'est pas seulement le peuple de la ville, mais celui des champs qui accourt acheter du pain, que l'on trouve en abondance et à bon marché. Or, quel est celui de vous qui se souvient d'avoir vu vendre ici, aux époques les plus florissantes, quinze mesures de blé pour un statère d'or? Ainsi la cause de votre haine, c'est que je n'ai pas souffert que l'on vendit au poids de l'or le vin, les légumes et les produits de l'automne, ni que le blé gardé sous clef par les riches dans leurs greniers se trouvât tout à coup changé par eux en or et en argent. En effet, ils l'ont vendu bel et bien hors de la ville et ont fait fondre sur les citoyens la famine, que le dieu, condamnant ceux qui se livrent à ces manœuvres, appelle le fléau des mortels.





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Dernière mise à jour : 16/11/2006