HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

ἁπάντων



Texte grec :

[26] Ἡμῖν μὲν οὖν ἐδόκει ταῦτα καλά, πρᾳότης ἀρχόντων μετὰ σωφροσύνης, ᾠόμεθά τε ὑμῖν ἱκανῶς διὰ τούτων καλοὶ φανεῖσθαι τῶν ἐπιτηδευμάτων. Ἐπεὶ δὲ ὑμᾶς ἥ τε βαθύτης ἀπαρέσκει τοῦ γενείου καὶ τὸ ἀτημέλητον τῶν τριχῶν καὶ τὸ μὴ παραβάλλειν τοῖς θεάτροις καὶ τὸ ἀξιοῦν ἐν τοῖς ἱεροῖς εἶναι σεμνοὺς καὶ πρὸ τούτων ἁπάντων ἡ περὶ τὰς κρίσεις ἡμῶν ἀσχολία καὶ τὸ τῆς ἀγορᾶς εἴργειν τὴν πλεονεξίαν, ἑκόντες ὑμῖν ἐξιστάμεθα τῆς πόλεως. Οὐ γὰρ οἶμαι ῥᾴδιον ἐν γήρᾳ μεταθεμένῳ διαφυγεῖν τὸν λεγόμενον ὑπὲρ τοῦ ἰκτῖνος μῦθον. Λέγεται γάρ τοι καὶ τὸν ἰκτῖνα φωνὴν ἔχοντα παραπλησίαν τοῖς ἄλλοις ὄρνισιν ἐπιθέσθαι τῷ χρεμετίζειν, ὥσπερ οἱ γενναῖοι τῶν ἵππων, εἶτα τοῦ μὲν ἐπιλαθόμενον, τὸ δὲ οὐ δυνηθέντα ἑλεῖν ἱκανῶς ἀμφοῖν στέρεσθαι καὶ φαυλότερον τῶν ἄλλων ὀρνίθων εἶναι τὴν φωνήν. Ὃ δὴ καὶ αὐτὸς εὐλαβοῦμαι παθεῖν, ἀγροικίας τε ἅμα καὶ δεξιότητος ἁμαρτεῖν. Ἤδη γάρ, ὡς καὶ ὑμεῖς αὐτοὶ συνορᾶτε, πλησίον ἐσμὲν ἐθελόντων θεῶν, Εὖτέ μοι λευκαὶ μελαίναις ἀναμεμίξονται τρίχες, ὁ Τήιος ἔφη ποιητής.

Traduction française :

[26] Nous nous étions donc imaginé qu'il est beau de commander aux citoyens avec douceur, et nous croyions que cette bonne pensée nous ferait paraître suffisamment beaux. Mais puisque la longueur de notre barbe vous offusque, ainsi que l'état inculte de nos cheveux, notre aversion pour le théâtre et notre désir de conserver aux temples leur majesté, sans parler avant tout de notre vigilance à faire observer la justice et à réprimer la cupidité des vendeurs, nous nous éloignons sans regret de votre ville. Car je ne pourrais guère, je crois, en me changeant dans ma vieillesse, éviter le sort du milan, dont parle la fable. On dit que le milan, qui chantait jadis comme les autres oiseaux, voulut hennir comme les chevaux de race : il désapprit le chant, ne put apprendre à hennir, fut ainsi privé de l'un et l'autre avantage, et devint l'oiseau le plus disgracié pour la voix. Je crains d'éprouver le même sort et de perdre ma rusticité, sans acquérir de l'élégance; car vous le voyez vous-mêmes, je touche, puisque le ciel le veut, à l'âge où, comme le dit le poète de Téos : "Aux cheveux noirs se mêle un peu de cheveux blancs".





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Dernière mise à jour : 16/11/2006