HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

δὴ



Texte grec :

[24] Τοιαῦτα εἰπὼν τότε μέμνημαι, καὶ ὁ μὲν θεὸς ἐμαρτύρησέ μου τοῖς λόγοις, ὡς μήποτε ὤφελεν, ἐκλιπὼν τὸ προάστειον, ὃ πολὺν ἐτήρησε χρόνον ἐν ἐκείνῃ τῇ ζάλῃ τρέψας ἀλλαχοῦ τῶν κρατούντων τὴν διάνοιαν καὶ τὼ χεῖρε βιασάμενος. Ὑμῖν δὲ ἀπηχθόμην ἐγὼ ποιῶν ἀνοήτως. Ἐχρῆν γὰρ σιωπᾶν, ὥσπερ οἶμαι πολλοὶ καὶ ἄλλοι τῶν συνεισελθόντων ἐμοί, καὶ μὴ πολυπραγμονεῖν μηδὲ ἐπιτιμᾶν. Ἀλλὰ ὑπὸ προπετείας ἐγὼ καὶ τῆς καταγελάστου κολακείας (οὐ γὰρ δὴ νομιστέον ὑπ´ εὐνοίας ἐμοὶ τότε εἰρῆσθαι τοὺς πρὸς ὑμᾶς λόγους, ἀλλ´ οἶμαι δόξαν θηρεύων εὐλαβείας τε εἰς τοὺς θεοὺς καὶ εἰς ὑμᾶς εὐνοίας ἀδόλου· τοῦτο δέ ἐστιν οἶμαι παγγέλοιος κολακεία) πολλὰ ὑμῶν μάτην κατέχεα. Δίκαια τοίνυν εἰργάζεσθέ με τῶν ἐπιτιμήσεων ἐκείνων ἀμυνόμενοι καὶ ἐναλλάττοντες τὰ χωρία. Ἐγὼ μὲν ὑπὸ τῷ θεῷ πρὸς τῷ βωμῷ καὶ τοῖς τοῦ ἀγάλματος ἴχνεσιν ἐν ὀλίγοις ὑμῶν κατέδραμον· ὑμεῖς δὲ ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς ἐν τῷ δήμῳ διὰ τῶν ἱκανῶν τὰ τοιαῦτα χαριεντίζεσθαι πολιτῶν. Εὖ γὰρ ἴστε, πάντες οἱ λέγοντες κοινοῦνται πρὸς τοὺς ἀκούοντας τοὺς λόγους, καὶ ὁ ξὺν ἡδονῇ τῶν βλασφημιῶν ἀκροασάμενος, μετέχων τῆς ἴσης ἡδονῆς ἀπραγμονέστερον τοῦ λέγοντος, κοινωνός ἐστι τῆς αἰτίας. Εἴρηται οὖν ὑμῖν δι´ ὅλης καὶ ἠκρόαται τῆς πόλεως ὁπόσα εἰς τουτονὶ πέπαικται τὸν φαῦλον πώγωνα καὶ τὸν οὐδὲν ἐπιδείξαντα ὑμῖν καλὸν οὐδὲ ἐπιδείξοντα τρόπον. Οὐ γὰρ ἐπιδείξει βίον ὑμῖν ὁποῖον ὑμεῖς ἀεὶ μὲν ζῆτε, ποθεῖτε δὲ ὁρᾶν καὶ ἐν τοῖς ἄρχουσιν.

Traduction française :

[24] Voilà ce que je me souviens d'avoir dit, et le dieu a confirmé mes paroles. Et plût au ciel qu'il n'eût jamais quitté le séjour voisin de la ville, qu'il avait habitée si longtemps, afin de pouvoir, dans ces temps calamiteux, changer l'esprit et arrêter les mains de la violence devenue maîtresse! Mais en m'emportant contre vous, j'ai fait un acte de folie. J'aurais dû, je crois, garder le silence, comme tant d'autres entrés avec moi dans le temple, et ne point m'ingérer dans vos affaires pour vous adresser des reproches. J'ai cédé à un mouvement d'étourderie et de flatterie ridicule. Car il ne faut pas croire que la bienveillance m'ait dicté les paroles que je vous adresse : non, j'ai couru sans doute après le renom d'un zèle ardent envers les dieux et d'une affection sincère envers vous. C'est là, je présume, une flatterie vraiment risible, et voilà pourquoi je vous ai vainement accablés de mes traits. Vous avez donc raison de vous venger de ces reproches, même en changeant la place des interlocuteurs. Car moi, c'est en face du dieu, devant son autel, aux pieds de sa statue, et devant un petit nombre de témoins que j'ai couru sus à vos méfaits; vous, c'est en plein agora, devant le peuple et par la bouche de citoyens pleins de talent, que vous me faites ces gracieusetés. Or, sachez-le bien, tous ceux qui parlent se font des complices de ceux qui les écoutent; et ceux qui écoutent avec plaisir des calomnies, tout en goûtant un plaisir moins immédiat que celui qui parle, deviennent pourtant les complices de sa langue. On a donc dit et entendu dans votre cité toutes les plaisanteries décochées contre cette pauvre barbe et contre le barbu qui ne vous a jamais fait voir et ne vous fera voir jamais un aimable caractère. Car il ne vous fera point voir un train de vie semblable â celui que vous ne cessez de mener et que vous désirez voir dans ceux qui vous gouvernent.





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Dernière mise à jour : 16/11/2006