HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

ἡδονῆς



Texte grec :

[18] Ἔδωκάν ποτε τῶν τοιούτων σκωμμάτων Ῥωμαίοις Ταραντῖνοι δίκας, ὅτι μεθύοντες ἐν τοῖς Διονυσίοις ὕβρισαν αὐτῶν τὴν πρεσβείαν. Ὑμεῖς δέ ἐστε τῶν Ταραντίνων τὰ πάντα εὐδαιμονέστεροι, ἀντὶ μὲν ὀλίγων ἡμερῶν ὅλον εὐπαθοῦντες ἐνιαυτόν, ἀντὶ δὲ τῶν ξένων πρέσβεων εἰς αὐτοὺς ἐξυβρίζοντες τοὺς ἄρχοντας καὶ τούτων εἰς τὰς ἐπὶ τοῦ γενείου τρίχας καὶ τὰ ἐν τοῖς νομίσμασι χαράγματα. Εὖ γε, ὦ πολῖται σώφρονες, οἵ τε παίζοντες τὰ τοιαῦτα καὶ οἱ τῶν παιζόντων ἀποδεχόμενοι καὶ ἀπολαύοντες. Δῆλον γάρ, ὅτι τοῖς μὲν ἡδονὴν παρέχει τὸ λέγειν, τοὺς δὲ τὸ ἀκροᾶσθαι τῶν τοιούτων σκωμμάτων εὐφραίνει. Ταύτης ὑμῖν ἐγὼ τῆς ὁμονοίας συνήδομαι, καὶ εὖ γε ποιεῖτε μία δὴ πόλις ὄντες τὰ τοιαῦτα, ὡς ἐκεῖνό γε οὐδαμοῦ σπουδαῖον οὐδὲ ζηλωτὸν εἴργειν καὶ κολάζειν τῶν νέων τὸ ἀκόλαστον. Παραιρεῖσθαι γάρ ἐστι καὶ ἀποθραύειν τῆς ἐλευθερίας τὸ κεφάλαιον, εἴ τις ἀφέλοιτο τοῦ λέγειν καὶ πράττειν ὅ τι βούλονται τοὺς ἀνθρώπους. Ὀρθῶς οὖν ὑμεῖς τοῦτο εἰδότες, ὅτι δεῖ τὰ πάντα ἐλευθέρους εἶναι, πρῶτον ἐπετρέψατε ταῖς γυναιξὶν ἄρχειν αὑτῶν, ἵνα ὑμῖν ὦσι λίαν ἐλεύθεραι καὶ ἀκόλαστοι, εἶτα ἐκείναις ξυνεχωρήσατε ἀνάγειν τὰ παιδία, μή ποτε ὑμῖν ἀρχῆς πειρώμενα τραχυτέρας, ἔπειτα ἀποφανθῇ δοῦλα, καὶ γενόμενα μειράκια πρῶτον αἰδεῖσθαι διδαχθῇ τοὺς πρεσβυτέρους, ὑπὸ δὲ τῆς οὕτω κακῆς συνηθείας εὐλαβέστερα γένηται πρὸς τοὺς ἄρχοντας, καὶ τέλος οὐκ εἰς ἄνδρας, ἀλλ´ εἰς ἀνδράποδα τελέσαντες καὶ γενόμενοι σώφρονες καὶ ἐπιεικεῖς καὶ κόσμιοι λάθωσι διαφθαρέντες παντάπασι. Τί οὖν αἱ γυναῖκες; ἐπὶ τὰ σφέτερα σεβάσματα ἄγουσιν αὐτὰ δι´ ἡδονῆς, ὃ δὴ μακαριώτατον εἶναι φαίνεται καὶ πολυτίμητον οὐκ ἀνθρώποις μόνον, ἀλλὰ καὶ θηρίοις. Ἔνθεν οἶμαι συμβαίνει μάλα ὑμῖν εὐδαίμοσιν εἶναι πᾶσαν ἀρνουμένοις δουλείαν, ἀπὸ τῆς εἰς τοὺς θεοὺς πρῶτον, εἶτα τοὺς νόμους καὶ τρίτον τοὺς νομοφύλακας ἡμᾶς. Ἄτοποί τε ἂν εἴημεν ἡμεῖς, εἰ : τῶν θεῶν περιορώντων οὕτως ἐλευθέραν τὴν πόλιν καὶ οὐκ ἐπεξιόντων, ἀγανακτοίημεν καὶ χαλεπαίνοιμεν. Εὖ γὰρ ἴστε ὅτι καὶ ταύτης ἡμῖν ἐκοινώνησαν οἱ θεοὶ τῆς ἀτιμίας παρὰ τῇ πόλει.

Traduction française :

[18] Jadis les Romains tirèrent une vengeance éclatante de semblables outrages que leur avaient faits les Tarentins en insultant leurs députés dans les fumées du vin et dans les Bacchanales. Vous, vous êtes de tous points plus heureux que les Tarentins : au lieu de quelques jours, vous fêtez toute l'année; au lieu d'insulter des envoyés étrangers, vous vous moquez des princes eux-mêmes, vous riez des poils qu'ils ont au menton et de l'effigie de leurs monnaies. Courage, citoyens sensés, aimables badins, qui encouragez et qui goûtez fort ce badinage. Car on voit bien que les uns prennent plaisir à lancer ces brocards et les autres à les entendre. Pour ma part, je suis ravi avec vous de cet accord, et vous faites bien de ne former là-dessus qu'une seule ville. Certes, il ne serait ni beau ni convenable de corriger et de réfréner la conduite effrénée de la jeunesse. C'est détruire, c'est décapiter la liberté que d'enlever aux hommes le droit de dire et de faire tout ce qu'ils veulent. Convaincus avec raison qu'il faut en tout la liberté absolue, vous permettez d'abord à vos femmes d'être absolument libres et sans frein. Ensuite vous leur abandonnez l'éducation des enfants, de peur que nous ne leur imposions une discipline trop sévère, et qu'ils ne vous semblent esclaves. Devenus hommes, ils commenceraient par apprendre à respecter les vieillards, habitude qui les rendrait respectueux envers les gouvernants; de sorte que, rangés désormais non point parmi les hommes, mais parmi les esclaves, ils finiraient par être tempérants, réglés, modestes, c'est-à-dire gâtés tout à fait. Mais que font vos femmes? Elles les attirent à leur religion au moyen du plaisir qui paraît le souverain bien, le seul digne d'envie non seulement aux hommes, mais encore aux animaux. Voilà, je crois, la source de votre bonheur, c'est votre indépendance d'abord vis-à-vis des dieux, puis des lois, et enfin de nous-mêmes, qui en sommes les gardiens. Mais nous serions étranges, quand les dieux ne se soucient ni ne se vengent de votre cité libre, de nous laisser aller à l'indignation et à la colère. Car vous savez bien que nous partageons avec les dieux l'honneur d'être insultés par votre cité.





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Dernière mise à jour : 16/11/2006