HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

πράττειν



Texte grec :

[17] « Ὁ δεῖνα ἐβιάσατο τὸν δεῖνα,» τί τοῦτο, ὦ μῶρε, πρὸς σέ; κοινωνεῖν ἐξὸν μετ´ εὐνοίας τῶν ἀδικημάτων, ἀφεὶς τὸ κέρδος, ἔχθραν ἐπαναιρῇ, καὶ τοῦτο ποιῶν ὀρθῶς οἴει ποιεῖν καὶ φρονεῖν ὑπὲρ τῶν σεαυτοῦ; λογίσασθαι ἐχρῆν ὅτι τῶν μὲν ἀδικημάτων οὐδεὶς αἰτιᾶται τοὺς ἄρχοντας, ἀλλὰ τὸν ἀδικήσαντα, ὁ δὲ ἀδικῶν εἶτα εἰργόμενος, ἀφεὶς μέμφεσθαι τὸν ἀδικούμενον, εἰς τοὺς ἄρχοντας τρέπει τὸ ἄχθος. Ἐξὸν οὖν ὑπὸ τῆς εὐλογιστίας ταύτης ἀπέχεσθαι μὲν τοῦ τὰ δίκαια ποιεῖν ἀναγκάζειν, ἐπιτρέψαι δὲ ἑκάστῳ πράττειν ὅ τι ἂν ἐθέλῃ καὶ δυνατὸς ᾖ (τὸ γὰρ τῆς πόλεως ἦθος οἶμαι τοιοῦτόν ἐστιν, ἐλεύθερον λίαν), σὺ δὲ οὐ ξυνείς, ἄρχεσθαι αὐτοὺς μετὰ φρονήσεως ἀξιοῖς; οὐδὲ ἀπέβλεψας ὅση καὶ μέχρι τῶν ὄνων ἐστὶν ἐλευθερία παρ´ αὐτοῖς καὶ τῶν καμήλων; ἄγουσί τοι καὶ ταύτας οἱ μισθωτοὶ διὰ τῶν στοῶν ὥσπερ τὰς νύμφας· οἱ γὰρ ὑπαίθριοι στενωποὶ καὶ αἱ πλατεῖαι τῶν ὁδῶν οὐκ ἐπὶ τούτῳ δήπου πεποίηνται, τῷ χρῆσθαι αὐταῖς τοὺς κανθηλίους, ἀλλ´ ἐκεῖναι μὲν αὐτὸ δὴ τοῦτο κόσμου τινὸς ἕνεκα πρόκεινται καὶ πολυτελείας, χρῆσθαι δὲ ὑπ´ ἐλευθερίας οἱ ὄνοι βούλονται ταῖς στοαῖς, εἴργει δὲ αὐτοὺς οὐδεὶς οὐδενός, ἵνα μὴ τὴν ἐλευθερίαν ἀφέληται· οὕτως ἡ πόλις ἐστὶν ἐλευθέρα. Σὺ δὲ ἀξιοῖς τοὺς ἐν αὐτῇ νεανίσκους ἄγειν ἡσυχίαν καὶ μάλιστα μὲν φρονεῖν ὅ τι σοι φίλον, εἰ δὲ μή, φθέγγεσθαι ὅσων ἂν ἡδέως ἀκούσαις. Οἱ δὲ ὑπ´ ἐλευθερίας εἰώθασι κωμάζειν, ἀεὶ μὲν ἐπιεικῶς αὐτὸ ποιοῦντες, ἐν δὲ ταῖς ἑορταῖς πλέον.

Traduction française :

[17] Un tel en a lésé un autre. Qu'est-ce que cela te fait? Tu pourrais avec de l'indulgence tirer profit de ces injustices, et tu cours après les haines. Et en agissant ainsi, tu crois que tu fais bien et que tu entends tes intérêts. Tu devrais réfléchir que l'homme à qui l'on fait tort n'en accuse pas les gouvernants, mais celui qui commet l'injustice, tandis que celui qui commet l'injustice, en se voyant réprimé, n'a garde d'accuser sa victime, mais tourne sa haine contre les gouvernants. Ce raisonnement aurait dû te faire abandonner le dessein d'imposer la justice par force et de laisser à chacun le choix de faire ce qu'il veut ou ce qu'il peut, Or, tel est, à mon avis, l'humeur de cette cité, une complète indépendance. Faute de comprendre ce qu'il en est, tu veux qu'on se soumette avec docilité. Mais tu ne vois donc pas quelle liberté on laisse même aux ânes et aux chameaux? Leurs cornacs les conduisent sous les portiques, comme des épousées : les rues en plein air et les voies spacieuses n'ont pas été faites pour l'usage des baudets : ce n'est qu'un simple ornement, un étalage de magnificence; mais grâce à la liberté, les ânes veulent se prélasser sous les portiques, et personne ne les en empêche, pour ne pas attaquer les principes d'indépendance. Voilà comment la ville entend la liberté! Et toi, tu exiges que les jeunes gens y soient tranquilles, qu'ils ne pensent que ce qui te plaît, ou du moins, qu'ils ne disent que ce qu'il t'agrée d'entendre. Mais la liberté les a accoutumés à faire la débauche : tous les jours, ils s'en donnent à cœur joie, et les jours de fête encore plus.





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Dernière mise à jour : 16/11/2006