HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

δεῖν



Texte grec :

[13] Ἐγὼ δὲ ἐννοήσας εὑρίσκω καὶ ἕτερα δεινὰ ἐμαυτὸν εἰργασμένον. Πόλει γὰρ προσιὼν ἐλευθέρᾳ, τὸν αὐχμὸν τῶν τριχῶν οὐκ ἀνεχομένῃ, ὥσπερ οἱ κουρέων ἀποροῦντες ἄκαρτος καὶ βαθυγένειος εἰσέδραμον· ἐνόμισας ἂν Σμικρίνην ὁρᾶν ἢ Θρασυλέοντα, δύσκολον πρεσβύτην ἢ στρατιώτην ἀνόητον, ἐξὸν φανῆναι τῷ καλλωπισμῷ παῖδα ὡραῖον καὶ γενέσθαι μειράκιον, εἰ μὴ τὴν ἡλικίαν, τὸν τρόπον γε καὶ τὴν ἁβρότητα τοῦ προσώπου. Οὐκ οἶσθα ἀνθρώποις ὁμιλεῖν, οὐδὲ ἐπαινέτης εἶ τοῦ Θεόγνιδος, οὐδὲ μιμῇ τὸν ἀφομοιούμενον ταῖς πέτραις πολύπουν, ἀλλὰ ἡ λεγομένη Μυκόνιος ἀγροικία τε καὶ ἀμαθία καὶ ἀβελτηρία πρὸς πάντας ἐπιτηδεύεται παρὰ σοῦ. Λέληθέ σε πολλοῦ δεῖν ταῦτα εἶναι Κελτοὶ καὶ Θρᾷκες καὶ Ἰλλυριοί; οὐχ ὁρᾷς ὁπόσα μὲν ἐν τῇ πόλει ταύτῃ καπηλεῖα; σὺ δὲ ἀπεχθάνῃ τοῖς καπήλοις οὐ ξυγχωρῶν ὁπόσου βούλονται πωλεῖν αὐτοῖς τῷ δήμῳ τὰ ἐπιτήδεια καὶ τοῖς ἐπιδημοῦσιν. Οἱ δὲ τοὺς κεκτημένους τὴν γῆν αἰτιῶνται. Σὺ δὲ καὶ τούτους ἐχθροὺς ποιεῖς σαυτῷ, τὰ δίκαια ποιεῖν ἀναγκάζων. Οἱ δὲ ἐν τέλει τῆς πόλεως ἀμφοῖν μετέχοντες ταῖν ζημίαιν, ὥσπερ οἶμαι πρότερον ἔχαιρον διχόθεν καρπούμενοι τὰς ὠφελείας, καὶ ὡς κεκτημένοι καὶ ὡς καπηλεύοντες, τὰ νῦν εἰκότως λυποῦνται δι´ ἀμφοτέρων ἀφῃρημένοι τὰς ἐπικερδείας. Ὁ δὲ τῶν Σύρων δῆμος οὐκ ἔχων μεθύειν οὐδὲ κορδακίζειν ἄχθεται. Σὺ δὲ σῖτον ἄφθονον παρέχων οἴει τρέφειν αὐτοὺς ἱκανῶς. Ἐκεῖνο δέ σου χαρίεν, ὅτι οὐδὲ ὅπως ἰχθὺς ἐν τῇ πόλει πετραῖος ἔσται σκοπεῖς· ἀλλὰ καὶ πρῴην μεμφομένου τινὸς ὡς οὔτε ἰχθυδίων οὔτε ὀρνίθων πολλῶν εὑρισκομένων ἐν ἀγορᾷ, τωθαστικὸν μάλα ἐγέλασας, ἄρτου καὶ οἴνου καὶ ἐλαίου τῇ σώφρονι πόλει δεῖν φάμενος, κρεῶν δὲ ἤδη τῇ τρυφώσῃ· τὸ γὰρ καὶ ἰχθύων καὶ ὀρνιθίων λόγον ποιεῖσθαι πέρα τρυφῆς εἶναι καὶ ἧς οὐδὲ τοῖς ἐν Ἰθάκῃ μνηστῆρσι μετῆν ἀσελγείας. Ὅτῳ δὲ οὐκ ἐν ἡδονῇ κρέα ὕεια καὶ προβάτεια σιτεῖσθαι, τῶν ὀσπρίων ἁπτόμενος εὖ πράξει. Ταῦτα ἐνόμισας Θρᾳξὶ νομοθετεῖν τοῖς σεαυτοῦ πολίταις ἢ τοῖς ἀναισθήτοις Γαλάταις, οἵ σε ἐπαιδοτρίβησαν καθ´ ἡμῶν πρίνινον, σφενδάμνινον, οὐκέτι μέντοι καὶ Μαραθωνομάχον, ἀλλ´ Ἀχαρνέα μὲν ἐξ ἡμισείας, ἀηδῆ δὲ ἄνδρα παντάπασι καὶ ἄνθρωπον ἄχαριν. Οὐ κρεῖττον ἦν ὀδωδέναι μύρων τὴν ἀγορὰν βαδίζοντός σου καὶ παῖδας ἡγεῖσθαι καλούς, εἰς οὓς ἀποβλέψουσιν οἱ πολῖται, καὶ χοροὺς γυναικῶν, ὁποῖοι παρ´ ἡμῖν ἵστανται καθ´ ἑκάστην ἡμέραν;

Traduction française :

[13] Pour ma part, en y songeant, je vois que je me suis fait bien d'autres torts à moi-même. En venant dans une ville libre, qui ne peut pas souffrir qu'on ait le poil négligé, je suis arrivé, comme s'il n'y avait plus de barbiers, sans me faire raser et le menton garni d'un épais pelage. On croyait voir un Smicrinès ou un Thrasyléon, un vieillard bourru ou un soldat extravagant, lorsque j'aurais pu, avec la parure, me donner l'air d'un joli garçon, et me faire jeune, sinon d'âge, au moins de manières et d'aimable physionomie. Mais tu ne sais pas vivre au milieu des hommes, tu ne suis pas le conseil de Théognis, tu n'imites pas le polype qui prend la couleur des rochers; mais la grossièreté, la bêtise, la stupidité proverbiale de l'huître, voilà ce que tu recherches avec empressement. As-tu donc oublié que nous sommes bien loin d'être des Celtes, des Thraces, des Illyriens? Tu ne vois donc pas tout ce qu'il y a de boutiques dans cette ville? Car tu te mets à dos les boutiquiers en ne leur permettant pas de vendre au prix qu'ils veulent leurs marchandises au peuple et aux étrangers. Les boutiquiers crient contre ceux qui possèdent des terres; et toi, tu t'en fais aussi des ennemis, en les contraignant d'être justes. Des magistrats, qui m'ont tout l'air de profiter de ce double fléau de la ville, se réjouissaient jadis de leur double profit, comme propriétaires et comme marchands, mais aujourd'hui ils sont tout naturellement vexés de se voir privés de ces deux sources d'avantages. Enfin le peuple syrien, qui ne peut ni s'enivrer, ni danser le cordace, est furieux. Tu crois, en lui fournissant du blé à foison, le nourrir bel et bien ; mais ta gracieuseté ne s'aperçoit pas qu'il n'y a pas de coquillages dans la ville. L'autre jour quelqu'un se plaignit de ce qu'on ne trouve au marché ni volaille, ni poisson, tu te mis à rire d'un air moqueur, en disant qu'une ville frugale doit se contenter de pain, de vin et d'huile : manger de la viande, c'est déjà faire le délicat; mais demander du poisson et de la volaille, c'est un raffinement, c'est un excès inconnu même aux prétendants de Pénélope. Ainsi, prendre plaisir à manger de la viande de porc ou de mouton, parce que toi, tu te nourris de légumes, tu crois devoir le défendre, et tu te figures donner des lois à des Thraces, tes compatriotes, ou à de stupides Gaulois, qui ont fait de toi, pour notre malheur, un homme de chêne, d'érable, non pas toutefois un héros de Marathon, mais une moitié d'Acharnien, un être désagréable et odieux à tous les hommes. Ne valait-il pas mieux exhaler tes parfums sur l'agora dans tes promenades, avec une avant-garde de jolis garçons, fixant sur eux les regards des citoyens, et une escorte de femmes, comme on en voit chez nous chaque jour?





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Dernière mise à jour : 16/11/2006