HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe



Texte grec :

[10] Λέγεταί τοί ποτε τὸν ἐπώνυμον τῆσδε τῆς πόλεως βασιλέα, μᾶλλον δὲ οὗπερ ἐπώνυμος ἥδε πόλις συνῳκίσθη (πεποίηται μὲν γὰρ ὑπὸ Σελεύκου, τοὔνομα δὲ ἔχει ἀπὸ τοῦ Σελεύκου παιδός)· ὃν δή φασι δι´ ὑπερβολὴν ἁβρότητος καὶ τρυφῆς ἐρῶντα ἀεὶ καὶ ἐρώμενον, τέλος ἄδικον ἔρωτα τῆς ἑαυτοῦ μητρυιᾶς ἐρασθῆναι· κρύπτειν δὲ ἐθέλοντα τὸ πάθος οὐ δύνασθαι, τὸ σῶμα δὲ αὐτῷ κατὰ μικρὸν τηκόμενον ἀφανῶς οἴχεσθαι, καὶ ὑπορρεῖν τὰς δυνάμεις, καὶ τὸ πνεῦμα ἔλαττον εἶναι τοῦ συνήθους. Ἐῴκει δὲ οἶμαι τὸ κατ´ αὐτὸν αἰνίγματι, σαφῆ μὲν οὐκ ἐχούσης αἰτίαν τῆς νόσου, μᾶλλον δὲ οὐδὲ αὐτῆς, ἥτις ποτέ ἐστι, φαινομένης, ἐναργοῦς δὲ οὔσης τῆς περὶ τὸ μειράκιον ἀσθενείας. Ἐνθάδε μέγας ἆθλος ἰατρῷ προὐτέθη τῷ Σαμίῳ τὴν νόσον, ἥτις ποτέ ἐστιν, ἐξευρεῖν. Ὁ δὲ ὑπονοήσας ἐκ τῶν Ὁμήρου τίνες ποτέ εἰσιν αἱ γυιοκόροι μελεδώναι, καὶ ὅτι πολλάκις οὐκ ἀσθένεια σώματος, ἀλλ´ ἀρρωστία ψυχῆς αἰτία γίγνεται τηκεδόνος τῷ σώματι, καὶ τὸ μειράκιον ὁρῶν ὑπό τε λικίας καὶ συνηθείας οὐκ ἀναφρόδιτον, ὁδὸν ἐτράπετο τοιαύτην ἐπὶ τὴν τοῦ νοσήματος θήραν. Καθίζει πλησίον τῆς κλίνης ἀφορῶν εἰς τὸ πρόσωπον τοῦ μειρακίου, παριέναι κελεύσας καλούς τε καὶ καλάς, ἀπὸ τῆς βασιλίδος ἀρξάμενος. Ἡ δὲ ὡς ἦλθεν, ἐπισκεψομένη δῆθεν αὐτόν, αὐτίκα ἐδίδου τὰ συνθήματα τοῦ πάθους ὁ νεανίας, ἆσθμα τῶν θλιβομένων ἠφίει, ἐπέχειν γὰρ αὐτὸ κινούμενον καίπερ σφόδρα ἐθέλων οὐχ οἷός τε ἦν, καὶ ταραχὴ ἦν τοῦ πνεύματος καὶ πολὺ περὶ τὸ πρόσωπον ἐρύθημα. Ταῦτα ὁρῶν ὁ ἰατρὸς προσάγει τῷ στέρνῳ τὴν χεῖρα, καὶ ἐπήδα δεινῶς καρδία καὶ ἔξω ἵετο. Τοιαῦτα ἄττα ἔπασχεν ἐκείνης παρούσης· ἐπεὶ δὲ ἀπῆλθεν, ἐπιόντων ἄλλων, ἀτρέμας εἶχε καὶ ἦν ὅμοιος τοῖς οὐδὲν πάσχουσι. Συνιδὼν δὲ τὸ πάθος ὁ Ἐρασίστρατος φράζει πρὸς τὸν βασιλέα, καὶ ὃς ὑπὸ τοῦ φιλόπαις εἶναι παραχωρεῖν ἔφη τῷ παιδὶ τῆς γαμετῆς. Ὁ δὲ αὐτίκα μὲν ἠρνήσατο· τελευτήσαντος δὲ τοῦ πατρὸς μικρὸν ὕστερον, ἣν πρότερον διδομένην αὐτῷ χάριν εὐγενῶς ἠρνήθη, μάλα κραταιῶς μετεδίωξεν.

Traduction française :

[10] Or, l'on dit que le roi, qui prit son nom de votre ville ou plutôt qui lui donna le sien, puisqu'elle a été fondée par Séleucus, mais qu'elle porte le nom du fils de Séleucus prince livré, dit-on, à une excessive mollesse, porté vers la table et vers l'amour, finit par se prendre d'une passion incestueuse pour sa belle-mère. Il veut cacher son feu, mais il n'y peut parvenir. A la longue son corps se dessèche ; ses forces peu à peu s'en vont et s'épuisent; sa respiration devient plus faible qu'à l'ordinaire. Sa maladie, à vrai dire, semble à tous une énigme, dont on ne peut pénétrer ni la cause, ni les effets. Cependant l'affaiblissement du jeune homme étant un fait notoire, un médecin de Samos se pose à lui-même la grave question de savoir quelle est cette maladie. Ce médecin se demandant, d'après Homère, quels peuvent être ces soucis qui dévorent les membres, et si, bien souvent, ce qu'on prend pour une faiblesse du corps n'est point une maladie de l'âme qui fait que le corps se dessèche; voyant d'ailleurs que le jeune homme et par son âge et par ses habitudes était enclin à l'amour, suit la piste que voici sur les traces du mal. Il s'assied auprès du lit, l'œil sur le visage du jeune homme et fait appeler les beaux et les belles, en commençant par la reine. Dès qu'elle entre comme pour faire visite au malade, aussitôt le jeune prince éprouve tous les symptômes de sa maladie : il perd haleine comme un homme qui étouffe : il veut, et ne peut réprimer le mouvement qui l'agite ; sa respiration devient haletante; son visage se colore d'une vive rougeur. A cette vue le médecin lui met la main sur la poitrine : son cœur bat avec violence, comme s'il s'élançait au dehors. Voilà ce qu'il éprouve en présence de la reine. Elle partie et tous les autres sortis, le prince se calme et reprend l'apparence d'un homme qui ne souffre point. Erasistrate devinant la maladie, en fait part au roi, et celui-ci, qui était bon père, cède sa femme à son enfant. Pour le moment Antiochus refuse; mais son père étant mort peu de temps après, il poursuit avec chaleur l'union qu'il avait généreusement refusée.





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Dernière mise à jour : 16/11/2006