HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Misopogon ou l'ennemi de la barbe

δὴ



Texte grec :

[3] Ἐμοὶ γὰρ οὐκ ἀπόχρη τὸ σῶμα εἶναι τοιοῦτο, πρὸς δὲ καὶ δίαιτα παγχάλεπος ἐπιτηδεύεται. Εἴργω τῶν θεάτρων ἐμαυτὸν ὑπ´ ἀβελτηρίας, οὐδὲ εἴσω τῆς αὐλῆς παραδέχομαι τὴν θυμέλην ἔξω τῆς νουμηνίας τοῦ ἔτους ὑπ´ ἀναισθησίας, ὥσπερ τινὰ φόρον ἢ δασμὸν εἰσφέρων καὶ ἀποδιδοὺς ἄγροικος ὀλίγα ἔχων οὐκ ἐπιεικεῖ δεσπότῃ. Καὶ τότε δὲ εἰσελθὼν τοῖς ἀφοσιουμένοις ἔοικα. Κέκτημαι δὲ οὐδένα, καὶ ταῦτα βασιλεὺς ἀκούων μέγας, ὃς καθάπερ ὕπαρχος ἢ στρατηγὸς διὰ πάσης τῆς οἰκουμένης ἄρξει τῶν μίμων καὶ τῶν ἡνιόχων· ὅπερ ὑμεῖς ὁρῶντες ὀλίγῳ πρότερον ἀναμιμνήσκεσθε νῦν ἥβης ἐκείνης νοῦ τε ἐκείνου καὶ φρενῶν. Ἦν μὲν οὖν ἴσως καὶ τοῦτο βαρὺ καὶ δεῖγμα ἐναργὲς μοχθηρίας τρόπου· προστίθημι δὲ ἐγώ τι καινότερον ἀεί. Μισῶ τὰς ἱπποδρομίας, ὥσπερ οἱ χρήματα ὠφληκότες τὰς ἀγοράς. Ὀλιγάκις οὖν εἰς αὐτὰς φοιτῶ ἐν ταῖς ἑορταῖς τῶν θεῶν οὐδὲ διημερεύω, καθάπερ εἰώθεσαν ὅ τε ἀνεψιὸς ὁ ἐμὸς καὶ ὁ θεῖος καὶ ὁ ἀδελφὸς ὁ ὁμοπάτριος. Ἓξ δὲ τοὺς πάντας θεώμενος δρόμους, οὐδὲ αὐτοὺς ὡς ἄν τις ἐρῶν τοῦ πράγματος ἢ ναὶ μὰ Δία μὴ μισῶν αὐτὸ μηδὲ ἀποστρεφόμενος, ἄσμενος ἀπαλλάττομαι. Ἀλλὰ τὰ μὲν ἔξω ταῦτα· καίτοι πόστον εἴρηταί μοι μέρος τῶν ἐμῶν εἰς ὑμᾶς ἀδικημάτων;

Traduction française :

[3] Non content d'avoir un corps comme celui-là, je me suis fait un genre de vie qui n'est pas gracieux. Je me prive du théâtre, par excès de niaiserie, et n'admets de représentations à la cour, voyez mon indifférence, qu'au premier jour de l'an : encore est-ce un tribut, une redevance qu'un pauvre fermier paye à un maître exigeant; car alors même, quand j'assiste à ces spectacles, j'ai l'air d'un homme qui les proscrit. Je ne tiens pas du tout, moi qu'on appelle le maître souverain de l'univers, à commander, officier subalterne ou stratège, à des mimes et à des cochers. Témoins de ce fait, il y a peu de temps, vous vous récriiez sur ma jeunesse, mon caractère, mes goûts : sans doute il y avait déjà là de la rudesse et une preuve évidente de ma sombre humeur. Eh bien, voici quelque chose de plus étonnant : je déteste toujours les coureurs de l'hippodrome, comme les débiteurs détestent l'agora. J'y vais donc rarement, aux fêtes des dieux, et je n'y passe point toute la journée comme faisaient d'habitude mon cousin, mon oncle et mon frère ; mais lorsque j'ai vu six courses, en homme peu passionné pour ce genre d'exercice, ou, pour mieux dire, sur ma foi, avec répugnance et avec dégoût, je m'empresse de sortir. Voilà pour ma vie extérieure. Et cependant quelle faible partie j'ai énoncée de mes griefs contre vous !





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Dernière mise à jour : 16/11/2006