HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Contre Héraclius

νοῦν



Texte grec :

[15] Ὅστις οὖν κυνικὸς εἶναι ἐθέλει, πάντων ὑπεριδὼν τῶν νομισμάτων καὶ τῶν ἀνθρωπίνων δοξῶν, εἰς ἑαυτὸν καὶ τὸν θεὸν ἐπέστραπται πρότερον. Ἐκείνῳ τὸ χρυσίον οὐκ ἔστι χρυσίον, οὐχ ἡ ψάμμος ψάμμος, εἰ πρὸς ἀμοιβήν τις αὐτὰ ἐξετάζοι καὶ τῆς ἀξίας αὐτῶν ἐπιτρέψειεν αὐτῷ τιμητῇ γενέσθαι· γῆν γὰρ αὐτὰ οἶδεν ἀμφότερα. Τὸ σπανιώτερον δὲ καὶ τὸ ῥᾴδιον ἀνθρώπων εἶναι κενοδοξίας ταῦτα καὶ ἀμαθίας νενόμικεν ἔργα· τὸ αἰσχρὸν ἢ καλὸν οὐκ ἐν τοῖς ἐπαινουμένοις ἢ ψεγομένοις τίθεται, ἀλλ´ ἐν τῇ φύσει· φεύγει τὰς περιττὰς τροφάς· ἀποστρέφεται δὲ τὰ ἀφροδίσια. Βιαζομένου δὲ τοῦ σώματος, οὐ δόξῃ προστέτηκεν· οὐδὲ περιμένει τὸν μάγειρον καὶ τὰ ὑποτρίμματα καὶ τὴν κνίσσαν, οὐδὲ τὴν Φρύνην οὐδὲ τὴν Λαΐδα οὐδὲ τὴν οὐδενὸς περιβλέπεται γαμετὴν οὐδὲ τὸ θυγάτριον οὐδὲ τὴν θεράπαιναν· ἀλλ´ ὡς ἔνι μάλιστα ἐκ τῶν προστυχόντων ἀποπλήσας τὴν θεραπείαν τοῦ σώματος καὶ τὸ ἐνοχλοῦν ἐξ αὐτοῦ παρωσάμενος, ἄνωθεν ἐκ τῆς Ὀλύμπου κορυφῆς ἐπιβλέπει τοὺς ἄλλους «Ἄτης ἐν λειμῶνι κατὰ σκότον ἠλάσκοντας», ὑπὲρ ὀλίγων παντάπασιν ἀπολαύσεων ὑπομένοντας ὅσα οὐδὲ παρὰ τὸν Κωκυτὸν καὶ τὸν Ἀχέροντα θρυλλοῦσιν οἱ κομψότεροι τῶν ποιητῶν. Ἡ σύντομος ὁδός ἐστιν αὕτη. Δεῖ γὰρ αὐτὸν ἀθρόως ἐκστῆναι ἑαυτοῦ καὶ γνῶναι ὅτι θεῖός ἐστι καὶ τὸν νοῦν μὲν τὸν ἑαυτοῦ ἀτρύτως καὶ ἀμετακινήτως συνέχειν ἐν τοῖς θείοις καὶ ἀχράντοις καὶ καθαροῖς νοήμασιν, ὀλιγωρεῖν δὲ πάντη τοῦ σώματος καὶ νομίζειν αὐτὸ κατὰ τὸν Ἡράκλειτον κοπρίων ἐκβλητότερον, ἐκ τοῦ ῥᾴστου δὲ αὐτοῦ τὰς θεραπείας ἀποπληροῦν, ἕως ἂν ὁ θεὸς ὥσπερ ὀργάνῳ τῷ σώματι χρῆσθαι ἐπιτάττῃ.

Traduction française :

[15] Par conséquent, quiconque veut être cynique, doit, en dépit des usages et des opinions humaines, tourner d'abord ses regards vers lui-même et vers la Divinité. Pour lui, l'or n'est point de l'or, ni le sable du sable. Qu'on lui en propose l'échange et qu'on le laisse arbitre de leur valeur, il sait que tous les deux ne sont que de la terre. Si l'un est plus rare et l'autre plus facile à se procurer, c'est, à ses yeux, l'effet de la vanité et de l'ignorance des hommes. Le honteux ou l'honnête consiste selon lui, non pas dans la louange ou dans le blâme, mais dans la nature. Il évite la superfluité des aliments : il s'interdit les plaisirs de l'amour. Pour les nécessités du corps, il n'est point esclave de l'opinion : il n'attend ni le cuisinier, ni le hachis, ni le rôti, ni Phryné, ni Laïs. Il ne convoite ni la femme, ni la fille, ni la servante de personne. Il satisfait de son mieux et comme cela se trouve aux exigences du corps, et, une fois débarrassé de cette importunité, il contemple, des hauteurs de l'Olympe, les autres hommes, "Qui sur les prés d'Até roulent dans les ténèbres", expiant quelques courtes jouissances par tous les tourments du Cocyte et de l'Achéron, que l'imagination des poètes a rendus si fameux. Tel est le chemin le plus court. Il faut sortir continuellement de soi-même, se reconnaître pour un être divin, et tenir sans relâche son esprit fixe et immobile aux pensées divines, pures et sans mélange : il faut mépriser son corps et le considérer, suivant le précepte d'Héraclite, comme un être inférieur, dont on doit satisfaire aisément les exigences et ne se servir que comme d'un instrument





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Dernière mise à jour : 15/03/2006