HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Julien l'Apostat, Contre les chiens ignorants

κεναῖς



Texte grec :

[6] Εἰ μὲν οὖν ἐπεποίητο τοῖς ἀνδράσι μετά τινος σπουδῆς, ἀλλὰ μὴ μετὰ παιδιᾶς, τὰ συγγράμματα, τούτοις ἐχρῆν ἑπόμενον ἐπιχειρεῖν ἕκαστα ὧν διανοούμεθα περὶ τοῦ πράγματος ἐξετάζειν· τὸ ἐναντίον δέ, εἰ μὲν ἐφαίνετο τοῖς παλαιοῖς ὁμολογοῦντα, μήτοι ψευδομαρτυριῶν ἡμῖν ἐπισκήπτειν, εἰ δὲ μὴ, τότε ἐξορίζειν αὐτὰ τῆς ἀκοῆς, ὥσπερ Ἀθηναῖοι τὰ ψευδῆ γράμματα τοῦ Μητρῴου. Ἐπεὶ δὲ οὐθέν ἐστιν, ὡς ἔφην, τοιοῦτον· αἵ τε γὰρ θρυλλούμεναι Διογένους τραγῳδίαι Φιλίσκου τινὸς Αἰγινήτου λέγονται εἶναι, καὶ εἰ Διογένους δὲ εἶεν, οὐθὲν ἄτοπόν ἐστι τὸν σοφὸν παίζειν, ἐπεὶ καὶ τοῦτο πολλοὶ φαίνονταιτῶν φιλοσόφων ποιήσαντες· ἐγέλα τοι, φασί, καὶ Δημόκριτος ὁρῶν σπουδάζοντας τοὺς ἀνθρώπους· μὴ δὴ πρὸς τὰς παιδιὰς αὐτῶν ἀποβλέπωμεν, ὥσπερ οἱ μανθάνειν τι σπουδαῖον ἥκιστα ἐρῶντες, πόλει παραβάλλοντες εὐδαίμονι, πολλῶν μὲν ἱερῶν, πολλῶν δὲ ἀπορρήτων τελετῶν πλήρει, καὶ μυρίων ἔνδον ἱερῶν ἁγνῶν ἐν ἁγνοῖς μενόντων χωρίοις· αὐτοῦ τε ἕνεκα πολλάκις τούτου, λέγω δὲ τοῦ καθαρεύειν τὰ εἴσω, πάντα τὰ περιττὰ καὶ βδελυρὰ καὶ φαῦλα τῆς πόλεως ἀπεληλάκασι, λουτρὰ δημόσια καὶ χαμαιτυπεῖα καὶ καπηλεῖα καὶ πάντα ἁπλῶς τὰ τοιαῦτα· εἶτα ἄχρι τούτου γενόμενοι εἴσω δὲ μὴ παριᾶσιν. Ὁ μὲν γὰρ τοῖς τοιούτοις ἐντυχών, εἶτα τοῦτο οἰηθεὶς εἶναι τὴν πόλιν ἄθλιος μὲν ἀποφυγών, ἀθλιώτερος δὲ κάτω μείνας, «ἐξὸν ὑπερβάντα μικρὸν ἰδεῖν τὸν Σωκράτη»· χρήσομαι γὰρ ἐκείνοις ἐγὼ τοῖς ῥήμασιν, οἷς Ἀλκιβιάδης ἐπαινῶν Σωκράτη. Φημὶ γὰρ δὴ τὴν κυνικὴν φιλοσοφίαν «ὁμοιοτάτην εἶναι τοῖς Σειληνοῖς τούτοις τοῖς ἐν τοῖς ἑρμογλυφείοις καθημένοις, οὕστινας ἐργάζονται οἱ δημιουργοὶ σύριγγας ἢ αὐλοὺς ἔχοντας· οἳ δὲ διοιχθέντες ἔνδον φαίνονται ἀγάλματα ἔχοντες θεῶν». Ὡς ἂν οὖν μὴ τοιοῦτόν τι πάθωμεν, ὅσα ἔπαιξε ταῦτα αὐτὸν ἐσπουδακέναι νομίσαντες· ἔστι μὲν γάρ τι καὶ ἐν ἐκείνοις οὐκ ἄχρηστον, ὁ κυνισμὸς δέ ἐστιν ἕτερον, ὡς αὐτίκα μάλα δεῖξαι πειράσομαι· δεῦρο ἴωμεν ἐφεξῆς ἀπὸ τῶν ἔργων, ὥσπερ αἱ ἐξιχνεύουσαι κύνες μεταθέουσι τὰ θηρία.

Traduction française :

[6] Dans le cas où les auteurs qui ont écrit sur cette matière l'auraient fait sérieusement et non pas avec une pointe de plaisanterie, j'aurais à suivre leurs idées et j'essayerais une critique détaillée de leurs opinions. Si, par impossible, leurs opinions s'accordaient avec celles des anciens, l'on ne pourrait nous accuser de faux témoignage; si elles en différaient, il faudrait les bannir de nos oreilles, comme les Athéniens rejettent les faux titres du Métroüm. Mais j'ai dit qu'il n'en allait point ainsi. Par exemple, les fameuses tragédies de Diogène ont été faites, dit-on, par un certain Philistus, d'Égine. En tout cas, elles seraient de Diogène, qu'il n'y aurait rien d'étrange à ce qu'un philosophe eût voulu plaisanter. Beaucoup de philosophes semblent en avoir fait autant. On dit que Démocrite riait quand il voyait les hommes agir sérieusement. Gardons-nous donc de ne voir que les jeux de leur esprit et ne faisons pas comme ceux qui visitent, sans avoir le désir d'apprendre quelque chose d'utile, une cité ornée de monuments religieux, pleine de cérémonies mystérieuses et de milliers de prêtres purs qui séjournent dans des endroits purs, et qui, pour maintenir cet état, c'est-à-dire la pureté de l'intérieur, en éloignent, comme autant d'embarras, d'immondices et de vilenies, les bains publics, les lupanars, les cabarets et tous les établissements du même genre. Supposons qu'on s'arrête à ces objets extérieurs, et qu'on ne pénètre point dans l'intérieur de la ville, et que, en les voyant, on se figure que c'est la ville munie, on serait malheureux en la quittant à l'instant et plus malheureux encore en demeurant dans ces régions basses, lorsque, en s'élevant un peu, on pourrait voir Socrate. Car je me sers ici des propres paroles d'Alcibiade faisant l'éloge de son maître, et je dis que la philosophie cynique ressemble beaucoup aux Silènes qu'on voit devant les ateliers des statuaires, et auxquels les artistes font tenir des syrinx ou des flûtes : on les ouvre, et on aperçoit dans l'intérieur des statues de dieux. Ne tombons donc pas dans la même erreur en prenant au sérieux les plaisanteries de ces philosophes. Peut-être s'y trouve-t-il quelque chose d'utile, mais le cynisme est une tout autre affaire, comme j'essayerai bientôt de le démontrer. Poursuivons donc la discussion d'après les faits, et soyons comme des chiens de chasse qui courent sur la piste de la bête.





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Dernière mise à jour : 7/03/2006